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Montebourg Taubira Aubry contre Valls, mais pour quoi faire?

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Montebourg Taubira Aubry contre Valls, mais pour quoi faire? Empty Montebourg Taubira Aubry contre Valls, mais pour quoi faire?

Message par tisiphoné Ven 3 Avr - 9:11

03.04.2015

La défaite de la gauche aux départementales a exacerbé les dissensions du gouvernement. Pour Alexandre Vatimbella, c'est l'éternelle recommencement de la guerre des deux gauches.

1978. Sur les plateaux de télévision, réagissant à la défaite du PS aux élections législatives, un homme, Michel Rocard, dénonce l'archaïsme d'une certaine gauche incarnée par François Mitterrand et Jean-Pierre Chevènement.

2015. Cette gauche «moderne», «américaine» selon ses détracteurs d'alors, est au pouvoir et l'héritier de Rocard se nomme Manuel Valls. Le premier ministre fustige sans cesse cette gauche archaïque, comme son mentor, qu'il a rebaptisée «passéiste».

Le premier ministre fustige sans cesse cette gauche archaïque, comme son mentor, qu'il a rebaptisée «passéiste».

Entre-temps, les «archaïques» ont gagné la présidentielle de 1981 mais devront se ranger derrière la raison des «modernes», dès 1983, avec le fameux tournant de la rigueur, sans pour autant renoncer à leur discours marxisant et à leurs promesses démagogiques de raser gratis que l'on retrouve encore aujourd'hui chez les «frondeurs» au gouvernement Valls.

En 1988, pour se faire réélire à l'Elysée, Mitterrand ira chercher le trublion Rocard qu'il bombardera premier ministre pour mieux le crucifier trois ans et cinq jours plus tard en tentant de refermer définitivement cette parenthèse «américaine».

Depuis, si le discours demeurait socialiste, la pratique du PS était continuellement écartelée entre l'idéologie archaïque et passéiste et la prise en compte des réalités de la société de la fin du XX° siècle et du début du second millénaire qui impose la mise en place d'un nouveau logiciel politique à gauche. Même après l'élection d'Hollande en 2012, les hésitations ont continué et ce, malgré une volonté réformatrice évidente du président de la république. Ce n'est qu'après le remplacement de Jean-Jacques Ayrault par Manuel Valls que le tournant social-libéral est enfin assumé sans aucune réserve par une partie du PS. Oui, mais voilà, rien n'a été réellement réglé chez les socialistes et l'on en reste toujours à la bataille entre archaïques-passéistes et modernes.

Mais voilà, rien n'a été réellement réglé chez les socialistes et l'on en reste toujours à la bataille entre archaïques-passéistes et modernes.

Après la défaite cinglante de la gauche aux départementales et alors que rien de décisif ne s'est produit de positif sur le front du chômage, les archaïques-passéistes viennent de relancer les hostilités contre les modernes.

D'un côté Arnaud Montebourg, Martine Aubry, Christiane Taubira, Benoit Hamon, assistés des «frondeurs»; de l'autre, Manuel Valls, Emmanuel Macron, Michel Sapin, Stéphane Le Foll avec la confiance, pour l'instant, de François Hollande.

L'égérie de la gauche du PS -qui est en fait radicale de gauche, on fait avec ce qu'on peut!-, Christiane Taubira, dans une interview dans l'Obs, déclare qu'il faut renouer avec «l'utopie» et «l'idéal» de gauche et non pas d'être dans le «pragmatisme gestionnaire».

Arnaud Montebourg, lui, parle des «politiques absurdes» de François Hollande et déverse tout son fiel sur le ministre de l'économie, Manuel Macron.

Martine Aubry, elle, opposante sans concession à Valls et «fière» d'être passéiste, attend des «inflexions et des aménagements» à la politique du premier ministre avec des «signaux forts et non des vaguelettes» ainsi que des «réformes symboliques».

Après la défaite cinglante de la gauche aux départementales et alors que rien de décisif ne s'est produit de positif sur le front du chômage, les archaïques-passéistes viennent de relancer les hostilités contre les modernes.

Toutes ces personnalités, notons-le au passage, ont aussi été celles qui se sont le plus réjouies avec le Front de gauche et l'extrême-gauche française de la victoire de Syriza en Grèce, cette coalition d'extrême-gauche populiste et démagogique à l'idéologie surannée qui est en train de conduire le pays au chaos, sauf à changer radicalement sa politique.

Est-ce à dire que les opposants du PS à Manuel Valls et à sa politique veulent une Syriza à la française?

En réalité, non.

S'il est assez difficile de savoir ce qu'ils veulent -ils sont surtout unis contre Valls mais pas sur un programme commun-, ils militent en fait, d'abord, pour le retour au double-jeu mitterrandien des années 1970-1990 où le discours était à gauche toute alors que la politique menée, à part quelques «réformes symboliques» dont certaines ont été vite abandonnées par la suite, comme les nationalisations, était social-démocrate voire, déjà, social-libérale.

C'est là tout le désarroi de cette frange du PS qui s'était habituée à vivre sur cette équivoque et qui croit qu'il suffirait de s'afficher avec une rhétorique ultra tout en poursuivant une politique à l'opposé mais avec quelques signes de gauche pour garder son électorat. Cette croyance montre en fait qu'ils n'ont rien compris!

Ce que reprochent les électeurs à Manuel Valls, ce n'est pas tant sa politique que son absence de résultats probants dans le domaine économique et social. Tous les sondages montrent que les Français sont majoritairement conscients qu'il faille mettre en place d'importantes réformes. Si demain, la croissance est au rendez-vous avec une augmentation du pouvoir d'achat et une baisse du chômage, ces mêmes Français, dont les électeurs socialistes, se rangeront à n'en pas douter derrière le premier ministre.

Ils militent en fait pour le retour au double-jeu mitterrandien des années 1970-1990 où le discours était à gauche toute alors que la politique menée, à part quelques «réformes symboliques»n était social-démocrate voire, déjà, social-libérale.

Que sa politique ne conduise pas forcément à ce résultat peut être discuté mais certainement pas en ressortant les vieilles recettes éculées d'une gauche archaïque et passéiste auxquelles d'ailleurs celle-ci ne croit même pas.

Il est possible, qu'à l'usure et en cas de détérioration de la situation économique, les opposants à Valls obtiennent son renvoi et un infléchissement par François Hollande de la politique du gouvernement. Après tout, nous ne sommes plus qu'à deux ans de la prochaine présidentielle et le président de la république sait qu'en matière électorale, pour pouvoir gagner, il faut d'abord réunir son camp avant de s'ouvrir aux autres. C'est sans doute sur cela que tablent les archaïques-passéistes pour un changement de cap à gauche.

Si c'était le cas, tout le travail d'assainissement et de mise à niveau, encore largement partiel, de l'économie française serait sans doute détruit. C'est sans doute avec la satisfaction du travail accompli que la gauche du PS se congratulerait. Comme quoi la rivalité idéologique et personnelle Rocard-Mitterrand continue à structurer un PS dont la modernité est peut-être plus apparente que réelle.

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