Petits-déjeuners gratuits: Pourquoi la mesure ne fait pas l'unanimité
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Petits-déjeuners gratuits: Pourquoi la mesure ne fait pas l'unanimité
23.04.2019
Alors que la mesure semblait avoir tout pour plaire, certaines associations dénoncent un financement non-assumé par l’Etat ou une idée qui vise à côté des enjeux de nutrition
L’Etat prévoit de débloquer six millions d’euros pour rendre gratuit le petit-déjeuner aux enfants des zones défavorisés.
Des associations dénoncent un plan qui serait à côté des réels problèmes.
Sur le papier, l’idée a quoi de faire l’unanimité. Le gouvernement va généraliser le petit-déjeuner gratuit aux écoliers des quartiers défavorisés, ont annoncé ce mardi le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos, en visite dans une école de l’Oise. À terme, cette mesure concernera « 100.000 enfants » scolarisés dans les « territoires prioritaires ». Pour pouvoir les distribuer, les écoles doivent être volontaires et appartenir à une zone REP (réseau d’éducation prioritaire), REP + ou quartiers politique de la ville ou encore certaines zones rurales où « le besoin social est identifié ». Mais la mesure a son lot de sceptiques.
A commencer par Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), qui se méfie d’emblée de l’épineuse question du coût de la manœuvre, et se demande qui va assumer la facture du fameux repas le plus important de la journée : « Si le gouvernement veut généraliser cette mesure, il faudrait qu’il cesse de se défausser sur les villes ».
Est-ce les communes qui vont payer ?
Un tacle qu’approuve l’Association des Maires de France (AMF), qui précise dans un communiqué : « Villes de France et l’AMF insistent pour que cette mesure soit intégralement prise en charge par l’État dans la mesure où il s’agit d’éducation alimentaire faite sur un temps scolaire relevant de l’Éducation nationale. »
L’Etat a prévu de consacrer six millions d'euros à ces petits-dejéuners pour la rentrée de septembre 2019, puis douze millions en 2020, mais les municipalités craignent que le coût de cette mesure ne vienne s'ajouter à celui sur la cantine à un euro, qui serait principalement à la charge des villes, comme le souligne le communiqué de l'AMF : « Le gouvernement souhaite mettre en place une aide de deux euros pour les communes qui s’engageraient dans le dispositif (la cantine à un euro). Or le coût moyen d’un repas pour une commune est évalué entre 7,5 et 10 euros. En l’état, c’est donc un nouveau transfert de charges qui se profilerait pour les communes ». Et comme le rappelle Rodrigo Arenas, « ce sont les communes les plus pauvres qui subissent le plus ces hausses de frais, c’est une double peine ».
« Une opération de com' sur le dos des enfants pauvres »
Rodrigo Arenas regrette aussi que la mesure ne soit réservée qu'aux enfants en situation de pauvreté. Pour lui, il faudrait que tous les bambins soient logés à la même enseigne et à la même assiette : « On souhaite une restauration collective et identique pour tous les enfants, quels que soit les revenus de leurs parents ou leurs zones géographiques. Pour la nutrition, il faut du droit commun, comme il en existe en Finlande, et non pas de l’aide sociale ou de la charité. C’est à l’Etat de prendre cela en charge au lieu de diviser les zones et les catégories sociales. Là, on a l’impression que c’est plus une action de com' sur le dos des enfants pauvres qu’une réelle réponse aux besoins. »
Surtout, pour le co-président de la FCPE, la mesure vise à côté : « L’Etat doit plus investir sa mission pédagogique au lieu de faire de la charité. On se croirait revenu au temps du verre de lait et du sucre de Pierre Mendès-France. Sauf qu’on est en 2019, et pas en 1954. Quand on est le pays de la bouffe, on ne peut pas avoir une politique de nutrition pour les enfants aussi discriminante, simpliste et inégalitaire. »
Alors que la mesure semblait avoir tout pour plaire, certaines associations dénoncent un financement non-assumé par l’Etat ou une idée qui vise à côté des enjeux de nutrition
L’Etat prévoit de débloquer six millions d’euros pour rendre gratuit le petit-déjeuner aux enfants des zones défavorisés.
Des associations dénoncent un plan qui serait à côté des réels problèmes.
Sur le papier, l’idée a quoi de faire l’unanimité. Le gouvernement va généraliser le petit-déjeuner gratuit aux écoliers des quartiers défavorisés, ont annoncé ce mardi le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé, Christelle Dubos, en visite dans une école de l’Oise. À terme, cette mesure concernera « 100.000 enfants » scolarisés dans les « territoires prioritaires ». Pour pouvoir les distribuer, les écoles doivent être volontaires et appartenir à une zone REP (réseau d’éducation prioritaire), REP + ou quartiers politique de la ville ou encore certaines zones rurales où « le besoin social est identifié ». Mais la mesure a son lot de sceptiques.
A commencer par Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), qui se méfie d’emblée de l’épineuse question du coût de la manœuvre, et se demande qui va assumer la facture du fameux repas le plus important de la journée : « Si le gouvernement veut généraliser cette mesure, il faudrait qu’il cesse de se défausser sur les villes ».
Est-ce les communes qui vont payer ?
Un tacle qu’approuve l’Association des Maires de France (AMF), qui précise dans un communiqué : « Villes de France et l’AMF insistent pour que cette mesure soit intégralement prise en charge par l’État dans la mesure où il s’agit d’éducation alimentaire faite sur un temps scolaire relevant de l’Éducation nationale. »
L’Etat a prévu de consacrer six millions d'euros à ces petits-dejéuners pour la rentrée de septembre 2019, puis douze millions en 2020, mais les municipalités craignent que le coût de cette mesure ne vienne s'ajouter à celui sur la cantine à un euro, qui serait principalement à la charge des villes, comme le souligne le communiqué de l'AMF : « Le gouvernement souhaite mettre en place une aide de deux euros pour les communes qui s’engageraient dans le dispositif (la cantine à un euro). Or le coût moyen d’un repas pour une commune est évalué entre 7,5 et 10 euros. En l’état, c’est donc un nouveau transfert de charges qui se profilerait pour les communes ». Et comme le rappelle Rodrigo Arenas, « ce sont les communes les plus pauvres qui subissent le plus ces hausses de frais, c’est une double peine ».
« Une opération de com' sur le dos des enfants pauvres »
Rodrigo Arenas regrette aussi que la mesure ne soit réservée qu'aux enfants en situation de pauvreté. Pour lui, il faudrait que tous les bambins soient logés à la même enseigne et à la même assiette : « On souhaite une restauration collective et identique pour tous les enfants, quels que soit les revenus de leurs parents ou leurs zones géographiques. Pour la nutrition, il faut du droit commun, comme il en existe en Finlande, et non pas de l’aide sociale ou de la charité. C’est à l’Etat de prendre cela en charge au lieu de diviser les zones et les catégories sociales. Là, on a l’impression que c’est plus une action de com' sur le dos des enfants pauvres qu’une réelle réponse aux besoins. »
Surtout, pour le co-président de la FCPE, la mesure vise à côté : « L’Etat doit plus investir sa mission pédagogique au lieu de faire de la charité. On se croirait revenu au temps du verre de lait et du sucre de Pierre Mendès-France. Sauf qu’on est en 2019, et pas en 1954. Quand on est le pays de la bouffe, on ne peut pas avoir une politique de nutrition pour les enfants aussi discriminante, simpliste et inégalitaire. »
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