les crèches bientôt plus chères pour les plus riches ?

04.10.2014

Alors que la réforme du congé parental risque d'accroître l'affluence dans les crèches, un rapport suggère d'en augmenter les prix pour les plus aisés.

Quelques jours après l'annonce, par le gouvernement, d'un coup de rabot sur les prestations familiales, le dernier rapport sur l'accueil en crèche tombe mal, note Le Figaro, qui s'est procuré le document. Réalisé par les services du Haut Conseil à la famille (HCF), il révèle en effet que le nombre de places en crèche créées en 2013 est inférieur de moitié aux objectifs qui avaient été fixés. Il propose par ailleurs d'augmenter les tarifs des crèches pour les plus riches.

"On peut craindre que les sous-performances ne reflètent une baisse de régime dans les initiatives locales de développement des crèches", s'inquiète le Haut Conseil. Une pénurie qui tombe mal alors que la ministre de la Santé Marisol Touraine a dévoilé lundi les pistes explorées par le gouvernement pour réduire le déficit de la Sécurité sociale.

Or, dans les mesures annoncées dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2015, la branche famille est mise à contribution à hauteur de 700 millions d'euros. Le gouvernement suggère notamment de réduire la durée du congé parental, aujourd'hui essentiellement utilisé par les femmes. Objectif : raccourcir le complément de libre choix d'activité (CLCA) pour les femmes afin de l'allonger pour les hommes.

Entre 50 et 120 millions en plus

Les économies escomptées par le gouvernement reposent sur le pari que les hommes recourront moins à cette prestation que les mères. Résultat : il est à craindre que les familles pourront moins garder leurs enfants elles-mêmes et postuleront davantage pour obtenir une place en crèche.

Or, l'une des pistes explorées par le rapport du Haut Conseil à la famille (HCF) pour soulager le prix de construction des crèches (cofinancées par les CAF et les collectivités) consiste à augmenter les tarifs des places pour les familles les plus aisées. Une hausse qui permettrait de générer entre 50 et 120 millions d'euros en plus par rapport au milliard d'euros que représente actuellement la part du financement des familles.

Le rapport constate enfin un "infléchissement très net" du recours à la nounou, suggérant de s'interroger sur les causes du phénomène. Un futur rapport pourrait donc déterminer si les coups de rabot sur les aides fiscales et les allocations n'en sont pas responsables.