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François Hollande : mission impossible

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François Hollande : mission impossible  Empty François Hollande : mission impossible

Message par tisiphoné Mer 23 Avr - 9:56

23.04.2014

Pour François Kersaudy, les passe-droits, les abus de pouvoir, les luttes de clans et les coups fourrés restent de règle dans les relations entre camarades socialistes
.

La dernière "affaire" en date nous confirme que derrière une façade de vertu prolétarienne, égalitariste et solidaire, les passe-droits, les abus de pouvoir, les luttes de clans et les coups fourrés restent de règle dans les relations entre camarades socialistes. Elle nous confirme également que François Hollande tente de gérer les affrontements et les turpitudes desdits camarades en premier secrétaire du parti qu'il n'est plus, et non en homme d'État qu'il peine à devenir. Mais ce qui est nouveau - surtout par rapport aux années Mitterrand -, c'est que les faiblesses du monarque et les bassesses de ses courtisans s'étalent en temps réel dans les médias, donnant ainsi du socialisme à la française l'image d'un système sclérosé et profondément fracturé. C'est dans ce contexte plutôt délétère que Manuel Valls est devenu Premier ministre d'un nouveau gouvernement qui ressemble étrangement au précédent, pour appliquer une nouvelle politique qui ressemble furieusement à l'ancienne. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c'est, hélas, ce qui en assurera l'échec. Voici pourquoi :

- La politique hollandienne, qui sera celle de Valls, consiste à mettre en même temps le pied sur le frein et sur l'accélérateur, dans le vain espoir de plaire à tous les courants du parti : on veut remédier au manque criant de logements, et on vote une loi Duflot-gaucho-écolo qui garantit la fuite des investisseurs comme des propriétaires ; on prétend améliorer la productivité, et on vote des lois écolo-réactionnaires qui vont réduire considérablement nos ressources énergétiques ; on promet de réduire le chômage, et on accumule sans cesse les revirements, les contraintes et les harcèlements qui dissuadent les patrons d'embaucher ; on jure d'améliorer le pouvoir d'achat, et on invente chaque jour de nouvelles taxes ; on s'engage à réduire le millefeuille territorial en 2021, et on en rajoute une couche en 2014 ; on veut amadouer les électeurs bobos en votant des lois "sociétales", et on se met à dos les électeurs musulmans pour qui la famille est sacrée et l'exhibition des préférences sexuelles sacrilège. On pourrait poursuivre ainsi ad infinitum, mais ce serait au risque de lasser...


"Une autre politique"


- La politique Hollande-Valls dépend pour son soutien d'une majorité parlementaire dont au moins trente pour cent des membres gardent un logiciel bloqué à la lutte des classes, à l'égalitarisme décérébré, à l'anticapitalisme forcené et à la révolution fantasmée - alors même qu'ils sont les principaux bénéficiaires du statu quo et des privilèges liés à l'incrustation dans le fromage du pouvoir. Face à un président louvoyant, dont la politique est exclusivement basée sur les apparences et les effets de communication, ces révolutionnaires en chambre clameront sans discontinuer qu'"une autre politique est possible", Valls sera ligoté et la France continuera à subir les apories décrites plus haut.

- Si les réformes structurelles promises avec tant d'éloquence par le président comme par son Premier ministre ne verront jamais le jour, c'est d'abord parce qu'elles ne sont pas rentables en termes d'électoralisme à court terme - impératif primordial du gouvernement - et, ensuite, parce qu'elles heurtent de front les préjugés jacobins qui veulent que l'État intervienne constamment dans ses domaines de plus grande incompétence - culture, emploi, salaires, commerce, entreprise, éducation, banque, logement, assistanat, formation professionnelle et protection sociale à crédit -, le tout au détriment absolu de ses fonctions régaliennes.

- Des économies véritables et durables ne seraient possibles que moyennant une réduction radicale du nombre de fonctionnaires, qui a été démesurément accru sous Mitterrand et grotesquement multiplié depuis par les collectivités territoriales. Or, outre que ces fonctionnaires forment la base électorale du Parti socialiste, aucun gouvernement ne paraît être en mesure de distinguer les fonctionnaires réellement productifs des bureaucrates inutiles et pléthoriques. Comme ce sont ces derniers qui jouissent des meilleures protections, la partie semble perdue d'avance.

"Socialisme à la française"


- Après cela, il y a toutes les vaches sacrées qui ruinent le pays, mais permettent de camoufler le vide programmatique et les discordes idéologiques du Parti socialiste : les 35 heures, l'ISF, la CMU, les régimes spéciaux, les retraites anticipées, l'immigration illimitée, le mépris pour l'artisanat, le smic élevé qui dissuade d'embaucher, les allocations et subventions distribuées à fonds perdu, la sacralisation du pauvre et la démonisation du riche, la vulnérabilité aux pressions gauchistes et intégristes, le discours lourdement moralisateur d'apparatchiks au passé judiciaire passablement encombré, le petit jeu puéril du "plus-à-gauche-que-moi-tu-meurs", la tendresse envers les délinquants multirécidivistes "victimes de la société", le rejet inavoué mais persistant de l'économie de marché, la détestation du patron forcément voyou, les milliards de la formation professionnelle monopolisés par les syndicats - en attendant le compte pénibilité, qui achèvera des entreprises déjà en coma dépassé... Autant de totems intangibles au sein de la gauche dure du "socialisme à la française", et comme par le passé, ceux qui prétendront s'y soustraire seront progressivement marginalisés en tant que sociaux traîtres...

- Au cas où tout cela ne suffirait pas à couler le gouvernement, il faudrait encore compter avec les aléas et les foucades des règlements et jugements européens, avec les haines claniques du Front national, et surtout avec la soif de revanche d'une droite indignée d'avoir été reléguée dans l'opposition par un candidat à l'air bonasse et aux promesses intenables.

Manuel Valls est un homme intelligent et pragmatique, ainsi qu'il l'a prouvé par maints propos fort sensés - qu'il répudie à présent pour rester bien en cour. Comme d'autres avant lui, il se cassera les dents face au cynisme arrogant du président, à l'hostilité des courtisans et aux diktats d'une idéologie obsolète, qui fait rire jusqu'en République populaire de Chine. Au fond, l'entreprise de Manuel Valls fait penser à cette annonce publicitaire triomphante pour un film d'aventures américain : "They said it couldn't be done... and they were right !" : "On prétendait que c'était une mission impossible... et on avait raison !"

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