Avalanche : que s’est-il réellement passé sur le Mont-Blanc ?

L’avalanche qui s’est produite jeudi sur le Mont-Blanc a fait 9 morts et 11 blessés. Les alpinistes étaient expérimentés et les conditions météo bonnes. Comment un tel drame a-t-il pu se produire ?

Le bilan est maintenant définitif : 9 morts et 11 blessés, dont un grave. Les quatre alpinistes qui étaient recherchés après l'avalanche sont, eux, sains et saufs : deux d'entre eux avaient annulé leur randonnée et deux autres avaient choisi un autre itinéraire.
Le drame, qui s’est produit jeudi matin au Mont Maudit, un des itinéraires qui mènent au Mont-Blanc en Haute-Savoie, commence à être expliqué, alors que rien ne pouvait laisser imaginer un tel scenario.
« Les conditions étaient très bonnes »
« Sur le plan technique, ils étaient au point, équipés, ils avaient tout ce qu’il fallait comme matériel, et ils étaient informés, explique Jean-Louis Verdier, maire adjoint de Chamonix-Mont-Blanc chargé de la Montagne et par ailleurs guide de Haute-Montagne. On ne peut rien dire par rapport aux conditions qui étaient très bonnes, sauf un grand vent, mais dans le Mont Blanc, il y a toujours beaucoup de vent. »
D'après les premiers éléments de l'enquête, ce serait un alpiniste qui aurait fait partir une plaque de glace de 40 centimètres d'épaisseur, provoquant l’avalanche. « Les pluies dans les vallées ont créé des chutes de neige en altitude, cette neige est poussée par le vent et s’accumule en plaque avant. Mais rien ne pouvait faire penser qu’il y avait une plaque à cet endroit-là, rien », ajoute Jean-Louis Verdier.
« La neige n’est pas une science exacte »
L'itinéraire qui mène au mont Blanc est fréquenté par des milliers d'alpinistes chaque été. Le Colonel Bertrand François est commandant de la Gendarmerie de Haute-Savoie, et il doit reconnaitre que malgré toutes les précautions, la montagne sait garder ses mystères : « Ils sont montés encadrés et équipés comme il le fallait. La montagne a toujours un danger potentiel, et la neige n’est pas une science exacte. On nous a confirmé que la couche par endroit était plus épaisse que ce qu’on pensait, jusqu’à 6 mètres. »
Les gendarmes vont continuer les investigations pour comprendre ce qui s’est réellement passé sur cet itinéraire fréquenté chaque été par des milliers d’alpinistes : « On va continuer d’interroger les survivants, croiser les renseignements pour savoir où étaient les gens, d’où ils sont partis, il y a encore du travail à faire. On ne cherche pas de responsabilité, pour l’instant ce qui importe c’est d’identifier formellement toutes les victimes, que les familles puissent faire leur deuil. »