Devant les entrepreneurs, Sarkozy accuse les banques

Sarkozy ne veut pas se laisser distancer. Mercredi midi, il s'est rendu au Salon des entrepreneurs de Paris pour encourager les créateurs d'entreprise français. Dans un discours presque sans surprises, il s'est contenter de répéter ses propos de dimanche dernier. C'est le cas de la TVA, que le président de la République considère comme la meilleure arme pour lutter contre les délocalisations (« si vous n'acceptez pas les 1,5 point de TVA en plus, vous êtes complices des délocalisations »), du renforcement de la compétitivité des entreprises françaises et des accords compétitivité-emploi qu'il veut que les entreprises mènent.
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Nicolas Sarkozy en a tout de même profité pour attaquer ses adversaires dans la course à la réélection. À commencer par François Hollande, son principal rival. Il lui a notamment reproché de mentir sur le retour à une retraite à 60 ans et de s'en remettre sans cesse à l'emploi public : « Il faut cesser de croire que l'emploi public est l'alpha et l'oméga de la réponse au chômage. Ça augmente la dépense publique, qui oblige ensuite l'État à accroître les charges pour compenser, ce qui pénalise en fin de compte les entreprises ».

Plus surprenant, le chef de l'État s'en est également pris aux « élites », qui « reprochent à la France de ne pas avoir l'esprit d'entreprise ». « Dire ça, ça arrange ceux qui ont fait des études longues et sont sûrs d'avoir les meilleurs postes. Quand on est assuré à 22 ans d'avoir une place dans la société, on n'a pas la force d'aller chercher ailleurs les ressources nécessaires », a-t-il accusé.
''À quoi servent les banques commerciales?''

Enfin, Nicolas Sarkozy a mené une charge virulente contre les banques, dont le comportement semble l'agacer au plus haut point. Tout en rappelant que « les banques ne sont pas [ses] ennemis », il a vertement critiqué leur manque de soutien à l'économie française. « Nous avons les banques les mieux implantées, et pourtant c'est l'État qui doit trouver des financements pour les entreprises. Dans ces conditions, on se demande un peu à quoi servent les banques commerciales… Quand il y a des spéculations, c'est toujours facile de trouver du crédit. On a créé une bulle immobilière, les promoteurs pouvaient aller voir n'importe quelle banque pour acheter n'importe quel terrain. En revanche, quand une petite entreprise a besoin de 100.000 euros pour une machine outil, c'est la croix et la bannière. Ce n'est pas normal ». Une sortie qui ne manquera pas de plaire aux patrons de petites entreprises, qui ont été l'an dernier 4.535 à solliciter l'aide du médiateur du crédit pour obtenir les financements dont ils avaient besoin.