Vincent Lambert: La justice ordonne la reprise des traitements
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Vincent Lambert: La justice ordonne la reprise des traitements
21.05.2019
La cour d'appel de Paris a ordonné de rétablir l'hydratation et l'alimentation de Vincent Lambert, alors que l'arrêt des traitements avait débuté dans la matinée.
VINCENT LAMBERT - C’est un coup de théâtre. La cour d’appel de Paris, saisie par les parents de Vincent Lambert, a ordonné ce lundi 20 mai la reprise des traitements visant à le maintenir en vie, interrompus depuis la matinée, jusqu’à ce qu’un comité de l’ONU se prononce sur le fond de son dossier.
La cour “ordonne à l’État français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH) le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation” de Vincent Lambert, selon la décision consultée par l’AFP.
Le CDPH, comité de l’ONU, avait demandé à la France de surseoir à l’arrêt des traitements dans l’attente d’un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait que la suspension de l’arrêt des traitements préconisée par le CIDPH était “dépourvue de caractère contraignant”, mettant en avant le “droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable”. Vendredi, en première instance, le tribunal de Paris s’était déclaré incompétent pour faire appliquer cette demande.
Une énorme clameur dans la manifestation de soutien
Dans la manifestation parisienne qui a réuni plusieurs centaines de personnes réclamant “la vie pour Vincent”, une énorme clameur a retenti lorsque l’un des avocats de ses parents, Me Jérôme Triomphe, a annoncé leur victoire à la foule, a constaté un journaliste de l’AFP. “On a gagné! Vincent doit vivre, Vincent vivra!”, a-t-il crié.
“La cour de Paris a ordonné des mesures conservatoires, à savoir que l’alimentation et l’hydratation de Vincent doivent être reprises sans délai. C’est une extraordinaire victoire”, a salué un autre avocat des parents, Me Jean Paillot. Et ce “pendant une durée de six mois, permettant au comité de l’ONU d’étudier le dossier de Vincent”, a précisé l’avocat. “Ce n’est qu’une décision provisoire mais une décision symbolique et forte.”
“Jérôme Triomphe et moi-même irons dès demain matin à Reims pour nous assurer que l’alimentation et l’hydratation seront effectivement reprises”, a encore ajouté l’avocat.
“On était en train d’éliminer Vincent! C’est une très grande victoire! Ils vont le réalimenter et lui redonner à boire. Pour une fois, je suis fière de la justice”, a aussitôt déclaré à l’AFP sa mère, Viviane Lambert.
“Un sadisme pur”, pour son neveu
À l’inverse, le neveu de Vincent Lambert, François, favorable, lui, à l’arrêt des traitements, a dénoncé un “sadisme pur de la part du système médico-judiciaire”. “On nous refait le coup tout le temps. Il y a une jouissance de la part de ceux qui font tous ces recours” juridiques, a-t-il estimé auprès de l’AFP. Face à cette décision “incroyable” de la cour d’appel, il a évoqué un possible pourvoi en cassation.
Le CHRU de Reims avait déjà lancé puis stoppé deux procédures d’arrêt des soins, l’une portée par le docteur Eric Kariger en 2013, l’autre par son successeur, le docteur Daniéla Simon en 2015.
La nouvelle interruption des traitements a débuté lundi matin, conformément à une décision médicale signée par le Dr Vincent Sanchez en avril 2018, soutenue par une partie de famille dont son épouse Rachel Lambert et validée par le Conseil d’État fin avril.
Jusqu’à présent, tous les ultimes recours déposés par les avocats des parents -Cour européenne des droits de l’Homme, tribunal administratif- avaient échoué. Et Emmanuel Macron, à qui ils avaient écrit samedi pour l’implorer d’intervenir, a répondu lundi après-midi qu’il ne lui “appartient pas de suspendre” l’arrêt des traitements, décidé, “en conformité avec nos lois”, à quelques jours des élections européennes.
Pas de directive anticipée
La famille est divisée en deux camps, rassemblés d’un côté autour de ses parents, fervents catholiques opposés à l’arrêt des traitements, de l’autre autour de son épouse Rachel et son neveu François, qui entendent mettre fin à cet “acharnement thérapeutique” et qui affirment que cet ancien infirmier avait pris position contre tout acharnement thérapeutique. Vincent Lambert n’a pas laissé de directive anticipée.
Les parents, Viviane, 73 ans, et Pierre, 90 ans, qui ont reçu le soutien de la communauté catholique, estiment que leur fils est handicapé et doit être transféré dans un établissement spécialisé.
C’est dans un courriel adressé à la famille que Vincent Sanchez, chef du service de soins palliatifs de l’hôpital Sébastopol de Reims leur a fait part de l’arrêt des traitements” et de “la sédation profonde et continue” de Vincent Lambert, 42 ans, tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans à la suite d’un accident de la route.
Dans l’après-midi, Rachel Lambert avait estimé sur RTL que “le voir partir c’est le voir en homme libre”. “Le moment est à la dignité et à l’accompagnement, le temps de l’amour de l’accompagnement” (..) “Surtout qu’on nous laisse dans notre intimité et que ça se fasse... qu’on nous laisse dans la discrétion”, avait-elle ajouté.
Père de la loi de 2016 régissant la fin de vie, Jean Leonetti, également premier vice-président LR, estime que l’arrêt des soins de Vincent Lambert s’inscrit bien “dans le cadre de la loi”.
La cour d'appel de Paris a ordonné de rétablir l'hydratation et l'alimentation de Vincent Lambert, alors que l'arrêt des traitements avait débuté dans la matinée.
VINCENT LAMBERT - C’est un coup de théâtre. La cour d’appel de Paris, saisie par les parents de Vincent Lambert, a ordonné ce lundi 20 mai la reprise des traitements visant à le maintenir en vie, interrompus depuis la matinée, jusqu’à ce qu’un comité de l’ONU se prononce sur le fond de son dossier.
La cour “ordonne à l’État français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH) le 3 mai 2019 tendant au maintien de l’alimentation et l’hydratation” de Vincent Lambert, selon la décision consultée par l’AFP.
Le CDPH, comité de l’ONU, avait demandé à la France de surseoir à l’arrêt des traitements dans l’attente d’un examen du dossier sur le fond, mais la France considérait que la suspension de l’arrêt des traitements préconisée par le CIDPH était “dépourvue de caractère contraignant”, mettant en avant le “droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable”. Vendredi, en première instance, le tribunal de Paris s’était déclaré incompétent pour faire appliquer cette demande.
Une énorme clameur dans la manifestation de soutien
Dans la manifestation parisienne qui a réuni plusieurs centaines de personnes réclamant “la vie pour Vincent”, une énorme clameur a retenti lorsque l’un des avocats de ses parents, Me Jérôme Triomphe, a annoncé leur victoire à la foule, a constaté un journaliste de l’AFP. “On a gagné! Vincent doit vivre, Vincent vivra!”, a-t-il crié.
“La cour de Paris a ordonné des mesures conservatoires, à savoir que l’alimentation et l’hydratation de Vincent doivent être reprises sans délai. C’est une extraordinaire victoire”, a salué un autre avocat des parents, Me Jean Paillot. Et ce “pendant une durée de six mois, permettant au comité de l’ONU d’étudier le dossier de Vincent”, a précisé l’avocat. “Ce n’est qu’une décision provisoire mais une décision symbolique et forte.”
“Jérôme Triomphe et moi-même irons dès demain matin à Reims pour nous assurer que l’alimentation et l’hydratation seront effectivement reprises”, a encore ajouté l’avocat.
“On était en train d’éliminer Vincent! C’est une très grande victoire! Ils vont le réalimenter et lui redonner à boire. Pour une fois, je suis fière de la justice”, a aussitôt déclaré à l’AFP sa mère, Viviane Lambert.
“Un sadisme pur”, pour son neveu
À l’inverse, le neveu de Vincent Lambert, François, favorable, lui, à l’arrêt des traitements, a dénoncé un “sadisme pur de la part du système médico-judiciaire”. “On nous refait le coup tout le temps. Il y a une jouissance de la part de ceux qui font tous ces recours” juridiques, a-t-il estimé auprès de l’AFP. Face à cette décision “incroyable” de la cour d’appel, il a évoqué un possible pourvoi en cassation.
Le CHRU de Reims avait déjà lancé puis stoppé deux procédures d’arrêt des soins, l’une portée par le docteur Eric Kariger en 2013, l’autre par son successeur, le docteur Daniéla Simon en 2015.
La nouvelle interruption des traitements a débuté lundi matin, conformément à une décision médicale signée par le Dr Vincent Sanchez en avril 2018, soutenue par une partie de famille dont son épouse Rachel Lambert et validée par le Conseil d’État fin avril.
Jusqu’à présent, tous les ultimes recours déposés par les avocats des parents -Cour européenne des droits de l’Homme, tribunal administratif- avaient échoué. Et Emmanuel Macron, à qui ils avaient écrit samedi pour l’implorer d’intervenir, a répondu lundi après-midi qu’il ne lui “appartient pas de suspendre” l’arrêt des traitements, décidé, “en conformité avec nos lois”, à quelques jours des élections européennes.
Pas de directive anticipée
La famille est divisée en deux camps, rassemblés d’un côté autour de ses parents, fervents catholiques opposés à l’arrêt des traitements, de l’autre autour de son épouse Rachel et son neveu François, qui entendent mettre fin à cet “acharnement thérapeutique” et qui affirment que cet ancien infirmier avait pris position contre tout acharnement thérapeutique. Vincent Lambert n’a pas laissé de directive anticipée.
Les parents, Viviane, 73 ans, et Pierre, 90 ans, qui ont reçu le soutien de la communauté catholique, estiment que leur fils est handicapé et doit être transféré dans un établissement spécialisé.
C’est dans un courriel adressé à la famille que Vincent Sanchez, chef du service de soins palliatifs de l’hôpital Sébastopol de Reims leur a fait part de l’arrêt des traitements” et de “la sédation profonde et continue” de Vincent Lambert, 42 ans, tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans à la suite d’un accident de la route.
Dans l’après-midi, Rachel Lambert avait estimé sur RTL que “le voir partir c’est le voir en homme libre”. “Le moment est à la dignité et à l’accompagnement, le temps de l’amour de l’accompagnement” (..) “Surtout qu’on nous laisse dans notre intimité et que ça se fasse... qu’on nous laisse dans la discrétion”, avait-elle ajouté.
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