Victimes du terrorisme : le calvaire du fonds d'indemnisation
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Victimes du terrorisme : le calvaire du fonds d'indemnisation
25.04.2016
Magazine Marianne
Plus d'un an après l'attentat qui a décimé la rédaction de "Charlie Hebdo", Maryse Wolinski, veuve du dessinateur Georges Wolinski, a décidé de briser le silence en annonçant qu'elle assigne en justice le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions pénales (FGTI).
Le sujet est a priori tabou. Mais plus d'un an après l'attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, Maryse Wolinski, veuve de Georges, a décidé de briser le silence en annonçant qu'elle assigne en justice le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions pénales (FGTI). Elle est la première à le faire, souligne Mediapart, qui raconte ce lundi 25 avril son calvaire et celui d'autres victimes du terrorisme.
Plusieurs victimes des attentats du 13 novembre avaient déjà témoigné de leurs galères administratives à l'Assemblée, le mois dernier devant une commission d'enquête parlementaire chargée de faire le point sur les moyens mis en place par l’Etat pour lutter contre le terrorisme depuis les attentats de janvier 2015. Toutes décrivaient une administration "pesante", "procédurière", "déshumanisée"... absurde en somme. "Ce qu’on me fait vivre est d’une telle violence que j’ai parfois eu envie de tout laisser tomber. C’est difficile de parler d’argent. Mais il n’y a pas de raison que je renonce à mon dû", dit aujourd'hui Maryse Wolinski sur Mediapart.
>> Ces absurdités administratives auxquelles ont dû faire face les victimes du 13 novembre
"En gros, on me dit que je suis coupable de faire du fric sur la mort de mon mari"
Longueur des procédures, multiplicité des étapes et des justificatifs à fournir, incertitude du résultat… La marche vers l'indemnisation promise est une deuxième épreuve pour ces victimes. Quand ne s'y mêle pas la froideur de l'administration qui peut rapidement virer à la mesquinerie. Ainsi le préjudice patrimonial, c'est-à-dire économique, de Maryse Wolinski résultant de la perte de son mari, a-t-il été estimé par les experts à environ 1 million d’euros. Dont le fonds de l'Etat aimerait retirer les droits d'auteur qu'elle touchera dans les années qui viennent ! "En gros, on me dit que je vais m’enrichir, que je suis coupable de faire du fric sur la mort de mon mari (...) C’est ignoble". Quant au déménagement de la veuve, le FGTI a refusé de le prendre en charge sous prétexte que "la personne qui suit son dossier avait lu dans son livre que le couple avait de toute façon le projet de déménager avant le massacre du 7 janvier".
Evidemment, les proches des personnes assassinées dans des attentats savent bien qu'aucune somme au monde ne remplacera leur perte. "Mais c’est la seule manière qui existe de réparer le préjudice. Il n’y a là rien d’abject, rien de méprisable. On n’a juste pas trouvé d’autres manières de faire", témoigne Chloé Verlhac, qui à 37 ans se retrouve seule avec ses deux enfants après la mort de son mari Tignous, dessinateur comme Georges Wolinsky à Charlie Hebdo, lâchement assassiné lui aussi le 7 janvier 2015. D'ailleurs, les sommes en question ne se chiffrent pas nécessairement en millions : pour leur perte, les deux veuves se sont vu proposer, "au titre du préjudice moral, 45.000 euros au titre du préjudice d’affection et 17.000 euros de plus liés à la circonstance du terrorisme".
Le fonds, "très avare dans sa communication", relève Mediapart, assure faire au mieux dans l’intérêt des victimes, et souligne que le système mis en place est un des plus "généreux - même si généreux n’est pas le bon mot", d’Europe. Si l'on en juge par la longue enquête de Mediapart, qui évoque aussi les cas des victimes de Mohammed Merah à l'école Ozar Hatorah de Toulouse, ce n'est effectivement pas le bon mot.
Magazine Marianne
Plus d'un an après l'attentat qui a décimé la rédaction de "Charlie Hebdo", Maryse Wolinski, veuve du dessinateur Georges Wolinski, a décidé de briser le silence en annonçant qu'elle assigne en justice le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions pénales (FGTI).
Le sujet est a priori tabou. Mais plus d'un an après l'attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, Maryse Wolinski, veuve de Georges, a décidé de briser le silence en annonçant qu'elle assigne en justice le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions pénales (FGTI). Elle est la première à le faire, souligne Mediapart, qui raconte ce lundi 25 avril son calvaire et celui d'autres victimes du terrorisme.
Plusieurs victimes des attentats du 13 novembre avaient déjà témoigné de leurs galères administratives à l'Assemblée, le mois dernier devant une commission d'enquête parlementaire chargée de faire le point sur les moyens mis en place par l’Etat pour lutter contre le terrorisme depuis les attentats de janvier 2015. Toutes décrivaient une administration "pesante", "procédurière", "déshumanisée"... absurde en somme. "Ce qu’on me fait vivre est d’une telle violence que j’ai parfois eu envie de tout laisser tomber. C’est difficile de parler d’argent. Mais il n’y a pas de raison que je renonce à mon dû", dit aujourd'hui Maryse Wolinski sur Mediapart.
>> Ces absurdités administratives auxquelles ont dû faire face les victimes du 13 novembre
"En gros, on me dit que je suis coupable de faire du fric sur la mort de mon mari"
Longueur des procédures, multiplicité des étapes et des justificatifs à fournir, incertitude du résultat… La marche vers l'indemnisation promise est une deuxième épreuve pour ces victimes. Quand ne s'y mêle pas la froideur de l'administration qui peut rapidement virer à la mesquinerie. Ainsi le préjudice patrimonial, c'est-à-dire économique, de Maryse Wolinski résultant de la perte de son mari, a-t-il été estimé par les experts à environ 1 million d’euros. Dont le fonds de l'Etat aimerait retirer les droits d'auteur qu'elle touchera dans les années qui viennent ! "En gros, on me dit que je vais m’enrichir, que je suis coupable de faire du fric sur la mort de mon mari (...) C’est ignoble". Quant au déménagement de la veuve, le FGTI a refusé de le prendre en charge sous prétexte que "la personne qui suit son dossier avait lu dans son livre que le couple avait de toute façon le projet de déménager avant le massacre du 7 janvier".
Evidemment, les proches des personnes assassinées dans des attentats savent bien qu'aucune somme au monde ne remplacera leur perte. "Mais c’est la seule manière qui existe de réparer le préjudice. Il n’y a là rien d’abject, rien de méprisable. On n’a juste pas trouvé d’autres manières de faire", témoigne Chloé Verlhac, qui à 37 ans se retrouve seule avec ses deux enfants après la mort de son mari Tignous, dessinateur comme Georges Wolinsky à Charlie Hebdo, lâchement assassiné lui aussi le 7 janvier 2015. D'ailleurs, les sommes en question ne se chiffrent pas nécessairement en millions : pour leur perte, les deux veuves se sont vu proposer, "au titre du préjudice moral, 45.000 euros au titre du préjudice d’affection et 17.000 euros de plus liés à la circonstance du terrorisme".
Le fonds, "très avare dans sa communication", relève Mediapart, assure faire au mieux dans l’intérêt des victimes, et souligne que le système mis en place est un des plus "généreux - même si généreux n’est pas le bon mot", d’Europe. Si l'on en juge par la longue enquête de Mediapart, qui évoque aussi les cas des victimes de Mohammed Merah à l'école Ozar Hatorah de Toulouse, ce n'est effectivement pas le bon mot.
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