Dérives sectaires : des victimes témoignent

ls sont venus témoigner de leur calvaire. Des membres de familles nordistes victimes de sectes ont rencontré ce lundi Claude Greff, secrétaire d’Etat à la Famille et Georges Fenech, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), à l’occasion du lancement, à Lille, d’une campagne de sensibilisation aux dérives sectaires.


Soutenus juridiquement tout au long de l’année par l’Association pour la défense des familles et de l’individu (Adfi), ils tentent de résister à ces groupes qui leur volent leurs proches. Comme ce père qui ne voit plus son enfant de 13 ans depuis que sa mère a quitté la métropole pour rejoindre la secte
Manitara, au Québec : “Elle m’a spolié de mes droits parentaux, témoigne-t-il. Aujourd’hui, les policiers me disent que mon fils est sous son influence.”


A ses côtés, Delphine, une Lilloise de 40 ans, a, elle, encore une chance d’agir avant qu’il ne soit trop tard : “Une psychologue a pu deviner que ma fille était en train d’être conditionnée par une fausse thérapeute, décrit-elle. En réalité, celle-ci est membre de la secte anglaise de mon mari, la Landmark Education.” Malheureusement, cette mère de famille, originaire de Marcq-en-Barœul, n’a pas eu cette chance : sa fille de 18 ans s’est donné la mort en 2007 : “Elle était devenue la victime d’un mouvement gothique-satanique, à la fin elle était comme folle.”


Pour renforcer la prévention auprès des jeunes, l’Adfi vient d’éditer une bande dessinée qui sera distribuée dans les collèges et les lycées : “Aujourd’hui, le danger est partout, raconte Charline Delporte, présidente de l’antenne lilloise, qui a suivi l’année dernière 124 dossiers dans la Région. Santé, loisirs, formation professionnelle, donner un sens à sa vie : aujourd’hui, les sectes se cachent partout, notamment sur Internet. Il faut rester très prudent.”