comment le mot zadiste s'est intégré dans le langage courant
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comment le mot zadiste s'est intégré dans le langage courant
07.02.2015
D'un terme juridique peu utilisé, le mot «ZAD» a donné naissance aux «zadistes» de Notre-Dame-des-Landes. Une formule désormais appliquée à tous les opposants aux projets environnementaux de grande envergure.
• Au départ, la ZAD pour zone d'aménagement différé
L'acronyme «ZAD» relevait au départ du jargon d'urbanisme. Il signifie «zone d'aménagement différé». Dans le cadre d'un projet urbain, le développement d'activités économiques ou encore l'installation d'équipements collectifs, la législation prévoit la création d'une zone d'aménagement différée. Définie par arrêté, elle permet l'instauration d'un droit de préemption: cette procédure permet à un organisme public, comme une collectivité territoriale, d'avoir la priorité dans l'acquisition d'un bien immobilier mis en vente. Dans le cas de projets tels que Notre-Dame-des-Landes ou Sivens, cela permet à l'État, ou plutôt au concessionnaire en charge du projet, d'acquérir les terrains nécessaires à la construction des installations.
• À Notre-Dame-des-Landes, la «Zone à défendre»
Une nouvelle définition donnée à l'acronyme naît du bras de fer entre l'État et les opposants au projet d'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Reprenant l'acronyme juridique «ZAD», les militants l'érigent en «zone à défendre». «La ZAD, pour les aménageurs, c'est la Zone d'Aménagement Différé; pour nous, c'est une Zone À Défendre, un bout de campagne à quelques kilomètres de Nantes qui devrait, pour les décideurs, laisser place à un aéroport international», explique ainsi le principal site des opposants au projet.
La transformation du sens opérée par les militants finit par imprégner le discours public. Nous nous emparons nous journalistes du terme, qui permet d'évoquer la zone concernée par les travaux tout en la rattachant aux affrontements entre opposants et forces de l'ordre qui s'y produisent. Progressivement, le mot «ZAD» donne naissance à «zadiste», appliqué à ses défenseurs. Au départ surnom que se donnent les militants, de nombreux articles commencent à le reprendre à partir de 2012. À cette date, les affrontements se multiplient à Notre-Dame-des-Landes entre les opposants ayant investi le site et les forces de l'ordre, à quelques mois du début prévu des travaux.
Le terme «zadiste» renvoie alors aux militants qui ont installé un campement en pleine nature sur la ZAD, où toute une organisation est née: mode de vie en autonomie, organisation logistique, rapport particulier avec les médias. Tous les «zadistes» s'attribuent le prénom de Camille, dans une volonté d'anonymat.
• D'autres projets à impact environnemental
Cette forme nouvelle de contestation marque les esprits. Les opposants déterminés, revendiquant une organisation autonome au sein d'un lieu de vie se retrouvent sur d'autres lieux destinés à accueillir des projets: Sivens, la LGV Bordeaux-Toulouse, le Centerparcs de Roybon... Ce mode de mobilisation, proche de celui de Notre-Dame-des-Landes, pousse à leur attribuer le terme de zadiste, ainsi que celui de ZAD pour les lieux de mobilisation.
En deux ans, les opposants aux projets d'aménagement de grande envergure deviennent ainsi des zadistes, avec leur écosystème ou leurs utopies. Et le terme militant est devenu un mot courant.
D'un terme juridique peu utilisé, le mot «ZAD» a donné naissance aux «zadistes» de Notre-Dame-des-Landes. Une formule désormais appliquée à tous les opposants aux projets environnementaux de grande envergure.
• Au départ, la ZAD pour zone d'aménagement différé
L'acronyme «ZAD» relevait au départ du jargon d'urbanisme. Il signifie «zone d'aménagement différé». Dans le cadre d'un projet urbain, le développement d'activités économiques ou encore l'installation d'équipements collectifs, la législation prévoit la création d'une zone d'aménagement différée. Définie par arrêté, elle permet l'instauration d'un droit de préemption: cette procédure permet à un organisme public, comme une collectivité territoriale, d'avoir la priorité dans l'acquisition d'un bien immobilier mis en vente. Dans le cas de projets tels que Notre-Dame-des-Landes ou Sivens, cela permet à l'État, ou plutôt au concessionnaire en charge du projet, d'acquérir les terrains nécessaires à la construction des installations.
• À Notre-Dame-des-Landes, la «Zone à défendre»
Une nouvelle définition donnée à l'acronyme naît du bras de fer entre l'État et les opposants au projet d'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Reprenant l'acronyme juridique «ZAD», les militants l'érigent en «zone à défendre». «La ZAD, pour les aménageurs, c'est la Zone d'Aménagement Différé; pour nous, c'est une Zone À Défendre, un bout de campagne à quelques kilomètres de Nantes qui devrait, pour les décideurs, laisser place à un aéroport international», explique ainsi le principal site des opposants au projet.
La transformation du sens opérée par les militants finit par imprégner le discours public. Nous nous emparons nous journalistes du terme, qui permet d'évoquer la zone concernée par les travaux tout en la rattachant aux affrontements entre opposants et forces de l'ordre qui s'y produisent. Progressivement, le mot «ZAD» donne naissance à «zadiste», appliqué à ses défenseurs. Au départ surnom que se donnent les militants, de nombreux articles commencent à le reprendre à partir de 2012. À cette date, les affrontements se multiplient à Notre-Dame-des-Landes entre les opposants ayant investi le site et les forces de l'ordre, à quelques mois du début prévu des travaux.
Le terme «zadiste» renvoie alors aux militants qui ont installé un campement en pleine nature sur la ZAD, où toute une organisation est née: mode de vie en autonomie, organisation logistique, rapport particulier avec les médias. Tous les «zadistes» s'attribuent le prénom de Camille, dans une volonté d'anonymat.
• D'autres projets à impact environnemental
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En deux ans, les opposants aux projets d'aménagement de grande envergure deviennent ainsi des zadistes, avec leur écosystème ou leurs utopies. Et le terme militant est devenu un mot courant.
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