Plat avec ou sans porc dans les cantines: La laïcité est-elle dans l'assiette?
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Plat avec ou sans porc dans les cantines: La laïcité est-elle dans l'assiette?
10.12.2014
C'est fini. Le maire de Sargé-lès-Le Mans (Sarthe) a décidé de mettre un terme au plat de substitution sans porc prévu pour les élèves les jours où cette viande est au menu dans les cantines. Tant pis pour les 27 enfants concernés, qui représentent un peu plus de 10% des élèves inscrits en restauration scolaire dans la ville. Pour justifier sa décision, Marcel Mortreau (DVD) invoque la laïcité. Serait-elle menacée par le contenu des assiettes dans les cantines? 20 Minutes tente de comprendre les dessous de ce nouveau menu.
Une menace pour la laïcité
Selon l'édile, si les enfants ne mangent pas le même plat à la cantine, c'est une menace pour la laïcité. Pas question alors de répondre à des requêtes spécifiques d'ordre confessionnel, quitte à ce que le contenu des assiettes soit au menu du débat politique. En meeting à Nice fin novembre, Nicolas Sarkozy s'était d'ailleurs déclaré «en faveur du plat unique à la cantine». «Cela renvoie à la question de savoir où se niche la laïcité», explique Jean Tiberj, sociologue à Sciences-Po et spécialiste des questions d’immigration et d’intégration. «Or je ne pense pas que ce soit dans les assiettes des cantines scolaires», poursuit-il.
«Stigmatiser les musulmans»
«On n'a pas à ouvrir la restauration scolaire à des questions partisanes, religieuses, philosophiques, culturelles», justifiait l'année dernière Eric Le Moal, directeur d'une école publique de Lézignan-Corbières dans l'Aude, passée elle aussi au plat unique. D'ailleurs, puisque la restauration scolaire relève d'un service public facultatif, les maires peuvent à loisir décider de la composition des menus servis dans les cantines, et opter s'ils le souhaitent pour un seul plat, fût-il à base de porc.
Mais la suppression des plats de substitution sans porc traduirait «une volonté de stigmatiser les musulmans» de la part des rares maires à l'avoir décrétée, estime Jean Tiberj. «La laïcité n’est en aucune manière le gommage de toutes les différences, pourtant elle est utilisée comme une arme contre un islam en expansion». Du côté de l'Observatoire de la laïcité, on craint aussi que cette mesure ne soit stigmatisante.
C'est fini. Le maire de Sargé-lès-Le Mans (Sarthe) a décidé de mettre un terme au plat de substitution sans porc prévu pour les élèves les jours où cette viande est au menu dans les cantines. Tant pis pour les 27 enfants concernés, qui représentent un peu plus de 10% des élèves inscrits en restauration scolaire dans la ville. Pour justifier sa décision, Marcel Mortreau (DVD) invoque la laïcité. Serait-elle menacée par le contenu des assiettes dans les cantines? 20 Minutes tente de comprendre les dessous de ce nouveau menu.
Une menace pour la laïcité
Selon l'édile, si les enfants ne mangent pas le même plat à la cantine, c'est une menace pour la laïcité. Pas question alors de répondre à des requêtes spécifiques d'ordre confessionnel, quitte à ce que le contenu des assiettes soit au menu du débat politique. En meeting à Nice fin novembre, Nicolas Sarkozy s'était d'ailleurs déclaré «en faveur du plat unique à la cantine». «Cela renvoie à la question de savoir où se niche la laïcité», explique Jean Tiberj, sociologue à Sciences-Po et spécialiste des questions d’immigration et d’intégration. «Or je ne pense pas que ce soit dans les assiettes des cantines scolaires», poursuit-il.
«Stigmatiser les musulmans»
«On n'a pas à ouvrir la restauration scolaire à des questions partisanes, religieuses, philosophiques, culturelles», justifiait l'année dernière Eric Le Moal, directeur d'une école publique de Lézignan-Corbières dans l'Aude, passée elle aussi au plat unique. D'ailleurs, puisque la restauration scolaire relève d'un service public facultatif, les maires peuvent à loisir décider de la composition des menus servis dans les cantines, et opter s'ils le souhaitent pour un seul plat, fût-il à base de porc.
Mais la suppression des plats de substitution sans porc traduirait «une volonté de stigmatiser les musulmans» de la part des rares maires à l'avoir décrétée, estime Jean Tiberj. «La laïcité n’est en aucune manière le gommage de toutes les différences, pourtant elle est utilisée comme une arme contre un islam en expansion». Du côté de l'Observatoire de la laïcité, on craint aussi que cette mesure ne soit stigmatisante.
Une laïcité de combat?
«Cette décision promeut une certaine idée de la laïcité, une laïcité de combat, dans le rejet d’une religion ciblée», avertit le sociologue, qui pointe un problème de définition de la notion de laïcité.«Il s'agit de reconnaître qu’il y a un multiculturalisme de fait, de respecter la liberté de culte de chacun et l’égalité de tous». Ce n’est pas déroger à la République laïque que de s’adapter à la diversité.
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