Arnaud Montebourg lamine la méthode Ayrault

11.04.2014
Dans une séquence hallucinante captée par les caméras d'i>Télé, le nouveau copatron de Bercy démolit le système instauré par l'ancien Premier ministre.

Arnaud Montebourg et Jean-Marc Ayrault ne se sont jamais entendus, ce fait-là est connu. Il faut se souvenir de l'affaire Florange, psychodrame à la tête de l'État au coeur de l'automne 2012. Le ministre du Redressement productif voulait nationaliser temporairement le site industriel, le Premier ministre avait refusé. "Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont tout le monde se fout ! Tu gères la France comme le conseil municipal de Nantes !" avait lancé le tempétueux Montebourg au chef du gouvernement.

Ces derniers temps, le chantre du made in France jurait devant ses amis que si Jean-Marc Ayrault était reconduit à Matignon, il démissionnerait. "Ma lettre est prête, elle est dans ma poche", leur lançait-il.

Manifestement, le changement de Premier ministre l'a non seulement soulagé, mais il l'a aussi libéré. La preuve avec cette séquence hallucinante captée par les caméras d'i>Télé mercredi. La chaîne d'info, qui suivait la nouvelle secrétaire d'État au numérique Axelle Lemaire a filmé une conversation en voiture entre cette dernière et son ministre de tutelle. Le copatron de Bercy y règle ses comptes avec Jean-Marc Ayrault. Et il ne fait pas dans la dentelle.
"Un sous-pentiste de Matignon"

"Il repolitise tout le dispositif, qui était complètement dépolitisé", démarre Arnaud Montebourg en parlant du nouveau locataire de Matignon Manuel Valls.

Axelle Lemaire demande assez logiquement ce que cela signifie "concrètement".

Réponse d'Arnaud Montebourg, d'un seul trait, sans relance de son interlocutrice, que nous vous livrons donc de manière brute :

"Concrètement, on discute entre ministres, alors qu'avant, t'envoyais ton dircab (directeur de cabinet, NDLR) qui se faisait laminer par un haut fonctionnaire de Matignon, que tu ne connais ni d'Ève ni d'Adam, qui a le pouvoir à la place du Premier ministre, qui a plus de pouvoir finalement que le ministre. C'est pas normal. Si tu repolitises, ça veut dire que ça va jusqu'au Premier ministre, et les ministres discutent, et puis à un moment l'addition tombe et on l'applique ensemble. Comme c'est fait par le Premier ministre, ça a plus de force que si c'est fait par un sous-pentiste de Matignon. C'est tout le problème de ce système. Quand il n'y a pas de politique, c'est l'administration qui prend le pouvoir."

Les sous-pentistes apprécieront.

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