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"Le problème de la Sécu étudiante, c'est la LMDE !"

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Message par tisiphoné Mar 28 Jan - 20:36

28.01.2014

Jugé inefficace, le régime devrait être réformé au printemps. Le réseau de mutuelles régionales craint une opération de sauvetage de son concurrent mal géré.



Les étudiants bénéficient-ils d'une couverture santé satisfaisante ? En septembre, la Cour des comptes avait jeté un pavé dans la mare en dénonçant les résultats catastrophiques de la Sécurité sociale étudiante. Un énième rapport acerbe après celui du Sénat en 2012 et celui de l'association UFC-Que choisir.

Depuis 1971, le système est géré par un duopole mettant en concurrence la LMDE, mutuelle nationale née sur les décombres de la Mnef en 2000, et un réseau de mutuelles régionales (EmeVia). Avec une spécificité : celle de gérer non seulement la Sécu des étudiants dans le cadre d'une délégation de service public, mais aussi de pouvoir distribuer des complémentaires santé optionnelles dans un but lucratif.

Principale cible de la Cour des comptes, la LMDE s'est révélée incapable d'assurer une qualité de service satisfaisante. Mais les mutuelles régionales ne sont pas non plus exemptes de tout reproche. Face à un tel constat, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, a annoncé une réforme pour le printemps, après la remise d'une nouvelle analyse de l'Inspection générale des affaires sociales, des finances et de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche.

Le nouveau président du réseau EmeVia, Ahmed Hegazy, craint que cela ne cela n'aboutisse à un monopole au profit de la LMDE. Dans une interview au Point.fr, il défend le principe de la concurrence et les spécificités des mutuelles étudiantes.

Le Point.fr : Quelles sont vos craintes quant à l'avenir du régime de Sécurité sociale étudiante ?

Ahmed Hegazy : Ces six derniers mois, on a multiplié les amalgames pour montrer que le régime de Sécu étudiante ne fonctionne pas. Ce n'est pas vrai, puisqu'il n'y a qu'un acteur sur deux qui est défaillant. Cet acteur, c'est la LMDE. Cela n'empêche pas le syndicat étudiant Unef de proposer un monopole. Il va organiser une journée le 31 janvier pour faire cette annonce forte. Or, il y a des liens évidents sur le plan politique entre l'Unef, la LMDE et le gouvernement. Le lien entre l'Unef et la LMDE n'est plus à démontrer. Et lorsque vous allez voir le cabinet ministériel de la ministre de l'Enseignement supérieur, Mme Fioraso, vous croisez par exemple Jean-Baptiste Prévost, qui est un ancien président de l'Unef. On retrouve aussi dans le gouvernement tout un tas de personnes originaires de la Mnef. La sénatrice UMP Catherine Procaccia, qui a écrit un rapport sénatorial sur le régime de Sécurité social étudiante, a elle-même avoué : J'ai bien conscience que certains veulent utiliser notre rapport pour confier à la LMDE l'ensemble du régime, lors d'un débat au Sénat le 3 décembre.

Le coauteur du rapport auquel vous faites référence, le socialiste Ronan Kerdraon, a toutefois estimé qu'il fallait "mettre fin à la concurrence sauvage que se livrent les deux organismes". Le duopole sur la Sécurité sociale étudiante entre la LMDE et les mutuelles régionales n'est-il pas contre-productif ?

Le problème n'est pas le duopole, c'est la gestion d'un des deux acteurs ! La LMDE a accumulé des dizaines de millions d'euros de dette, ne gère pas les remboursements et ne répond pas au téléphone en temps voulu. En face, nos mutuelles régionales gèrent la moitié des étudiants, répondent au cadre demandé et aux critères qualitatifs. Est-ce que vous pensez que la création d'un monopole inciterait l'acteur unique à répondre à 9 appels sur 10, comme nous le faisons aujourd'hui ? La concurrence est saine parce qu'elle nous oblige tous à être meilleurs que si nous étions seuls. Pour l'Éducation nationale et les policiers, il y a d'ailleurs aussi un duopole. Instituer un monopole reviendrait à donner une prime au mauvais élève. Cela reviendrait à brader le régime de Sécurité sociale des étudiants. On tomberait dans une gestion politique du régime.

Le rapport de la Cour des comptes paru en juillet sur les mutuelles étudiantes, qui épingle tout particulièrement la LMDE, n'épargne pourtant pas les mutuelles régionales ! Il affirme au contraire qu'elles sont significativement moins productives que les caisses primaires chargées des salariés.

Ce rapport mélange des choux et des carottes. Les caisses primaires d'assurance-maladie ne gèrent que la Sécurité sociale. Pour caricaturer, elles reçoivent des feuilles de soins, les traitent et font des remboursements. Les missions des mutuelles étudiantes sont beaucoup plus larges. Leur spécificité est d'avoir une population en constante évolution : nous renouvelons chaque année le tiers des gens protégés, soit 300 000 étudiants. Chaque fois, il faut collecter l'ensemble des données et remettre à jour les fichiers. Et, contrairement aux caisses primaires d'assurance-maladie, nous assurons aussi des missions de prévention auprès d'une population en difficulté que sont les étudiants.

On prétend aussi que le régime de Sécurité sociale étudiante coûterait cher. C'est faux. Les mutuelles étudiantes touchent une remise de gestion, un montant unitaire, pour chaque étudiant couvert. Ce montant correspond au coût moyen par assuré social dans les 50 meilleures caisses primaires d'assurance-maladie et non sur l'ensemble des 102 caisses. Au final, nous touchons 52 euros pour la gestion d'un assuré social, quand le coût moyen des meilleures caisses primaires de France est de 66 euros.

Certains estiment que la concurrence vous pousse à mener chaque année des campagnes coûteuses de recrutement des étudiants.

Les mutuelles étudiantes, comme n'importe quelle complémentaire, ont des frais de communication, de marketing, etc., mais qui sont intégrés dans les frais globaux. Est-ce que ça vous viendrait à l'idée de mettre fin à la concurrence dans les services bancaires ?

La Fédération des associations générales étudiantes (Fage) dénonce de son côté une "inflation" du tarif des mutuelles !

Il s'agit d'un sujet différent. Les mutuelles étudiantes ont deux missions. D'une part, elles gèrent le régime de Sécurité sociale pour les étudiants et, d'autre part, elles proposent des complémentaires santé. La Fage parle des complémentaires. Mais elle fait des erreurs manifestes sur ses chiffres, en tout cas pour ce qui concerne notre réseau de mutuelles régionales.

La sénatrice Procaccia, que vous avez citée, estime qu'il faut en finir avec ce régime particulier. Elle propose de maintenir l'affiliation des étudiants au régime de leurs parents pendant la durée de leurs études. Cela ne serait-il pas beaucoup plus simple ?

La sénatrice fait une erreur d'analyse. Elle considère que le duopole tel qu'il est organisé est une source de coûts trop importants. Je vous ai démontré que le duopole ne générait pas de surcoût, en ce qui nous concerne. Le régime de Sécurité sociale étudiante a une raison d'exister : les étudiants constituent une population bien particulière, avec une problématique de prévention, d'accompagnement et d'exposition aux risques bien supérieure à celle de l'ensemble de la population, puisqu'une grande partie vit seule ou est confrontée à des difficultés financières.

Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a d'ores et déjà indiqué que sur les 500 millions d'économies de gestion prévues sur le régime d'assurance-maladie en 2014, une partie viendra d'efforts des organismes délégataires dont font partie les mutuelles étudiantes, via la "remise de gestion"...

Nous sommes des acteurs responsables. Si travail il doit y avoir sur cette remise de gestion, qui est déjà particulièrement basse par rapport au coût moyen de gestion de la Sécurité sociale, nous serons ouverts à la discussion. Mais je le répète, les premières sources d'économies passent par la suppression des incohérences du régime. Par exemple, la création des cartes Vitale est fixée au 1er octobre, alors que la rentrée universitaire est au mois de septembre. Cela crée un dysfonctionnement qui n'est pas de notre fait.

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