Guy Bedos : "François Hollande est une erreur de casting"

18.12.2013

L'humoriste s'est montré très critique envers le président, sur France Inter. Sans oublier de tacler Morano et Copé, ses gibiers de choix.

Il est sur le départ, mais garde toujours la rage. Guy Bedos fera ses adieux au one-man-show le 23 décembre prochain, à l'Olympia, ce qui ne l'empêche pas de distribuer des baffes à la classe politique, qu'il juge très décevante. Invitée de Pascale Clark lundi 16 décembre sur France Inter, l'humoriste a même descendu en flèche le président François Hollande, créant la surprise parmi les journalistes présents. "C'est quelqu'un de bien, mais je pense que c'est quand même une erreur de casting, a jugé l'humoriste. Il n'est pas président. Il était un très bon premier secrétaire, sans doute. Il pourrait être ministre. Mais il n'a pas l'autorité naturelle d'un de Gaulle ou d'un Mitterrand. Ce n'est pas son emploi, ce n'est pas son rôle."

Même s'il reconnaît l'honnêteté du président actuel, Guy Bedos regrette son manque d'aura et son inaction, des faiblesses qu'il soulignait d'ailleurs dans son spectacle : "Je n'ai rien à dire sur Hollande, lançait-il sur scène. Il n'a rien fait. Rien de mal, mais rien de bien non plus..." Cette fois, la désillusion semble complète. Quand Pascale Clark lui demande quel leader a sa préférence aujourd'hui, l'humoriste se dit tout simplement "orphelin politique".
Des baffes à Jean-François Copé

Il réserve cependant ses plus grosses piques pour la droite. Interrogé sur la polémique qu'il avait lancée en octobre dernier en insultant Nadine Morano, il récidive sans complexe. "Dire de Nadine Morano que c'est une conne, ce n'est pas de la diffamation, c'est de l'information", répète-t-il sur France Inter, ne regrettant aucunement ses anciens propos. "Je m'en fous, de Nadine Morano, elle n'a aucune importance, poursuit-il. C'est un personnage comique sans le vouloir..." Il avoue même que l'ancienne ministre UMP lui rappelle son beau-père détesté, lors de son enfance en Algérie : un vrai raciste, selon lui, qui avait "ce côté, le peuple, je connais, j'en viens". "C'est peut-être pour ça que je l'ai prise en grippe", reconnaît-il aujourd'hui.

Autre cible de choix : le président de l'UMP, Jean-François Copé, l'homme qui l'"énerve le plus" en ce moment. "Comme je le dis sur scène, il a gagné un concours de tête à claques et j'aimerais que quelqu'un se dévoue pour lui en mettre une un jour, et ce sera peut-être moi !" Très remonté, Guy Bedos dit ne nourrir aucune haine vis-à-vis de ces responsables politiques : "C'est de l'agacement, pas de la haine, nuance Bedos. La haine, c'est pour les nazis. Mais Jean François Copé et des gens comme ça, ce sont des figurants."

S'il arrête le spectacle, Guy Bedos ne quitte pas définitivement la scène. On devrait le retrouver prochainement dans une pièce, et il s'apprête, à 79 ans, à lancer son blog sur Internet et un compte Twitter - celui activé aujourd'hui n'est pas le sien. L'humoriste tire peut-être le rideau mais ne raccroche pas les gants pour autant.