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Quand les soirées étudiantes dérapent Le sexisme se banalise dans les soirées étudiantes, où les filles sont invitées à « animer » la fête en s'exhibant. Des jeunes se questionnent.

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 Quand les soirées étudiantes dérapent  Le sexisme se banalise dans les soirées étudiantes, où les filles sont invitées à « animer » la fête en s'exhibant. Des jeunes se questionnent. Empty Quand les soirées étudiantes dérapent Le sexisme se banalise dans les soirées étudiantes, où les filles sont invitées à « animer » la fête en s'exhibant. Des jeunes se questionnent.

Message par tisiphoné Sam 2 Fév - 8:15



Pour commencer, elle dit : « Moi aussi je l'ai fait. » Monter sur une table, entamer une danse suggestive pour attiser l'ambiance et le regard des garçons. Dalila a 26 ans, elle est étudiante en psycho à Bordeaux 3. « Je l'ai fait, j'avais un peu trop bu. C'était à la Victoire. Lorsque je suis descendue, c'était bizarre. Je me suis arrêtée à temps. Mais certaines peuvent aller beaucoup plus loin, la pression est telle. Et finalement, elles trouvent ça normal, voilà, ça fait partie des codes. Les filles animent les soirées étudiantes, il y a un contrat implicite : on te paie des coups à boire, mais toi en contrepartie tu t'exhibes, tu fais voler ton soutien-gorge, debout sur un bar, une table, une estrade. Pour peu que tu sois mignonne, branchée, ça participe à ta popularité. »

Il paraît que « ça » a toujours existé. Humour potache des étudiants qui se lâchent après une semaine éprouvante de boulot. Il paraît. Sauf qu'aujourd'hui, les débordements sont légion en même temps que tabous. Kelly Saint-Denis a 22 ans, étudiante en master de philo. Il lui a fallu une certaine dose de courage pour s'attaquer à ce phénomène qu'elle juge « régressif ». « La goutte d'eau ? Une invitation sur Facebook que j'ai reçue comme des centaines d'autres étudiants bordelais, à une soirée jeudi 31, où il est dit « un shooter sera offert aux filles qui feront le show le plus sexy sur la barre du pole dance ». » Un shooter est un verre d'alcools mélangés dont la vertu principale est de saouler très vite.

Kelly décide alors de monter une manifestation jeudi soir à 21 heures à la Victoire. « Raté, j'avais trop peu de temps pour la mettre en place, mais j'ai lancé l'invitation sur Facebook, ajoute-t-elle. Et là, j'ai été inondée de mails, de textos terrifiants. Beaucoup de filles qui me traitaient de féministe ringarde, sainte nitouche, de frustrée et pire encore. Je voulais juste inciter à une réflexion, prendre du recul. Ma démarche n'a rien de féministe, mais ces pratiques banalisent une forme de sexisme ordinaire qui m'inquiète. »

Nicolas a 22 ans, étudiant à Bordeaux 3, il soutient la démarche de Kelly. Dénonce les affiches annonçant les soirées, où l'on voit des filles dénudées systématiquement, associées à une thématique explicite : « String party », « Sexy dance party », « Call girl party »… « Les filles sont étrangement conciliantes, estime-t-il. C'est la règle du jeu. On nous critique de vouloir mettre en place un débat, parce que soi-disant ''ça occupe l'espace de réflexion inutilement''…»

Dalila reprend. « Un restau dans le centre-ville de Bordeaux, très fréquenté par les étudiants, propose même en fin de soirée d'offrir les alcools forts aux garçons s'ils sont prêts à le boire dans le nombril des filles. On arrose. Il n'est pas question de culpabiliser les filles, on est tous pris dans un enjeu collectif. Mais il faut s'arrêter et observer. »

Au service interuniversitaire de médecine préventive, les infirmières avouent ne pas être informées plus que ça de ces dérives. « Le lundi matin, il y a des filles qui viennent parfois, concède une chargée de mission. Tout ça est passé sous silence, elles se sentent responsables parce qu'elles avaient trop bu. Oui, on remarque les visuels des soirées étudiantes avec ces filles à moitié nues. Ce n'est pas ici qu'elles viennent parler… »

Sur la Toile, pour peu que l'on veuille en trouver, les témoignages existent pourtant. Ici : « En fin de soirée, le DJ a offert une bouteille de champ' à la première fille qui enlevait son soutif' »… On trouve aussi des vidéos postées montrant des filles en petite tenue au bar d'un établissement à la Victoire pendant une soirée étudiante. Des soirées « privées » organisées par des associations d'étudiants ou des boîtes privées absolument injoignables sinon via Facebook.

Kelly et ses amis n'ont pas lâché. Mardi 5 février entre 20 heures et 22 heures, ils organisent une soirée de réflexion dans le café Lectures aléatoires rue des Augustins à la Victoire. L'initiative est saluée par tous les mouvements féministes bordelais. Certes. Kelly ne veut pas être enfermée dans une posture militante. « Ce n'est pas le cas, martèle la jeune fille. Le féminisme aujourd'hui est considéré ringard, ''old school'' par nos congénères. Il ne s'agit pas de cliver, d'un côté les gentils jeunes qui ne font pas d'excès, de l'autre, les vilains. La réflexion vaut le détour quand même. Je m'étonne de la normalisation de ce sexisme qui ressemble à de la régression. »

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