Une jeune Tunisienne de 27 ans, violée par deux policiers, se voit accusée d’«atteinte à la pudeur», tout comme son fiancé, retenu par un troisième policier au moment des faits.
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Une jeune Tunisienne de 27 ans, violée par deux policiers, se voit accusée d’«atteinte à la pudeur», tout comme son fiancé, retenu par un troisième policier au moment des faits.
Un retournement de situation inacceptable. Une Tunisienne de 27 ans se voit accusée d’«atteinte à la pudeur» par deux policiers, qu’elle accuse de l’avoir violée. Les faits remontent au début du mois de septembre. La jeune femme –dont l’identité n’a pas été révélée- se trouvait avec son fiancé dans leur voiture, à Ain Zaghouan, un quartier de Tunis. Dans une interview accordée à France 24, le compagnon de la victime raconte les faits: «Trois agents nous ont arrêtés alors que nous étions en voiture. L’un d’entre eux m’a mis des menottes en réclamant 300 dinars (150 euros). Il a pris tout ce que j’avais, 40 dinars. Et pendant ce temps, deux autres ont conduit ma fiancée à l’arrière de leur voiture et l’ont violée.»
Confrontée à ses agresseurs mercredi, la jeune femme s’est vue accuser d’«atteinte à la pudeur» par les policiers qui affirment avoir surpris le couple dans une «position immorale». Pour ces faits, les deux seront jugés le 2 octobre prochain et encourent une peine de six mois de prison, bien que le jeune homme affirme que «chacun était bien assis sur son fauteuil» au moment de l’interpellation. Il voit cette accusation comme un moyen de pression sur sa fiancée afin qu’elle retire sa plainte pour viol. Les deux policiers incarcérés semblaient «bien organisés», d’après lui: «Ca ne devait pas être la première fois qu’ils sévissaient».
«Nous nous aimons, violez-nous»
Ce retournement de situation a choqué tout le pays. Un appel à la manifestation circule sur Facebook et regroupe, à ce jour, plus de 1300 personnes sous la bannière «Nous nous aimons, violez-nous». L’événement aura lieu le 2 octobre, devant le tribunal de Première instance de Tunis. Une autre protestation est prévue dès samedi, place des Droits de l’Homme à Tunis, rassemblant quelques 3600 participants.
L’Association tunisienne des femmes démocrates s’est soulevée contre cette affaire: «Au final, cette femme a été violée trois fois: quand elle a été arrêtée dans la voiture, qui reste un espace privé, quand les policiers l’ont agressée et quand la justice a fait d’elle une accusée», a martelé Zeyneb Farhat, une militante, à France 24. L’avocate de la victime salue par ailleurs le courage de sa cliente: «Très peu de femmes portent plainte pour viol en Tunisie car elles ont peur des représailles ou du scandale», a expliqué Me Saïda Garrach à la chaîne de télévision. D’après le journal tunisien «Le Temps», citant des associations, «la jeune fille se trouve encore dans une situation psychologique fragile nécessitant soutien et encadrement».
Une députée se désolidarise d’Ennahda
Depuis l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda, la question de la situation des femmes est un sujet délicat en Tunisie, où elles disposent du statut le plus avancé du monde arabe depuis 1956 et la promulgation du Code de statut personnel, instaurant l’égalité des sexes. La polémique avait pris encore plus d’importance après que le ministère tunisien de l’Intérieur avait précisé que la victime se trouvait dans une «position immorale», avant d’affirmer que «cela ne justifiait pas le viol qui a suivi» et pour lequel les trois policiers ont été arrêtés sur le champ.
Une députée membre d’Ettakatol, un parti de gauche allié à Ennahda, s’est ajoutée aux protestataires: «Je me désolidarise complètement de ce gouvernement. L’affaire du viol et la convocation de la victime ce matin est la goutte d’eau qui vient de faire déborder le vase», a écrit Karima Souid sur son profil Facebook. «Je vous vomis!», a-t-elle conclu. Point final
Confrontée à ses agresseurs mercredi, la jeune femme s’est vue accuser d’«atteinte à la pudeur» par les policiers qui affirment avoir surpris le couple dans une «position immorale». Pour ces faits, les deux seront jugés le 2 octobre prochain et encourent une peine de six mois de prison, bien que le jeune homme affirme que «chacun était bien assis sur son fauteuil» au moment de l’interpellation. Il voit cette accusation comme un moyen de pression sur sa fiancée afin qu’elle retire sa plainte pour viol. Les deux policiers incarcérés semblaient «bien organisés», d’après lui: «Ca ne devait pas être la première fois qu’ils sévissaient».
«Nous nous aimons, violez-nous»
Ce retournement de situation a choqué tout le pays. Un appel à la manifestation circule sur Facebook et regroupe, à ce jour, plus de 1300 personnes sous la bannière «Nous nous aimons, violez-nous». L’événement aura lieu le 2 octobre, devant le tribunal de Première instance de Tunis. Une autre protestation est prévue dès samedi, place des Droits de l’Homme à Tunis, rassemblant quelques 3600 participants.
L’Association tunisienne des femmes démocrates s’est soulevée contre cette affaire: «Au final, cette femme a été violée trois fois: quand elle a été arrêtée dans la voiture, qui reste un espace privé, quand les policiers l’ont agressée et quand la justice a fait d’elle une accusée», a martelé Zeyneb Farhat, une militante, à France 24. L’avocate de la victime salue par ailleurs le courage de sa cliente: «Très peu de femmes portent plainte pour viol en Tunisie car elles ont peur des représailles ou du scandale», a expliqué Me Saïda Garrach à la chaîne de télévision. D’après le journal tunisien «Le Temps», citant des associations, «la jeune fille se trouve encore dans une situation psychologique fragile nécessitant soutien et encadrement».
Une députée se désolidarise d’Ennahda
Depuis l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda, la question de la situation des femmes est un sujet délicat en Tunisie, où elles disposent du statut le plus avancé du monde arabe depuis 1956 et la promulgation du Code de statut personnel, instaurant l’égalité des sexes. La polémique avait pris encore plus d’importance après que le ministère tunisien de l’Intérieur avait précisé que la victime se trouvait dans une «position immorale», avant d’affirmer que «cela ne justifiait pas le viol qui a suivi» et pour lequel les trois policiers ont été arrêtés sur le champ.
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