"Si Hollande était 'normal', personne n'aurait réagi à la jalousie 'normale' de Valérie Trierweiler
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"Si Hollande était 'normal', personne n'aurait réagi à la jalousie 'normale' de Valérie Trierweiler
François Hollande, normal ou anormal? Eric Dacheux, directeur du département communication de l'Université Blaise Pascal, revient sur le tweet de Valérie Trierweiler, qui selon lui révèle l'impasse dans laquelle se trouve François Hollande sur le thème de la communication.
[Express Yourself] Être un président normal n'est pas une stratégie de communication. C'est un positionnement politique qui a engendré une communication particulière. La différence est essentielle. Il s'agit pour le candidat à l'élection présidentielle de choisir une orientation politique qui corresponde à l'attente des citoyens. D'un point de vue tactique et stratégique, le choix de la normalité est une véritable prise de position politique.
Rupture avec François Mitterrand et De Gaulle
Il s'agissait de se démarquer à la fois de l'hyperprésident Sarkozy, mais aussi du super pompier économique venant sauver le monde, le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
Sur le plan tactique, il s'agissait de se démarquer, tout à la fois, de l'hyperprésident Sarkozy, mais aussi du super pompier économique venant sauver le monde, le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Sur le plan stratégique, c'est-à-dire sur le temps plus long de l'histoire de la Cinquième République, cette posture du président normal est une double affirmation politique. Celle d'une rupture d'avec Dieu, François Mitterrand, d'une part, mais aussi et plus profondément, celle de la poursuite d'une rupture avec la conception monarchiste de la démocratie française imposée par De Gaulle.
François Hollande est-il trop normal?
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Le président en fait-il trop avec sa normalité? Ou devrait-il l'être encore plus? Donnez-nous votre avis, argumenté et construit. Nous le publierons. Cliquez ici pour commencer à écrire.
Cette désacralisation de la fonction présidentielle, amorcée par Giscard d'Estaing, combattue par Mitterrand et du coup reprise par Chirac et amplifiée par Sarkozy peut s'analyser comme un progrès de la démocratie. Cette dernière est le gouvernement du peuple par le peuple, c'est-à-dire la conduite des gens ordinaires par des gens normaux. Dans cette perspective, il s'agit de rappeler et de reconnaître l'égalité des citoyens. A Athènes, cette reconnaissance se matérialisait par le tirage au sort de celui qui présidait l'agora, aujourd'hui, elle ouvre la voie à une démocratie plus participative chère à.... Ségolène Royal.
Mise en scène
Le tweet de la compagne du président normal est peut être un acte manqué contre l'ex candidate PS à la présidentielle, mais c'est surtout le révélateur de l'impasse communicationnelle dans laquelle se trouve François Hollande. Si le choix de la normalité est un choix politique réfléchi et plus profond qu'il n'y paraît, il se traduit par ce que l'on nomme une "double contrainte": un piège qui, quoi qu'on fasse, se referme inexorablement sur nous.
Si François Hollande avait été un homme normal, aucun média n'aurait réagi à la crise normale de jalousie de sa compagne.
Pour affirmer son positionnement, les responsables de la communication de François Hollande ont commis l'erreur de vouloir le démontrer dans leur mise en scène: François Hollande prenant le train, François Hollande s'arrêtant au feu rouge, etc. Or, de deux choses l'une, soit François Hollande est un homme normal, soit il ne l'est pas. Dans le premier cas, il n'y a pas besoin de communiquer sur cette normalité (une personne ordinaire ne communique pas sur le fait qu'elle est ordinaire: elle l'est!). Dès lors, toute image cherchant à mettre en lumière cette normalité se dévoile inévitablement comme une tentative de manipulation de l'opinion publique. Dans le deuxième cas, les agissements concrets du président et de son entourage ne peuvent, tôt ou tard, qu'entrer en contradiction avec la communication factice. C'est typiquement le cas du tweet de sa compagne. Si François Hollande avait été un homme normal, aucun média n'aurait réagi à cette crise normale de jalousie.
En démocratie, les liens entre communication et politique sont étroits. Il n'y a pas de démocratie de masse, sans média de masse, publicité électorale, confrontation d'arguments contradictoires, etc. On le savait, ces liens étroits peuvent être aussi antagonistes: trop de communication tue la vie politique tandis qu'à l'inverse, trop de pouvoir politique tue la communication démocratique. Aujourd'hui, on le découvre avec la question de la normalité, ces liens peuvent être contradictoires: la normalité est un vrai choix politique qui ne peut engendrer qu'une fausse communication.
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