Jérôme Kerviel bousculé au début de son procès en appel à Paris
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Jérôme Kerviel bousculé au début de son procès en appel à Paris
L'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel a été bousculé lundi par un feu roulant de questions à l'ouverture de son procès en appel pour une perte historique de 4,9 milliards d'euros subie par la banque en 2008.
Condamné à cinq ans de prison dont trois fermes en première instance en 2010 et contraint par ce premier jugement de rembourser tout le préjudice, Jérôme Kerviel a dû d'entrée s'expliquer sur la présumée violation de ses obligations professionnelles.
Prié de dire à quoi il était employé, il a dit: "mon mandat était de gagner de l'argent pour la banque", mais la présidente a lu la charte de déontologie qu'il avait signée en 2006 quand il était devenu trader titulaire à 28 ans, et qui interdisait de "faire bouger significativement le marché", ainsi que de prendre des risques sans l'autorisation de son supérieur.
"Pour être franc, je l'ai signée mais je ne l'ai pas lue", a-t-il dit. La présidente a cependant lu les documents qui lui attribuaient une fonction "d'arbitrage", donc un métier où les positions sont normalement systématiquement couvertes pour limiter le risque.
"Tout le monde s'asseyait sur ce document?", a interrogé la présidente, à propos de la charte de déontologie.
Enfin, la magistrate a rappelé que le "desk" où il travaillait avait l'obligation de limiter son engagement collectif quotidien à 125 millions d'euros, ce qui était rappelé quotidiennement par un mail, a souligné la présidente. D'ailleurs, il avait à titre personnel reçu aussi des mails l'alertant sur des petits dépassements, a rappelé la présidente de la cour.
"On dépassait mais tout le monde s'en fichait", a assuré le prévenu.
"UNE ERREUR EXTRAVAGANTE"
Ce procès se déroule alors que plusieurs affaires judiciaires visant de similaires "incidents" de trading se déroulent dans le monde, suscitant des projets d'encadrement des marchés. Le président François Hollande a promis lors de la campagne présidentielle de séparer les activités de dépôts et de marchés des banques.
Jérôme Kerviel a pris, en le cachant par de fausses positions, des positions de 30 milliards en 2007 puis de 50 milliards en 2008.
"C'était une erreur de ma part, une erreur extravagante", a déclaré l'ancien trader, à propos des 30 milliards de positions prises en 2007.
Me David Koubbi, nouvel avocat du prévenu, a clamé qu'il démontrerait son innocence et lancé une rafale de procédures avant l'audience, deux plaintes pour la banque pour faux et escroquerie au jugement et une procédure devant le Conseil supérieur de la magistrature contre le magistrat ayant précédé le premier procès.
La Société générale, qui a répliqué par une plainte pour dénonciation calomnieuse, voit dans ces démarches une gesticulation. "Quand on a subi une défaite en première instance, on est obligé de faire plus de bruit. Je ne vois dans cette affaire que du bruit médiatique et aucun argument juridique", a dit à la presse Me Jean Veil, un des avocats de la banque, avant l'audience.
La cour, qui examinera le dossier jusqu'à la fin du mois, devra dire dans son délibéré, sans doute à l'automne, si elle confirme la culpabilité du jeune homme de 34 ans et sa responsabilité civile. La défense plaide la relaxe.
En première instance, le tribunal avait relevé que Jérôme Kerviel admettait avoir pris depuis 2005 des positions à risque vertigineuses sur des contrats de "futures" portant sur des indices boursiers européens, ayant atteint près de 50 milliards d'euros, et camouflées par d'autres passations d'ordres fictives.
Dénouées après leur découverte, en pleine déroute des marchés financiers, les positions ont provoqué la perte finale la plus lourde de l'histoire financière mondiale. Mais il n'y a rien qui laisse penser que la banque ait pu encourager ou même soupçonner de tels agissements, a dit le premier jugement.
Condamné à cinq ans de prison dont trois fermes en première instance en 2010 et contraint par ce premier jugement de rembourser tout le préjudice, Jérôme Kerviel a dû d'entrée s'expliquer sur la présumée violation de ses obligations professionnelles.
Prié de dire à quoi il était employé, il a dit: "mon mandat était de gagner de l'argent pour la banque", mais la présidente a lu la charte de déontologie qu'il avait signée en 2006 quand il était devenu trader titulaire à 28 ans, et qui interdisait de "faire bouger significativement le marché", ainsi que de prendre des risques sans l'autorisation de son supérieur.
"Pour être franc, je l'ai signée mais je ne l'ai pas lue", a-t-il dit. La présidente a cependant lu les documents qui lui attribuaient une fonction "d'arbitrage", donc un métier où les positions sont normalement systématiquement couvertes pour limiter le risque.
"Tout le monde s'asseyait sur ce document?", a interrogé la présidente, à propos de la charte de déontologie.
Enfin, la magistrate a rappelé que le "desk" où il travaillait avait l'obligation de limiter son engagement collectif quotidien à 125 millions d'euros, ce qui était rappelé quotidiennement par un mail, a souligné la présidente. D'ailleurs, il avait à titre personnel reçu aussi des mails l'alertant sur des petits dépassements, a rappelé la présidente de la cour.
"On dépassait mais tout le monde s'en fichait", a assuré le prévenu.
"UNE ERREUR EXTRAVAGANTE"
Ce procès se déroule alors que plusieurs affaires judiciaires visant de similaires "incidents" de trading se déroulent dans le monde, suscitant des projets d'encadrement des marchés. Le président François Hollande a promis lors de la campagne présidentielle de séparer les activités de dépôts et de marchés des banques.
Jérôme Kerviel a pris, en le cachant par de fausses positions, des positions de 30 milliards en 2007 puis de 50 milliards en 2008.
"C'était une erreur de ma part, une erreur extravagante", a déclaré l'ancien trader, à propos des 30 milliards de positions prises en 2007.
Me David Koubbi, nouvel avocat du prévenu, a clamé qu'il démontrerait son innocence et lancé une rafale de procédures avant l'audience, deux plaintes pour la banque pour faux et escroquerie au jugement et une procédure devant le Conseil supérieur de la magistrature contre le magistrat ayant précédé le premier procès.
La Société générale, qui a répliqué par une plainte pour dénonciation calomnieuse, voit dans ces démarches une gesticulation. "Quand on a subi une défaite en première instance, on est obligé de faire plus de bruit. Je ne vois dans cette affaire que du bruit médiatique et aucun argument juridique", a dit à la presse Me Jean Veil, un des avocats de la banque, avant l'audience.
La cour, qui examinera le dossier jusqu'à la fin du mois, devra dire dans son délibéré, sans doute à l'automne, si elle confirme la culpabilité du jeune homme de 34 ans et sa responsabilité civile. La défense plaide la relaxe.
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