Affaire Matzneff : La romancière Denise Bombardier soutient Vanessa Springora, Bernard Pivot évoque une autre « époque »
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Affaire Matzneff : La romancière Denise Bombardier soutient Vanessa Springora, Bernard Pivot évoque une autre « époque »
28.12.2019
CONSENTEMENT Près de 30 ans après le passage de l’écrivain Gabriel Matzneff dans l’émission « Apostrophes », les langues se délient
Le #MeToo du monde des Lettres dépasse les frontières françaises. La romancière québécoise Denise Bombardier, qui avait fustigé dès 1990 sur le plateau d'« Apostrophes » l’attirance sexuelle de Gabriel Matzneff pour les jeunes adolescents, a salué vendredi le livre « courageux » et « remarquable » de l’éditrice Vanessa Springora sur ses relations passées avec l’écrivain. Plus de 30 ans après les faits, celle qui dirige désormais les éditions Julliard décrit dans « Consentement » (Grasset, à paraître le 2 janvier) sa relation sous emprise à 14 ans avec Gabriel Matzneff.
« Elle raconte comment il l’a sodomisée, la première fois elle avait 13 ans et demi, elle croyait qu’il l’aimait, ensuite sa vie a été un enfer », relève Denise Bombardier. La propre mère de l’adolescente « savait qu’il était pédophile » et le recevait malgré tout « parce qu’il était un des bonzes de la littérature française ». Depuis plusieurs jours circule sur les réseaux sociaux une vidéo où Bernard Pivot interroge sur un ton badin l’écrivain, dans son émission « Apostrophes » en mars 1990, sur son attirance sexuelle pour les « moins de 16 ans ». Seule invitée à réagir, Denise Bombardier marque les esprits en jugeant que Gabriel Matzneff aurait « des comptes à rendre à la justice » s’il n’avait pas une telle « aura littéraire ».
« La littérature passait avant la morale »
Denise Bombardier a expliqué, lors d’une série d’interviews aux médias québécois, avoir reçu un courriel de Vanessa Springora la remerciant d’avoir été la seule à dénoncer publiquement les agissements de Gabriel Matzneff. Une intervention qui lui a valu de nombreuses critiques au sein du milieu littéraire parisien. « Il y a encore quelques jours, (l’ancienne directrice des pages littéraires du « Monde ») Josyane Savigneau a soutenu Matzneff et dit que j’étais une purge, l’écrivain Frédéric Beigbeder a dit qu’il resterait son ami : ces gens-là appartiennent à une caste complètement à part », regrette-t-elle.
En France, l’ancien animateur de télévision Bernard Pivot, accusé de complaisance avec Gabriel Matzneff, a évoqué vendredi une autre « époque », s’attirant les foudres de nombreux internautes. « Dans les années 1970 et 80, la littérature passait avant la morale ; aujourd’hui, la morale passe avant la littérature. Moralement, c’est un progrès. Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d’un pays et, surtout, d’une époque », a écrit l’ancien président de l’Académie Goncourt, sur Twitter, où il compte plus d’un million d’abonnés. Sollicité via son éditeur, Gabriel Matzneff n’a pas souhaité répondre à l’AFP. Dans un message à l’Obs, il faisait part jeudi de sa « tristesse » au sujet d’un « ouvrage hostile, méchant, dénigrant, destiné à (lui) nuire ».
CONSENTEMENT Près de 30 ans après le passage de l’écrivain Gabriel Matzneff dans l’émission « Apostrophes », les langues se délient
Le #MeToo du monde des Lettres dépasse les frontières françaises. La romancière québécoise Denise Bombardier, qui avait fustigé dès 1990 sur le plateau d'« Apostrophes » l’attirance sexuelle de Gabriel Matzneff pour les jeunes adolescents, a salué vendredi le livre « courageux » et « remarquable » de l’éditrice Vanessa Springora sur ses relations passées avec l’écrivain. Plus de 30 ans après les faits, celle qui dirige désormais les éditions Julliard décrit dans « Consentement » (Grasset, à paraître le 2 janvier) sa relation sous emprise à 14 ans avec Gabriel Matzneff.
« Elle raconte comment il l’a sodomisée, la première fois elle avait 13 ans et demi, elle croyait qu’il l’aimait, ensuite sa vie a été un enfer », relève Denise Bombardier. La propre mère de l’adolescente « savait qu’il était pédophile » et le recevait malgré tout « parce qu’il était un des bonzes de la littérature française ». Depuis plusieurs jours circule sur les réseaux sociaux une vidéo où Bernard Pivot interroge sur un ton badin l’écrivain, dans son émission « Apostrophes » en mars 1990, sur son attirance sexuelle pour les « moins de 16 ans ». Seule invitée à réagir, Denise Bombardier marque les esprits en jugeant que Gabriel Matzneff aurait « des comptes à rendre à la justice » s’il n’avait pas une telle « aura littéraire ».
« La littérature passait avant la morale »
Denise Bombardier a expliqué, lors d’une série d’interviews aux médias québécois, avoir reçu un courriel de Vanessa Springora la remerciant d’avoir été la seule à dénoncer publiquement les agissements de Gabriel Matzneff. Une intervention qui lui a valu de nombreuses critiques au sein du milieu littéraire parisien. « Il y a encore quelques jours, (l’ancienne directrice des pages littéraires du « Monde ») Josyane Savigneau a soutenu Matzneff et dit que j’étais une purge, l’écrivain Frédéric Beigbeder a dit qu’il resterait son ami : ces gens-là appartiennent à une caste complètement à part », regrette-t-elle.
En France, l’ancien animateur de télévision Bernard Pivot, accusé de complaisance avec Gabriel Matzneff, a évoqué vendredi une autre « époque », s’attirant les foudres de nombreux internautes. « Dans les années 1970 et 80, la littérature passait avant la morale ; aujourd’hui, la morale passe avant la littérature. Moralement, c’est un progrès. Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d’un pays et, surtout, d’une époque », a écrit l’ancien président de l’Académie Goncourt, sur Twitter, où il compte plus d’un million d’abonnés. Sollicité via son éditeur, Gabriel Matzneff n’a pas souhaité répondre à l’AFP. Dans un message à l’Obs, il faisait part jeudi de sa « tristesse » au sujet d’un « ouvrage hostile, méchant, dénigrant, destiné à (lui) nuire ».
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