Phénylbutazone dans la viande de cheval : quels sont les risques ?
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Phénylbutazone dans la viande de cheval : quels sont les risques ?
"Phénylbutazone" : ce terme au nom barbare préoccupe les autorités sanitaires britanniques qui, depuis la mi-janvier, en recherchent des traces dans des lots de viande de cheval. Mais à quoi sert ce produit ? Pourquoi en donne-t-on aux chevaux ? Quels sont les risques pour l'homme ?
Avant de dériver sur des préoccupations d'ordre sanitaire, le scandale des plats préparés contenant de la viande de cheval était simplement un problème de tromperie sur la marchandise. Il avait démarré au Royaume-Uni avec la découverte, mi-janvier par les autorités irlandaises, que des hamburgers vendus dans des supermarchés au Royaume-Uni et en Irlande contenaient de la viande de cheval. Et c'est seulement après cette révélation que le scandale avait pris une dimension européenne, avec la révélation que des lasagnes Findus vendues sur le marché britannique, étiquetées comme lasagnes au boeuf, contenaient de la viande de cheval. Elles avaient été fabriquées par un sous-traitant français, Comigel.
Or les chevaux sont couramment traités au phénylbutazone - un antidouleur qui sert notamment à soulager leurs souffrances squeletto-musculaires, par exemple en cas de boitement. Auquel cas la viande des animaux ainsi traités devient officiellement impropre à la consommation humaine.
Un avis défavorable de la Haute Autorité de Santé
Le phénylbutazone est un anti-inflammatoire non-stéroïdien. Il n'est pas seulement réservé à un usage vétérinaire : il est également présent dans des médicaments destinés à des patients humains. On le trouve ainsi vendu sous le nom de Butazolidine ou de Dextrarine phénylbutazone. Dans ce dernier cas, il s'agit d'une pommade destinée au traitement local d'appoint des tendinites. Dans le cas de la Butazolidine, il s'agit de comprimés destinés à traiter les poussées aiguës de rhumatismes abarticulaires (péri-arthrite scapulohumérale, tendinites, bursites), d'arthrites microcristallines (goutte notamment), ou de radiculalgies sévères. En traitement de fond, ce médicament est aussi indiqué dans certains cas de rhumatismes inflammatoires chroniques, notamment de la spondylarthrite ankylosante ou de syndromes apparentés tel que le syndrome de Fiessinger Leroy-Reiter ou le rhumatisme psoriasique.
Mais le phénylbutazone est aussi toxique pour les reins et les cellules sanguines. Il peut provoquer de graves réactions, troubles digestifs et hépatiques, voire des cas d'anémie asplasique, une diminution de la production de globules rouges, blancs et de plaquettes. La Haute Autorité de Santé a d'ailleurs rendu, en 2006 et en 2011, des avis défavorables au remboursement de la Butazolidine pour toutes ses applications, en soulignant "sa mauvaise tolérance, en particulier son risque hématologique grave". Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, ce produit est interdit par principe de précaution, les autorités sanitaires ignorant à partir de quelle concentration il provoque un risque certain pour l'homme.
Des risques très limités
Faut-il donc s'inquiéter de la présence de phénylbutazone dans la viande de cheval retrouvée dans les produits Findus, et à l'origine d'un scandale qui éclabousse désormais plusieurs pays, dont la France ? Dès la mi-janvier, l'Agence britannique de sécurité alimentaire (la Food Standards Agency, ou FSA) s'est posé la question. Et elle a lancé une vaste série de contrôles. Incluant non seulement des vérifications sur les produits, mais aussi un vaste audit sur tous les abattoirs produisant de la viande de cheval au Royaume-Uni. Bilan de ces contrôles : si aucune trace de phénylbutazone n'a été retrouvée dans les produits Findus, sa présence a été détectée en revanche dans plusieurs carcasses de cheval provenant d'abattoirs du Royaume-Uni. Au moins six de ces carcasses auraient abouti sur le marché français.
La FSA a annoncé qu'elle allait "travailler avec les autorités françaises pour retrouver la trace" de ces carcasses. Mais le ministère britannique de la Santé se veut rassurant, et souligne que la viande contenant de ce produit "présente un très faible risque pour la santé humaine". Il ajoute : "aux niveaux auxquels il a été trouvé, une personne devrait manger 500 à 600 hamburgers par jour, composés à 100% de viande de cheval, pour se rapprocher de la dose quotidienne limite pour l'homme". La responsable des questions médicales au ministère de la Santé précise cependant que "chez les patients qui ont pris la phénylbutazone comme un médicament, il peut y avoir de graves effets secondaires, mais ils sont rares". Elle estime toutefois "extrêmement improbable que quelqu'un qui a mangé de la viande de cheval" contenant du phénylbutazone "soit victime de l'un de ces effets secondaires".
Avant de dériver sur des préoccupations d'ordre sanitaire, le scandale des plats préparés contenant de la viande de cheval était simplement un problème de tromperie sur la marchandise. Il avait démarré au Royaume-Uni avec la découverte, mi-janvier par les autorités irlandaises, que des hamburgers vendus dans des supermarchés au Royaume-Uni et en Irlande contenaient de la viande de cheval. Et c'est seulement après cette révélation que le scandale avait pris une dimension européenne, avec la révélation que des lasagnes Findus vendues sur le marché britannique, étiquetées comme lasagnes au boeuf, contenaient de la viande de cheval. Elles avaient été fabriquées par un sous-traitant français, Comigel.
Or les chevaux sont couramment traités au phénylbutazone - un antidouleur qui sert notamment à soulager leurs souffrances squeletto-musculaires, par exemple en cas de boitement. Auquel cas la viande des animaux ainsi traités devient officiellement impropre à la consommation humaine.
Un avis défavorable de la Haute Autorité de Santé
Le phénylbutazone est un anti-inflammatoire non-stéroïdien. Il n'est pas seulement réservé à un usage vétérinaire : il est également présent dans des médicaments destinés à des patients humains. On le trouve ainsi vendu sous le nom de Butazolidine ou de Dextrarine phénylbutazone. Dans ce dernier cas, il s'agit d'une pommade destinée au traitement local d'appoint des tendinites. Dans le cas de la Butazolidine, il s'agit de comprimés destinés à traiter les poussées aiguës de rhumatismes abarticulaires (péri-arthrite scapulohumérale, tendinites, bursites), d'arthrites microcristallines (goutte notamment), ou de radiculalgies sévères. En traitement de fond, ce médicament est aussi indiqué dans certains cas de rhumatismes inflammatoires chroniques, notamment de la spondylarthrite ankylosante ou de syndromes apparentés tel que le syndrome de Fiessinger Leroy-Reiter ou le rhumatisme psoriasique.
Mais le phénylbutazone est aussi toxique pour les reins et les cellules sanguines. Il peut provoquer de graves réactions, troubles digestifs et hépatiques, voire des cas d'anémie asplasique, une diminution de la production de globules rouges, blancs et de plaquettes. La Haute Autorité de Santé a d'ailleurs rendu, en 2006 et en 2011, des avis défavorables au remboursement de la Butazolidine pour toutes ses applications, en soulignant "sa mauvaise tolérance, en particulier son risque hématologique grave". Au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, ce produit est interdit par principe de précaution, les autorités sanitaires ignorant à partir de quelle concentration il provoque un risque certain pour l'homme.
Des risques très limités
Faut-il donc s'inquiéter de la présence de phénylbutazone dans la viande de cheval retrouvée dans les produits Findus, et à l'origine d'un scandale qui éclabousse désormais plusieurs pays, dont la France ? Dès la mi-janvier, l'Agence britannique de sécurité alimentaire (la Food Standards Agency, ou FSA) s'est posé la question. Et elle a lancé une vaste série de contrôles. Incluant non seulement des vérifications sur les produits, mais aussi un vaste audit sur tous les abattoirs produisant de la viande de cheval au Royaume-Uni. Bilan de ces contrôles : si aucune trace de phénylbutazone n'a été retrouvée dans les produits Findus, sa présence a été détectée en revanche dans plusieurs carcasses de cheval provenant d'abattoirs du Royaume-Uni. Au moins six de ces carcasses auraient abouti sur le marché français.
La FSA a annoncé qu'elle allait "travailler avec les autorités françaises pour retrouver la trace" de ces carcasses. Mais le ministère britannique de la Santé se veut rassurant, et souligne que la viande contenant de ce produit "présente un très faible risque pour la santé humaine". Il ajoute : "aux niveaux auxquels il a été trouvé, une personne devrait manger 500 à 600 hamburgers par jour, composés à 100% de viande de cheval, pour se rapprocher de la dose quotidienne limite pour l'homme". La responsable des questions médicales au ministère de la Santé précise cependant que "chez les patients qui ont pris la phénylbutazone comme un médicament, il peut y avoir de graves effets secondaires, mais ils sont rares". Elle estime toutefois "extrêmement improbable que quelqu'un qui a mangé de la viande de cheval" contenant du phénylbutazone "soit victime de l'un de ces effets secondaires".
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