Le FMI a-t-il viré sa cuti?
Page 1 sur 1
Le FMI a-t-il viré sa cuti?
D'un côté, il y a la Commission européenne qui reproche à l'Espagne et la Grèce de ne pas réduire asez vite leurs déficits. Et de l'autre, il y a le FMI qui dit au même moment: "L'ajustement budgétaire doit se poursuivre, mais à la bonne vitesse". Sous entendu: pas trop vite. Cette petite phrase prononcée mardi par le directeur des affaires budgétaires du FMI Carlo Cottarelli, continue de faire sourire ses anciens collègues. "Jadis, le seul médicament que le FMI prescrivait, c'était la réduction brutale des déficits. Aujourd'hui, le Fonds parle de rigueur modérée", raille l'un d'entre eux.
Une vitesse maximum de réduction des déficit
Ce revirement s'explique d'abord par le contexte économique. La zone euro est au bord de l'asphyxie. Or elle représente 20% du PIB mondial, 30% des échanges et ses banques sont les premières pourvoyeuses de crédits à l'étranger. Il ne faut donc pas l'asphyxier avec plus de rigueur sous peine de déclencher une cascade d'effets secondaires délétères. Selon une étude de Goldman Sachs publiée en 2010, la vitesse maximum de réduction annuelle des déficits ne doit pas dépasser un montant d'économies supérieur, en moyenne, à 2% du PIB. Au-delà, la réduction du déficit est contreproductive: l'impact sur la croissance réduit les recettes fiscales et neutralise ainsi une partie de l'effort de rigueur.
Dans un rapport récent, le FMI évalue la consolidation budgétaire nécessaire dans la zone euro à 4,2 points de PIB sur la période 2011-2016, soit près d'un point par an. Toujours selon le FMI, cet effort amputerait la croissance d'environ 0,5 points de PIB par an. Cet effort est théoriquement supportable. D'autant que le Vieux continent pourrait bénéficier dans les mois qui viennent d'un « effet taux d'intérêt » positif. Si les marchés se calment et que le rendement des obligations baissent, le coût de la rigueur budgétaire pourrait être divisé par deux, calculent les experts du Fonds.
Le FMI plus humain?
Au-delà de ces calculs théoriques complexes, la "rigueur modérée" s'inscrit dans le prolongement de la nouvelle politique du fonds. "Le FMI a plutôt tendance à arrondir les angles ces derniers temps", résume un expert. Sous la houlette de Dominique Strauss-Kahn, le Fonds s'est aventuré dans de nouvelles eaux, en créant par exemple des facilités de paiement à titre préventif, utilisées récemment par le Mexique et la Roumanie. Non sans déranger, d'ailleurs.
Adepte de la libéralisation des marchés dans les années 80 et 90, le FMI reconnaît aujourd'hui le caractère déstabilisant des flux de capitaux. Les fonctionnaires du fonds sont également moins arrogants, note un expert proche du Fonds. Il y a quelques années, le staff du FMI débarquait en Russie ou en Argentine en disant : "nous sommes une élite, nous savons comment gérer un pays. Cette époque semble heureusement révolue".
Bien sûr, tout cela ne corrige pas la mauvaise image du fonds. Mais attention tout de même aux idées reçues. Le FMI n'est pas toujours le plus méchant, rappelle l'économiste Paul De Grauwe. En Grèce et en Irlande, il est intervenu conjointement avec l'Europe. Or c'est celle-ci a exigé de loin les taux de remboursement les plus élevés, rappelle l'économiste! Des taux punitifs que l'on doit à l'influence de l'Allemagne.
Une vitesse maximum de réduction des déficit
Ce revirement s'explique d'abord par le contexte économique. La zone euro est au bord de l'asphyxie. Or elle représente 20% du PIB mondial, 30% des échanges et ses banques sont les premières pourvoyeuses de crédits à l'étranger. Il ne faut donc pas l'asphyxier avec plus de rigueur sous peine de déclencher une cascade d'effets secondaires délétères. Selon une étude de Goldman Sachs publiée en 2010, la vitesse maximum de réduction annuelle des déficits ne doit pas dépasser un montant d'économies supérieur, en moyenne, à 2% du PIB. Au-delà, la réduction du déficit est contreproductive: l'impact sur la croissance réduit les recettes fiscales et neutralise ainsi une partie de l'effort de rigueur.
Dans un rapport récent, le FMI évalue la consolidation budgétaire nécessaire dans la zone euro à 4,2 points de PIB sur la période 2011-2016, soit près d'un point par an. Toujours selon le FMI, cet effort amputerait la croissance d'environ 0,5 points de PIB par an. Cet effort est théoriquement supportable. D'autant que le Vieux continent pourrait bénéficier dans les mois qui viennent d'un « effet taux d'intérêt » positif. Si les marchés se calment et que le rendement des obligations baissent, le coût de la rigueur budgétaire pourrait être divisé par deux, calculent les experts du Fonds.
Le FMI plus humain?
Au-delà de ces calculs théoriques complexes, la "rigueur modérée" s'inscrit dans le prolongement de la nouvelle politique du fonds. "Le FMI a plutôt tendance à arrondir les angles ces derniers temps", résume un expert. Sous la houlette de Dominique Strauss-Kahn, le Fonds s'est aventuré dans de nouvelles eaux, en créant par exemple des facilités de paiement à titre préventif, utilisées récemment par le Mexique et la Roumanie. Non sans déranger, d'ailleurs.
Adepte de la libéralisation des marchés dans les années 80 et 90, le FMI reconnaît aujourd'hui le caractère déstabilisant des flux de capitaux. Les fonctionnaires du fonds sont également moins arrogants, note un expert proche du Fonds. Il y a quelques années, le staff du FMI débarquait en Russie ou en Argentine en disant : "nous sommes une élite, nous savons comment gérer un pays. Cette époque semble heureusement révolue".
Bien sûr, tout cela ne corrige pas la mauvaise image du fonds. Mais attention tout de même aux idées reçues. Le FMI n'est pas toujours le plus méchant, rappelle l'économiste Paul De Grauwe. En Grèce et en Irlande, il est intervenu conjointement avec l'Europe. Or c'est celle-ci a exigé de loin les taux de remboursement les plus élevés, rappelle l'économiste! Des taux punitifs que l'on doit à l'influence de l'Allemagne.
Sujets similaires
» La préparation des législatives au PS vire au cauchemar
» Vu d’Espagne. Présidentielle française : une campagne qui vire au cauchemar
» Sarkozy vire le chef de la police Corse, pour son ami Clavier?
» Vu d’Espagne. Présidentielle française : une campagne qui vire au cauchemar
» Sarkozy vire le chef de la police Corse, pour son ami Clavier?
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum