La Turquie rappelle son ambassadeur à Paris après le vote de la loi sur les génocides
Page 1 sur 1
La Turquie rappelle son ambassadeur à Paris après le vote de la loi sur les génocides
La Turquie a rappelé son ambassadeur en poste à Paris, jeudi 22 décembre, peu de temps après l'adoption par l'Assemblée nationale d'une proposition de loi sur la négation des génocides, dont celui des Arméniens en 1915. Tahsin Burcuoglu "part demain" vendredi, a confirmé à l'AFP le porte-parole de l'ambassade, Engin Solakoglu, et le premier ministre turc devrait préciser sous peu les décisions prises par Ankara.
Pour le vice-premier ministre turc, Bülent Arinç, qui s'est exprimé sur son compte Twitter, le vote de cette loi est "une trahison de l'histoire et des réalités historiques". "Vont-ils lancer une chasse aux sorcières contre ceux qui disent qu'il n'y a pas eu de génocide ? s'interroge M. Arinç, reprochant également à l'initiative française d'avoir "pour but d'hypothéquer la liberté de pensée des scientifiques".
La Turquie avait prévenu qu'il y aurait des conséquences graves en cas d'adoption de ce texte. Le ministre des affaires étrangères Ahmet Davutoglu avait déclaré au Monde qu'il s'agissait d'une "attaque contre notre dignité nationale". Après les sanctions diplomatiques, des mesures économiques, voire culturelles sont à prévoir.
Le texte déposé par la députée UMP Valérie Boyer a été adopté en première lecture à main levée par une très large majorité de la cinquantaine de députés présents, jeudi. La proposition de loi, qui visait dans une première version la négation du seul génocide arménien, a été élargie pour s'appliquer à tous les génocides reconnus par la loi. Elle prévoit de punir la négation d'un génocide d'un an d'emprisonnement, d'une amende de 45 000 euros ou des deux à la fois.
REMERCIEMENTS DE L'ARMÉNIE
Le ministre des affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, a quant à lui voulu "une fois de plus, exprimer [s]a gratitude aux plus hautes autorités de la France, à l'Assemblée nationale et au peuple français".
L'examen de ce texte s'est déroulé dans un climat parfois empreint d'émotion, et avec peu de voix discordantes, malgré les réserves exprimées dans les médias par plusieurs membres de la majorité. Devant l'Assemblée, plusieurs centaines de manifestants s'étaient réunis pour protester.
Patrick Devedjian, député UMP des Hauts-de-Seine et lui-même d'origine arménienne, a été l'un des derniers orateurs à défendre à la tribune de l'Assemblée nationale la proposition de loi de sa collègue Valérie Boyer, avant la discussion des amendements. "Il ne s'agit pas d'écrire l'histoire mais de poser un acte politique indispensable", a-t-il dit.
Visiblement ému, il a souligné qu'il n'y avait "pas besoin de réunir les historiens pour savoir s'il y a eu ou non un génocide" en 1915. M. Devedjian a rappelé que des historiens turcs avaient été poursuivis par la justice de leur pays "pour avoir affirmé l'existence d'un génocide arménien". Il estime "qu'il y a une majorité au Sénat pour voter ce texte" et "espère que cette majorité votera de manière conforme".
"SOUFFLER SUR LES BRAISES"
Seul opposant à la proposition autorisé à prendre la parole lors de la discussion générale, selon Lionel Tardy, le député UMP Michel Diefenbacher, président du groupe d'amitié France-Turquie, s'est exprimé à la tribune de l'Assemblée "contre" le texte. Selon lui, "dans cette région stratégique, si sensible et si fragile, personne n'a intérêt à souffler sur les braises. C'est pourtant cela que fait le texte. (...) Que dirions-nous, nous Français, si un autre pays venait nous dire ce qu'il faut penser du massacre des Vendéens sous la Convention et nous menacer de sanctions si nous pensions autrement ?", a-t-il lancé.
Michel Diefenbacher est intervenu après de nombreux autres députés de gauche comme de droite, la plupart élus de départements où vivent de fortes communautés arméniennes, qui ont approuvé la proposition de Valérie Boyer, suscitant une remarque ironique de Lionel Tardy sur Twitter.
François Pupponi, député et maire PS de Sarcelles, a pour sa part souhaité un prochain vote favorable du Sénat nouvellement passé à gauche sur ce texte. "J'espère qu'avant la fin de cette législature, nous aurons l'honneur de voter ce texte", a-t-il dit. Mercredi, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, avait laissé entendre que le texte ne serait vraisemblablement pas adopté avant la fin de la législature en cours.
Pour le vice-premier ministre turc, Bülent Arinç, qui s'est exprimé sur son compte Twitter, le vote de cette loi est "une trahison de l'histoire et des réalités historiques". "Vont-ils lancer une chasse aux sorcières contre ceux qui disent qu'il n'y a pas eu de génocide ? s'interroge M. Arinç, reprochant également à l'initiative française d'avoir "pour but d'hypothéquer la liberté de pensée des scientifiques".
La Turquie avait prévenu qu'il y aurait des conséquences graves en cas d'adoption de ce texte. Le ministre des affaires étrangères Ahmet Davutoglu avait déclaré au Monde qu'il s'agissait d'une "attaque contre notre dignité nationale". Après les sanctions diplomatiques, des mesures économiques, voire culturelles sont à prévoir.
Le texte déposé par la députée UMP Valérie Boyer a été adopté en première lecture à main levée par une très large majorité de la cinquantaine de députés présents, jeudi. La proposition de loi, qui visait dans une première version la négation du seul génocide arménien, a été élargie pour s'appliquer à tous les génocides reconnus par la loi. Elle prévoit de punir la négation d'un génocide d'un an d'emprisonnement, d'une amende de 45 000 euros ou des deux à la fois.
REMERCIEMENTS DE L'ARMÉNIE
Le ministre des affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, a quant à lui voulu "une fois de plus, exprimer [s]a gratitude aux plus hautes autorités de la France, à l'Assemblée nationale et au peuple français".
L'examen de ce texte s'est déroulé dans un climat parfois empreint d'émotion, et avec peu de voix discordantes, malgré les réserves exprimées dans les médias par plusieurs membres de la majorité. Devant l'Assemblée, plusieurs centaines de manifestants s'étaient réunis pour protester.
Patrick Devedjian, député UMP des Hauts-de-Seine et lui-même d'origine arménienne, a été l'un des derniers orateurs à défendre à la tribune de l'Assemblée nationale la proposition de loi de sa collègue Valérie Boyer, avant la discussion des amendements. "Il ne s'agit pas d'écrire l'histoire mais de poser un acte politique indispensable", a-t-il dit.
Visiblement ému, il a souligné qu'il n'y avait "pas besoin de réunir les historiens pour savoir s'il y a eu ou non un génocide" en 1915. M. Devedjian a rappelé que des historiens turcs avaient été poursuivis par la justice de leur pays "pour avoir affirmé l'existence d'un génocide arménien". Il estime "qu'il y a une majorité au Sénat pour voter ce texte" et "espère que cette majorité votera de manière conforme".
"SOUFFLER SUR LES BRAISES"
Seul opposant à la proposition autorisé à prendre la parole lors de la discussion générale, selon Lionel Tardy, le député UMP Michel Diefenbacher, président du groupe d'amitié France-Turquie, s'est exprimé à la tribune de l'Assemblée "contre" le texte. Selon lui, "dans cette région stratégique, si sensible et si fragile, personne n'a intérêt à souffler sur les braises. C'est pourtant cela que fait le texte. (...) Que dirions-nous, nous Français, si un autre pays venait nous dire ce qu'il faut penser du massacre des Vendéens sous la Convention et nous menacer de sanctions si nous pensions autrement ?", a-t-il lancé.
Michel Diefenbacher est intervenu après de nombreux autres députés de gauche comme de droite, la plupart élus de départements où vivent de fortes communautés arméniennes, qui ont approuvé la proposition de Valérie Boyer, suscitant une remarque ironique de Lionel Tardy sur Twitter.
François Pupponi, député et maire PS de Sarcelles, a pour sa part souhaité un prochain vote favorable du Sénat nouvellement passé à gauche sur ce texte. "J'espère qu'avant la fin de cette législature, nous aurons l'honneur de voter ce texte", a-t-il dit. Mercredi, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, avait laissé entendre que le texte ne serait vraisemblablement pas adopté avant la fin de la législature en cours.
Sujets similaires
» La Grèce s'enflamme après le vote du plan d'austérité
» Crise des sous-marins : L’ambassadeur français de retour à Washington la semaine prochaine, annonce Emmanuel Macron CONFLIT Paris avait annoncé vendredi le rappel des ambassadeurs aux Etats-Un
» Les projets d'attentats terroristes déjoués à Paris, Lille et Nice fuitent à la veille du vote final sur la loi antiterrorisme
» Soixante-dix ans après, Paris revit sa libération
» Re: la primaire UMP pour Paris, c'est parti!
» Crise des sous-marins : L’ambassadeur français de retour à Washington la semaine prochaine, annonce Emmanuel Macron CONFLIT Paris avait annoncé vendredi le rappel des ambassadeurs aux Etats-Un
» Les projets d'attentats terroristes déjoués à Paris, Lille et Nice fuitent à la veille du vote final sur la loi antiterrorisme
» Soixante-dix ans après, Paris revit sa libération
» Re: la primaire UMP pour Paris, c'est parti!
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum