L'interview de Nicolas Sarkozy du 18/11, il ne prend pas trop de risques ^^

Nicolas Sarkozy interviendra à la télévision le jeudi 18 novembre face à un trio de journalistes renouvelé : Claire Chazal , David Pujadas et Michel Denisot .

Après un remaniement ministériel attendu en début de semaine prochaine, le Président de la République se pliera au jeu des questions/réponses à la télévision. Le Figaro de ce jeudi 11 novembre révèle ainsi le nom de ses intervieweurs : Claire Chazal, la présentatrice des JT du week-end de TF1, David Pujadas, le présentateur des JT de semaine de France 2, et... Michel Denisot, le présentateur du Grand Journal de Canal +. Si les deux premiers sont des habitués de l'exercice, Michel Denisot n'est pas en reste, entre une interview de 15 minutes en décembre 2009 pour le Grand Journal et un livre d'entretiens, Nicolas Sarkozy : Au bout de la passion, l'équilibre (éditions albin Michel), en 1995.

Le Figaro précise que l'intervention du Chef de l'Etat lui permettra de "détailler sa feuille de route pour les dix-huits mois à venir". Retraites, remaniement et présidence du G20 seront sans doute aussi au programme.

Nicolas SARKOZY était annoncé jeudi soir à la télévision, il s'expliquera finalement dès ce soir à 20 h 15, et pour une bonne heure et demie (sur TF1, France 2 et Canal+), sur le remaniement et le contenu qu'il entend donner à la nouvelle étape de ce quinquennat. Car si le Premier ministre reconduit dans ses fonctions apparaît comme le grand vainqueur du week-end face à Jean-Louis Borloo, c'est encore le président de la République qui parle en premier !

Le discours de politique générale de François Fillon devant les députés mercredi prochain devra décliner la feuille de route que lui tracera ce soir Nicolas Sarkozy.

Les chantiers principaux sont déjà connus : une refonte de la fiscalité du patrimoine en 2011, la réforme de la dépendance, l'emploi des jeunes et des seniors. Dans la mise en musique de ce programme, François Fillon ne sera certes plus traité en simple « collaborateur » comme aux premiers mois de « l'hyperprésidence », mais de là à annoncer l'arrivée d'un « hyper Premier ministre » à Matignon, il y a un grand pas... La soirée télévisée ne s'annonce pas pour autant confortable pour Nicolas Sarkozy. Il va lui falloir combattre le sentiment qui domine d'un président qui a perdu la main, qui s'est laissé imposer par sa majorité et par l'intéressé lui même le maintien de François Fillon à son poste d'un président qui s'apprête à laisser les clés de son parti au plus ambitieux des quadras de l'UMP, déjà en lice pour 2017. Il va lui falloir s'expliquer sur la fin de l'ouverture à gauche dont il était hier si fier, se vantant même d'être devenu le meilleur DRH des socialistes ! Il lui faudra dire aussi pourquoi la représentation de la « diversité » de la population, qu'il avait heureusement promue en 2007, en créant pour le coup la surprise, ne s'imposerait plus en 2010... Nicolas Sarkozy va devoir enfin répondre à la colère plus ou moins rentrée des centristes qui attendaient Jean-Louis Borloo à Matignon comme le messie pour mettre plus de social dans le quinquennat. Hier, l'ancien numéro deux du gouvernement a commencé à utiliser sa « liberté de parole » toute neuve pour dire au Monde que François Fillon avait été « presque toujours » son « principal opposant » dans les réformes qu'il a conduites... On attend impatiemment la réplique de l'intéressé, qui ne tardera pas à venir - peut-être dès aujourd'hui au détour d'une question d'actualité, par exemple !

Entre d'un côté le tandem Sarkozy - Fillon et l'UMP, et de l'autre Jean- Louis Borloo et la famille centriste qu'il veut fédérer, on est bien entré dimanche dans une ère de brutal refroidissement climatique. Qu'elle débouche sur une candidature Borloo en 2012 n'est pas encore acté. Mais c'est toute la stratégie sarkozienne de dynamique du premier tour qui se trouverait remise en question.