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Introduction en bourse de la FDJ: faut-il investir dans ses actions?

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Introduction en bourse de la FDJ: faut-il investir dans ses actions? Empty Introduction en bourse de la FDJ: faut-il investir dans ses actions?

Message par tisiphoné Jeu 7 Nov - 20:19

07.11.2019

Décryptage d'une entrée en bourse qui a beaucoup plus d'écho que d'habitude.

BOURSE - L’arrivée en bourse de la Française des Jeux (FDJ) peut-elle redonner au grand public le goût des actions? La popularité de cette société plaide pour, mais la méconnaissance et le scepticisme des particuliers envers les marchés restent des freins.

Soucieux de relancer l’actionnariat populaire, le gouvernement a prévu des mesures spécifiques pour la souscription des actions qui débutera ce jeudi 7 novembre -auprès de votre banquier ou courtier- avant un début de cotation à la Bourse de Paris le 21 novembre. Le prix de l’action FDJ sera connu dans la matinée ce jeudi.

Pour la première fois depuis 2005 et l’introduction en bourse d’EDF, une action gratuite sera par exemple accordée pour dix actions achetées par les petits épargnants, si ces actions sont conservées 18 mois. Une décote de 2% sur le prix du titre sera appliquée.

Pour décrypter cette introduction en bourse auprès du grand public, et en quelle manière elle est attractive ou non pour celui-ci, Le HuffPost s’est tourné vers quatre acteurs des marchés financiers: Andrea Tueni, responsable des ventes commerciales et de la gestion des relations chez Saxo Banque France; Benoist Rousseau, trader en compte propre; Christopher Dembik, responsable de la stratégie macro-économique chez Saxo Bank; et Nicolas Chéron, directeur de la recherche marchés pour le site de courtage en ligne Binck.fr.



Quels arguments la FDJ peut-elle faire valoir pour séduire les particuliers?

Andrea Tueni: “Les arguments mis en avant par la FDJ peuvent paraître séduisants. L’entreprise prévoit de distribuer 80% de ses bénéfices et en parallèle dans ce secteur, la clientèle est ‘acquise’, ce qui élimine une partie du risque de cycles économiques. La FDJ semble avoir le profil de la valeur de rendement qui peut être intéressante à garder en portefeuille sur du long terme. Le maintien de l’État au capital de la FDJ est également un argument qui peut séduire. Enfin, la bonne santé financière de la FDJ n’est pas négligeable avec une croissance du chiffre d’affaires de 7% et des mises qui augmentent de 8%.”

Christopher Dembik: “On est sur un investissement qui est plutôt intéressant. La FDJ, c’est une action qu’on peut garder en bas de portefeuille. Pourquoi? Car en termes de rentrée de chiffre d’affaires sur les 25 dernières années, on a une hausse qui est continue; c’est la deuxième plus grosse loterie au niveau européen; la quatrième au niveau mondial... On est sur un business modèle qui n’est pas vraiment influencé par le soufflet économique. Les entreprises de loterie, même en période de soufflet économique, elles fonctionnent en général plutôt bien.”

Nicolas Chéron: “Tout a été fait par le gouvernement et la FDJ pour que le Français moyen s’y intéresse, avec une campagne de pub très importante. La FDJ présente un bon dossier: c’est un groupe qui est solide, avec un chiffre d’affaires et des bénéfices qui sont en croissance régulière, c’est une société qui reverse une grande partie de ses bénéfices en dividendes. Il y a avec ça un côté original, historique et il y a un côté attractif parce que c’est un secteur extrêmement porteur. Les jeux, ça marche bien et encore plus en période de crise.”



Faut-il se précipiter sur les actions dès l’introduction en bourse?

Andrea Tueni: “Il ne faut jamais se précipiter en bourse. Dans le cadre d’une introduction en bourse, la situation de marché est toujours compliquée: la valeur peut flamber ou baisser fortement. Cela peut donc engendrer de la volatilité. Il faut attendre plusieurs jours voire plusieurs semaines avant que la valeur ne se stabilise. Chacun doit donc définir sa stratégie en fonction de son risque.”

Benoist Rousseau: “Il est intéressant de rappeler que la France est l’un des rares pays à permettre aux particuliers de participer avec les professionnels à une introduction en bourse. Dans la majorité des pays, les particuliers doivent attendre que l’action soit cotée. Il y a donc un risque particulier à ce genre d’opération en bourse, on va acquérir des actions à un prix qui va généralement fortement tanguer dans les premiers jours pour trouver son point d’équilibre. Il y a donc un risque de volatilité assez fort.”

Christopher Dembik: “Il faut rappeler que les Français ne découvrent le sujet qu’aujourd’hui. Si vous êtes quelqu’un qui connaît peu la bourse et qui investit peu, indéniablement, il ne faut pas se précipiter. Le plus intéressant reste de souscrire dans des petites quantités. Si vous êtes déjà un peu plus initié, avec un portefeuille d’actions, comme c’est une valeur de bas de portefeuille, une valeur défensive (qui résiste bien y compris en période de crise économique), elle doit rentrer dans une répartition maximum de 30% de votre portefeuille de valeurs défensives.”

Nicolas Chéron: “Le Français moyen, qui n’a pas fait de bourse depuis longtemps et qui mise sur le long terme, a plus intérêt à laisser passer l’introduction. Il ne devrait par exemple mettre qu’un tiers maximum de son investissement au début, laisser passer du temps et rentrer plus tard une fois qu’il est rassuré par le comportement du titre ou parce que celui-ci a baissé. Je conseillerais d’attendre au minimum un à deux mois. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier, faire les choses progressivement, avec prudence et parcimonie.

Par ailleurs, le timing de l’introduction boursière m’interpelle. Cela fait maintenant dix ans que le marché boursier monte, l’environnement est plutôt porteur pour les introductions boursières, mais pour le Français moyen, je trouve le timing très incertain. Parce que pour pouvoir notamment jouir de l’action gratuite offerte pour 10 actions détenues pendant 18 mois, il faudra garder l’action un an et demi, deux ans au minimum. Or, après 10 ans de hausse des marchés boursiers, nous n’avons pas de visibilité à 12, 18 ou 24 mois. Si les marchés financiers venaient à baisser fortement, que l’on connaissait une nouvelle crise, un ralentissement économique, une baisse des bourses, cela entraînerait par effet de ricochet l’action FDJ à la baisse.”



Quelle stratégie d’achat idéale adopter?

Benoist Rousseau: “Il est difficile de répondre à cette question car chaque personne est unique. Cela va dépendre de la stratégie patrimoniale et surtout de son horizon de temps. L’État, qui conservera 20% du capital, indique que 80% des bénéfices seront reversés sous forme de dividendes. Selon les projections des économistes, on pourrait tabler entre 6% à 8% de rendement annuel la première année. Nous sommes bien au-delà des rendements des assurances vie ou du livret A… mais une action à un cycle de vie en bourse. Le rendement des dividendes n’est pas tout, il ne faut pas que le cours de l’action s’effondre dans le temps.

Pour rassurer les investisseurs particuliers, certaines mesures ont été prises pour limiter une baisse. Ainsi, l’État propose aux particuliers de bénéficier d’une action offerte pour 10 achetées, à condition de les conserver au moins 18 mois. Ceci permettrait de limiter la casse en cas de baisse. De plus, ils profiteront d’une décote de 2% sur le prix de vente.”

Christopher Dembik: “Le prix de l’action pourrait être assez élevé car le marché actuel est élevé. Si n’importe qui peut mettre autant d’argent qu’il le voudra sur la table, l’État veillera à ce qu’il n’y ait pas de position dominante d’acteurs économiques. Il devrait surtout y avoir un appétit des investisseurs étrangers, qui portent un réel intérêt pour ce type de valeur considéré comme rentable. Ce type de valeur, vous la gardez sur le long terme. Il ne faut pas considérer que l’on va garder ces valeurs quelques jours ou quelques semaines.”

Nicolas Chéron: “C’est propre à chacun. Acheter juste une action, ça ne sert pas à grand-chose. Si on achète 1000 euros d’actions et que l’action se porte bien, avec un rendement de 10%, elle peut faire gagner 100 euros. Est-ce que pour une personne, 100 euros c’est significatif ou pas? Il y en a certains pour qui c’est un restaurant, d’autres plusieurs sorties avec les enfants.

Ça fait dix ans que la bourse monte. La probabilité de forte hausse maintenant est réduite comme peau de chagrin. Se dire que je vais aller chercher du rendement en achetant de l’action FDJ, parce que je vais gagner 5% à l’année et que c’est le jackpot, ça peut donner envie. Mais si l’action perd 30%, pendant combien d’années il va falloir toucher un dividende avant de revenir à zéro sur son investissement? C’est risqué, ça reste de la bourse. Rappelons qu’il ne faut investir que de l’argent dont on n’a absolument pas besoin au quotidien, et qu’une action ne doit représenter que 10% maximum de son portefeuille total d’actions.”



Avec les taux fixes au plus bas en ce moment (Livret A...), acheter ce type d’actions est-il une bonne opportunité?

Benoist Rousseau: “Si l’action FDJ se transforme en placement de bon père de famille, cela pourrait être une opportunité à moyen terme. Mais dans le domaine boursier, rien n’est sûr. Rappelons tout de même que les Français ont un taux d’épargne extrêmement élevé, 14,1% contre 12,5% en Europe. Mais ces économies sont placées essentiellement dans les assurances vie ou des comptes extrêmement faiblement rémunérés. Avoir une partie de son épargne un peu plus dynamique est une bonne chose à condition de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.”



L’arrivée de l’action FDJ, une bonne occasion de (re)sensibiliser les Français à la bourse?

Andrea Tueni: “Ce sera en tout cas une vitrine pour la bourse et les investissements sur les actions. Le nom FDJ parle à beaucoup de monde et le fait que son introduction en bourse soit très médiatisée peut attirer des investisseurs vers la bourse.”

Benoist Rousseau: “La question est de savoir si les Français ont été un jour éduqués à la bourse. Les bases de l’économie et des marchés actions ne sont pas enseignées au collège, rarement au lycée, alors que c’est le cas chez nos voisins européens. Il n’est pas rare aux États-Unis par exemple d’offrir à des adolescents des actions Disneyland à leur anniversaire pour commencer à les initier et à les éduquer au mécanisme des marchés financiers. Cela semble totalement improbable en France. Mais on peut noter que le gouvernement essaye de redonner confiance aux Français avec cette introduction en bourse et avec des nouveautés comme la loi Pacte qui crée un Plan d’épargne en actions (PEA) jeunes pour tenter d’initier dès la majorité les jeunes Français aux marchés d’actions. Avec ça, l’introduction en bourse de la FDJ est facilement compréhensible par les Français, l’entreprise est connue, elle fait partie de leur quotidien… C’est certainement la ‘privatisation’ la plus simple et la plus parlante que l’on peut proposer aux Français.”



Peut-on comparer cette introduction en bourse à celle de France Télécom en 1997 ou EDF en 2005?

Benoist Rousseau: “France Télécom a laissé de mauvais souvenirs aux particuliers lors de son introduction en bourse. Introduite à 28 euros, l’action vaut aujourd’hui environ la moitié (aujourd’hui Orange). Le contexte reste tout de même très différent. En effet, lors des privatisations de France Télécom et d’EDF, ces entreprises avaient besoin de faire entrer du cash pour se désendetter et/ou investir dans des projets ambitieux. L’état de santé de ces entreprises n’était pas aussi bon que la FDJ. Celle-ci est bénéficiaire, son public est fidèle et elle dispose d’un monopole pendant 25 ans sur le Loto, les jeux de grattage, de tirage et paris sportifs en points de vente physiques. N’importe quel libéral se retournerait dans sa tombe!”

Christopher Dembik: “On n’est pas sur le même type d’entreprise. France Télécom, ça n’a jamais été une valeur refuge, de bas de portefeuille. Chez France Télécom, une grande partie des revenus est intégrée dans de l’investissement, ce qui n’est pas du tout le cas du business modèle de la FDJ.”

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