Vous avez aimé la promotion Voltaire, vous adorerez la promotion Senghor

17.11.2014

L'arrivée de Boris Vallaud comme secrétaire général adjoint de l'Élysée montre qu'au sein de la nomenklatura française la relève est assurée.

Le mari de Najat Vallaud-Belkacem prend, ce lundi, ses fonctions de secrétaire général adjoint à l'Élysée. Un poste qu'a occupé, avant lui, le ministre de l'Économie Emmanuel Macron. Les deux hommes se connaissent depuis plus de dix ans. Ils ont suivi les mêmes cours et fréquenté les mêmes brasseries de Strasbourg quand ils étaient à l'Ena. Ils font partie de la promotion Léopold Sédar Senghor et sont entrés dans la vie active il y a tout juste dix ans. Une cuvée qui pourrait égaler et même dépasser celle que le président de la République a rendue célèbre, la sienne.

La promotion Voltaire date de 1980, mais se fait véritablement connaître et apprécier après l'élection de François Hollande. Inutile de rappeler les nombreuses nominations, les chassés-croisés de Pierre-René Lemas et de Jean-Pierre Jouyet entre la Caisse des Dépôts et le secrétariat général de l'Élysée, la reconduction des copains de promo comme Pierre Mongin, qui fut pourtant chef de cabinet d'Édouard Balladur à Matignon, le recasage d'une condisciple en service extraordinaire au Conseil d'État...

Tous directeurs de cabinet !

La promotion Lépold Sédar Senghor n'en est pas encore là, mais elle a bien planté ses jalons.

Boris Vallaud était directeur de cabinet d'Arnaud Montebourg. Un camarade de promotion prend la place de son ministre fin août 2014. Mais quelques semaines plus tard, les portes du palais de l'Élysée s'ouvrent à lui. Là, il retrouve Gaspard Gantzer, le chargé de la communication qui appartient, lui aussi, à la promotion Senghor. Au plus près du pouvoir, toujours.

La promotion compte six inspecteurs des finances. La major, Marguerite Bérard, dirigeait le cabinet de Xavier Bertrand au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé. Le deuxième dans le classement de sortie, Sébastien Proto, dirigeait celui d'Éric Woerth. Avant, il était chez Rothschild. Après, il y est retourné. Un trajet pas très éloigné de celui d'Emmanuel Macron. Amélie Verdier, elle, a eu la main moins heureuse comme directrice de cabinet de Bernard Cazeneuve. Il n'en reste que deux qui ne sont pas ministres et qui n'ont pas dirigé de cabinet. L'un dirige une compagnie de réassurance et l'autre est directeur des finances de la mairie de Paris.

Certains d'entre eux, les plus captivés par l'influence, commenceront bientôt à repérer leurs successeurs. Comme Jean-Pierre Jouyet l'a fait avec Emmanuel Macron, entre autres, quand il était chef de l'Inspection des finances.