Loi santé : le projet de "salles de shoot" à Paris remis sur les rails
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Loi santé : le projet de "salles de shoot" à Paris remis sur les rails
19.06.2014
L'expérimentation du dispositif près de la gare du Nord avait été interrompue en 2013 par le Conseil d'État, qui exigeait l'adoption préalable d'une loi.
La future loi santé remet sur les rails le projet de "salles de shoot", au point mort depuis un avis négatif du Conseil d'État en octobre et qui avait suscité une vive opposition. La loi santé va en effet "définir le cadre de l'expérimentation de salles de consommation à moindre risque" pour les toxicomanes, a déclaré jeudi la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. Cette annonce était attendue par les défenseurs d'un projet de salle qui devait voir le jour près de la gare du Nord à Paris, reporté sine die en octobre quand le Conseil d'État a recommandé, en préalable à toute expérimentation, l'adoption d'une loi afin d'assurer une meilleure garantie juridique au dispositif.
Le gouvernement avait donné en février 2013 son feu vert à l'expérimentation d'une telle salle, destinée aux toxicomanes précarisés, qui se shootent dans la rue, les sanisettes, parkings ou halls d'immeubles, dans des conditions d'hygiène déplorables. Ce type de salle, qui existe dans une dizaine de pays, doit permettre à ce public marginalisé de consommer ses drogues sous supervision de personnels de santé et de réduire les troubles à l'ordre public et la propagation du sida par seringues contaminées. Mais l'avis du Conseil d'État a mis un coup d'arrêt au projet, pour lequel un lieu avait été trouvé il y a plus d'un an : derrière la gare du Nord, sur un terrain mis à la disposition de la ville de Paris par la SNCF. Le site attend toujours la construction d'un bâtiment préfabriqué d'environ 200 m2, destiné à accueillir entre 100 à 150 toxicomanes par jour, à raison d'une vingtaine à la fois. La salle, qui sera gérée par Gaia-Paris, une association d'aide aux drogués, doit ouvrir sept jours sur sept.
"On nous a laissés faire les entretiens d'embauche" pour le personnel "et on a dû tout arrêter", se désole Élisabeth Avril, la directrice de Gaia, échaudée par cet épisode. Elle réclame "un programme clair et transparent pour tout le monde, y compris pour les riverains", se souvenant de réunions publiques houleuses en mairie, face à des riverains et des élus de droite parfois très remontés. "La seule partie du projet qui ait vu le jour, souligne-t-elle, c'est la partie répression", avec la mise en place d'une brigade spécialisée de policiers autour du site. "Ils harcèlent les usagers de drogue, les dispersent. Du coup, ces derniers prennent plus de risques, se shootent très vite et laissent leur matériel par terre (seringues, etc.), alors qu'auparavant ils nous le rapportaient."
Une ouverture en 2016 ?
"C'est vrai que, pour le moment, du projet n'est restée que la brigade", reconnaît le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, premier défenseur de cette "salle de shoot". Mais "nous sommes toujours volontaires pour cette expérimentation", insiste-t-il, car "le besoin est toujours réel, le nombre d'usagers autour de la gare est toujours aussi important, voire plus". Assurant que la majorité des habitants, qui l'ont réélu dans l'arrondissement malgré une campagne de la droite centrée sur la salle de shoot, "n'est pas hostile au projet", il note que l'adoption de la future loi santé "n'est pas pour tout de suite". Présentée en septembre au conseil des ministres, elle sera examinée début 2015 à l'Assemblée. "Ça renvoie plutôt l'ouverture de la salle à 2016", estime-t-il. La mairie de Paris confirme de son côté qu'elle tiendra "son engagement de mettre en place" une telle salle "quand la loi le permettra".
"Ils feraient mieux de s'occuper des Français que des salles de shoot", estime Serge Lebigot, président de l'association Parents contre la drogue, qui a porté plainte contre le projet. L'association de riverains "Vivre gare du Nord et Est" réclame, elle, un autre lieu que celui choisi, "sordide", selon son président Pierre Coulogner, qui souhaite également un projet plus tourné vers "l'incitation à la sortie de la drogue" que vers "le confort et l'hygiène", qui "vont les amener à continuer à se droguer".
L'expérimentation du dispositif près de la gare du Nord avait été interrompue en 2013 par le Conseil d'État, qui exigeait l'adoption préalable d'une loi.
La future loi santé remet sur les rails le projet de "salles de shoot", au point mort depuis un avis négatif du Conseil d'État en octobre et qui avait suscité une vive opposition. La loi santé va en effet "définir le cadre de l'expérimentation de salles de consommation à moindre risque" pour les toxicomanes, a déclaré jeudi la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. Cette annonce était attendue par les défenseurs d'un projet de salle qui devait voir le jour près de la gare du Nord à Paris, reporté sine die en octobre quand le Conseil d'État a recommandé, en préalable à toute expérimentation, l'adoption d'une loi afin d'assurer une meilleure garantie juridique au dispositif.
Le gouvernement avait donné en février 2013 son feu vert à l'expérimentation d'une telle salle, destinée aux toxicomanes précarisés, qui se shootent dans la rue, les sanisettes, parkings ou halls d'immeubles, dans des conditions d'hygiène déplorables. Ce type de salle, qui existe dans une dizaine de pays, doit permettre à ce public marginalisé de consommer ses drogues sous supervision de personnels de santé et de réduire les troubles à l'ordre public et la propagation du sida par seringues contaminées. Mais l'avis du Conseil d'État a mis un coup d'arrêt au projet, pour lequel un lieu avait été trouvé il y a plus d'un an : derrière la gare du Nord, sur un terrain mis à la disposition de la ville de Paris par la SNCF. Le site attend toujours la construction d'un bâtiment préfabriqué d'environ 200 m2, destiné à accueillir entre 100 à 150 toxicomanes par jour, à raison d'une vingtaine à la fois. La salle, qui sera gérée par Gaia-Paris, une association d'aide aux drogués, doit ouvrir sept jours sur sept.
"On nous a laissés faire les entretiens d'embauche" pour le personnel "et on a dû tout arrêter", se désole Élisabeth Avril, la directrice de Gaia, échaudée par cet épisode. Elle réclame "un programme clair et transparent pour tout le monde, y compris pour les riverains", se souvenant de réunions publiques houleuses en mairie, face à des riverains et des élus de droite parfois très remontés. "La seule partie du projet qui ait vu le jour, souligne-t-elle, c'est la partie répression", avec la mise en place d'une brigade spécialisée de policiers autour du site. "Ils harcèlent les usagers de drogue, les dispersent. Du coup, ces derniers prennent plus de risques, se shootent très vite et laissent leur matériel par terre (seringues, etc.), alors qu'auparavant ils nous le rapportaient."
Une ouverture en 2016 ?
"C'est vrai que, pour le moment, du projet n'est restée que la brigade", reconnaît le maire PS du 10e arrondissement de Paris, Rémi Féraud, premier défenseur de cette "salle de shoot". Mais "nous sommes toujours volontaires pour cette expérimentation", insiste-t-il, car "le besoin est toujours réel, le nombre d'usagers autour de la gare est toujours aussi important, voire plus". Assurant que la majorité des habitants, qui l'ont réélu dans l'arrondissement malgré une campagne de la droite centrée sur la salle de shoot, "n'est pas hostile au projet", il note que l'adoption de la future loi santé "n'est pas pour tout de suite". Présentée en septembre au conseil des ministres, elle sera examinée début 2015 à l'Assemblée. "Ça renvoie plutôt l'ouverture de la salle à 2016", estime-t-il. La mairie de Paris confirme de son côté qu'elle tiendra "son engagement de mettre en place" une telle salle "quand la loi le permettra".
"Ils feraient mieux de s'occuper des Français que des salles de shoot", estime Serge Lebigot, président de l'association Parents contre la drogue, qui a porté plainte contre le projet. L'association de riverains "Vivre gare du Nord et Est" réclame, elle, un autre lieu que celui choisi, "sordide", selon son président Pierre Coulogner, qui souhaite également un projet plus tourné vers "l'incitation à la sortie de la drogue" que vers "le confort et l'hygiène", qui "vont les amener à continuer à se droguer".
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