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Remaniement : pourquoi Valls n'est pas Sarkozy

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Remaniement : pourquoi Valls n'est pas Sarkozy Empty Remaniement : pourquoi Valls n'est pas Sarkozy

Message par tisiphoné Mar 1 Avr - 20:03

01.04.2014

On les a souvent rapprochés. Même énergie, même ambition... Pourtant, au jeu des sept différences, il n'est pas si difficile de distinguer les deux hommes.




Pour aller vite et, surtout, entretenir le récit d'un destin qui se répète, les commentateurs ont coutume de dire de Nicolas Sarkozy et de Manuel Valls qu'ils sont jumeaux. Et les mêmes commentateurs, pour étayer leurs propos, d'insister sur la trépidation de la jambe de l'un, le tic nerveux d'épaule de l'autre, signes d'une énergie hors norme ; sur leurs origines, l'un est catalan, l'autre hongrois. Quoi d'autre ? Leurs femmes. Leurs femmes sont artistes, Carla est chanteuse, Anne est violoniste. Et puis ces deux ténébreux n'aiment-ils pas le football, Barcelone pour Valls, le PSG pour Sarkozy ? Ils ont aussi en commun un passage tonitruant et très médiatisé à Beauvau avec des sondages flatteurs, à défaut d'excellents résultats. Voilà donc comment une analyse politico-socio-ethno-comportementale peut suffire à ranger l'ancien président de la République et le nouveau Premier ministre dans la même catégorie - à dire vrai, la comparaison est, pour l'instant, plus flatteuse pour le premier que pour le deuxième.

Fors ces quelques points communs, il existe surtout beaucoup de dissemblances entre les deux hommes :
La manière

Dès 2002 et son entrée au gouvernement, Nicolas Sarkozy s'est attelé à convaincre la droite qu'il était l'homme de la situation, quitte à froisser Jacques Chirac. Décomplexé, atlantiste et libéral, il n'a pas souhaité changer pour être accepté des chiraquiens. L'idée de "rupture" a alors germé. Il a pris l'UMP en 2004 et l'a transformée selon ses goûts et ses orientations, et pas l'inverse.

Manuel Valls, lui, n'a jamais réussi à faire l'unanimité dans son propre camp. Jean-Luc Mélenchon n'a pas tort lorsqu'il dit du nouveau Premier ministre qu'il a "toujours été minoritaire" à gauche. Naguère, au PS, sur le strict plan des idées, il n'y avait guère que Jean-Marie Bockel et Manuel Valls pour se revendiquer du blairisme et de la social-démocratie. Dans le jargon socialiste, deux gros mots ! Alors Valls a préféré non pas taire sa différence, mais s'abstenir de trop la cultiver. Durant la campagne des primaires d'octobre 2011, il tombe véritablement le masque (TVA sociale, critique des 35 heures, discours sécuritaire...) et fera le pari d'un PS prêt à faire son Bad Godesberg. Résultat, il réalise 5,6 %. Sarkozy est adulé des siens, Valls rejeté.
Le tempérament

Si les deux incarnent une forme d'autorité dans le geste et dans le verbe, Nicolas Sarkozy n'hésite pas à franchir les bornes sémantiques au nom d'une certaine "authenticité". "Kärcher" (les cités de banlieue), "petits pois" (les juges), "roi fainéant" (Chirac), "croc de boucher" (pour Villepin) : ces mots appartiennent désormais au lexique sarkozien. On ne connaît pas à Manuel Valls, plus dans le self-control, une telle frontalité vis-à-vis des autres, pas même des Verts - sauf en privé. En 2009, il a cependant été surpris par une caméra de télé en train de dire à l'un de ses proches sur un marché d'Évry : "Tu me mets quelques Blancs, quelques white, quelques blancos ?" Son "casse-toi pauv' con", en quelque sorte : transgressif, certes, mais bien moins tranchant !
La trahison

En 1995, Nicolas Sarkozy fait le choix d'Édouard Balladur contre Jacques Chirac, le modèle de ses jeunes années. Peut-on simplement imaginer Manuel Valls trahir Michel Rocard, son mentor en politique, au profit de François Mitterrand ? Bien souvent, l'ancien maire d'Évry rend hommage à Rocard, son désormais lointain prédécesseur à Matignon. Hommage à l'homme Rocard, mais aussi aux idées. Sarkozy, en l'occurrence, a la mémoire bien plus courte.
Le soutien

Manuel Valls est un rocardien, qui s'est mis successivement au service de Lionel Jospin, Ségolène Royal et François Hollande. Nicolas Sarkozy, qui fut un temps pasquaïen puis chiraquien, n'a roulé, en réalité, que pour un homme : Édouard Balladur. Il a mis une énergie folle à tenter de le faire élire président de la République en 1995, lorsqu'il fut son porte-parole. Après quoi, il n'aura de cesse de faire sa propre promotion.
Leur implantation locale

Nicolas Sarkozy a été maire de Neuilly et Manuel Valls, maire d'Évry. Les deux villes, l'une en banlieue ouest de Paris, l'autre au sud, n'ont strictement rien de commun, sur le plan tant de la sociologie, du chômage, du nombre de HLM et de l'insécurité. La tâche a donc été éminemment plus compliquée pour l'ancien édile d'Évry, qui, de l'avis de beaucoup d'administrés, a profondément changé sa ville. La manière dont les deux hommes ont conquis leur mairie est, là aussi, bien différente. À 27 ans, Nicolas Sarkozy a réalisé ce qu'il convient d'appeler un putsch contre Charles Pasqua, lui-même candidat, en obtenant, après moult négociations, une majorité au conseil municipal. Manuel Valls, lui, est arrivé à Évry en 2001, sans encombre, après un échec aux législatives de 1997 à Argenteuil. D'aucuns, au PS, ont alors parlé d'une ville de "consolation" pour le rocardien qui se cherchait un ancrage territorial.
Les "porte-flingues"

Très tôt, Nicolas Sarkozy a compris qu'il lui fallait avancer en meute. Dès lors, il s'est choisi des personnes de confiance (Franck Louvrier, Brice Hortefeux, Frédéric Lefebvre...), d'aucuns diront des "porte-flingues" pour porter sa parole et le défendre aussi bien dans les médias que dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Les chiraquiens, avant la presse, ont baptisé cette bande "les sarkozystes". Ils se multiplieront au gré des bons sondages et des victoires. Aujourd'hui, où sont les "vallsiens" ?
La vie privée

Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à mettre en scène sa vie privée, sa femme, ses enfants, ses amitiés, ou à se montrer à vélo, en short, Ray-Ban sur le nez. Manuel Valls, bien que très porté sur la communication, n'est pas prêt - pour l'instant - à mettre en avant sa famille. Une récente photo publiée dans Paris Match, où on le voit embrasser sa femme Anne Gravoin, laisse penser qu'il pourrait peut-être y venir.


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