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forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

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forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays Empty forfait imposé à un tennisman tunisien par son pays

Message par tisiphoné Dim 13 Oct - 9:22

Vendredi, Malek Jaziri a déclaré forfait alors qu'il devait disputer les quarts de finale du tournoi de Tachkent (Ouzbékistan). Officiellement, une blessure au genou l'a empêché de se rendre sur le court. En réalité, le n°1 tunisien, 169e joueur mondial, a été contraint de se retirer par sa Fédération car son adversaire, Amir Weintraub, 196e, est israélien.
Or, comme l'a rappelé le Huffington Post Maghreb, la Tunisie ne souhaite pas voir ses sportifs affronter des membres de l’État hébreu, en solidarité avec la cause palestinienne.

Ironie du sort, les deux joueurs sont amis dans la vie. Jaziri et Weintraub défendent les couleurs de l'AAS Sarcelles, club du Val-d'Oise qui évolue en 1re division. «Amir a invité Malek à son mariage, en février prochain, en Israël, et c'est Malek, présent au club depuis sept ans, qui m'avait demandé de recruter Amir», a confié ce samedi Jonathan Chaouat, le président sarcellois. Les deux hommes se sont d'ailleurs déjà affrontés sur le circuit sans que la Tunisie n'y voit le moindre problème. C'était en 2010, en Espagne.

Le gouvernement tunisien nie toute implication

«Malek a reçu un mail de la FTT (Fédération tunisienne de tennis) lui disant qu'à la suite d'une réunion avec le ministère des Sports, elle avait le regret de l'informer qu'il ne pouvait pas jouer contre le joueur israélien», a expliqué au Parisien.fr Amir Jaziri, le frère et agent du joueur de 29 ans. Le courriel, long de deux phrases, ne donne aucune justification à cette interdiction de disputer ce match.

«On est dans une position critique, a ajouté Amir Jaziri. On joue un match de tennis. Nous n'avons rien à voir ni avec Israël ni avec la Palestine. Malek, lui, il s'en fiche, il travaille, il a un métier à faire, il joue contre n'importe quel joueur au monde, Israélien ou autre.»

La FTT, elle, n'a pas réagi publiquement depuis le forfait de son joueur dans la capitale ouzbèke. De son côté, le gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes d'Ennahda, nie toute implication dans ce dossier : «Il n'y a aucune position officielle du gouvernement. Les autorités n'imposent rien à la Fédération ni au joueur», a affirmé samedi Ahmed Gaaloul, conseiller chargé de la jeunesse et des sports du Premier ministre tunisien. «Le ministère de la Jeunesse et des sports et son ministre Tarek Dhiab n'ont pas interdit à Malek de jouer», a-t-il insisté.

La Fédération avait assuré suivre les instructions du ministre

Son frère reconnaît toutefois que la présidente de la FTT, Selma Mouelhi, n'a fait que lui transmettre les dires du ministère. Mercredi, la patronne de la Fédération avait affirmé «avoir envoyé des emails au joueur lui interdisant de jouer même s'il devait être lésé sportivement», précisant qu'elle avait pris cette décision après concertation avec l'autorité de tutelle. L'Association des joueurs de tennis professionnels (ATP) a précisé «être au courant» et être entrée en relation avec la Fédération internationale de tennis (ITF). Jaziri risque de lourdes sanctions.

D'intenses tractations ont eu lieu entre le «clan Jaziri» et les autorités tunisiennes. Car Malek avait beaucoup à perdre en ne jouant pas cette rencontre. Retombé à la 169e place mondiale (il était 69e en juillet 2012, son meilleur classement), une victoire finale à Tachkent lui aurait permis de remonter autour du 135e rang. Et d'empocher un chèque important pour sa carrière dans ce tournoi doté de 125 000 dollars (environ 106 000 euros).

Un joueur profondément «embarrassé»

Entré en contact avec Malek Jaziri jeudi soir, après avoir eu vent d'un forfait à venir du joueur via son compte Facebook, Jonathan Chaouat avait ainsi trouvé un homme profondément «embarrassé». «Il était en déprime et en panique, sincèrement dégoûté. Il m'a expliqué qu'il ne pouvait pas jouer vendredi et quand je lui ai demandé d'où venaient les pressions, il a seulement répondu mon pays.»


«Un quart d'heure plus tard, il m'a envoyé un SMS me disant c'est bon, je pourrai jouer demain. Puis le lendemain matin (vendredi) j'ai appris qu'il était forfait. Ensuite, pendant 24 heures, je ne l'ai pas eu au téléphone. Je me suis un peu inquiété. Finalement, je l'ai eu ce matin (samedi). Il m'a dit  qu'il avait pesé le pour et le contre : entre les menaces que je subissais et le plaisir que j'allais prendre, finalement ça a été rapide de trancher et de ne pas aller sur le court. Après, il a décidé de prétexter une blessure au genou pour que l'ATP ne le tue pas», a raconté le président du club de Sarcelles.

– DR Amir Weintraub (4e en partant de la gauche) et Malek Jaziri (2e en partant de la droite) disputent ensemble les interclubs avec Sarcelles. (DR.)

Le joueur a aussi certainement tenté de ménager ses relations avec sa Fédération. «Elle paye ses hôtels, ses voyages et en contrepartie il est disponible pour l'équipe nationale, note Amir Jaziri. Pour 2013, il n'a pas encore récupéré tout l'argent qui lui est dû. On lui doit même encore une partie des sous de 2012.»

Mercredi, sur le site officiel du tournoi de Tachkent, Malek Jaziri avait raconté sa galère de joueur professionnel tunisien. «Mon pays traverse une très mauvaise période, économiquement et politiquement. Ce n'est pas facile pour moi. Par exemple, je veux voyager avec un coach mais je ne peux pas m'en payer un. J'espère que la situation va s'améliorer.»

«Dans certains pays, la situation est plus favorable pour les tennismen car ils ont le soutien de leur fédération, mais dans des pays comme les nôtres, c'est vraiment dur, la vie pour nous est une lutte quotidienne, avait-il ajouté. Je pense que beaucoup sont dans le même cas que moi. Je suppose qu'on se bat et qu'on survit parce qu'on aime le tennis.»


Ce n'est pas une première


Plusieurs cas d'abandons louches ou de boycott pur et simple face à des athlètes israéliens ont été relevés dans l'histoire récente du sport. En juillet 2013, la tenniswoman tunisienne Ons Jabeur avait abandonné au tournoi de Bakou pour éviter d'affronter l'Israélienne Shahar Peer en demi-finale. Elle avait prétexté une blessure à la cheville pour s'éviter vraisemblablement les pressions politiques de son gouvernement.

En 2009, Peer, 48e mondiale, n'avait pu participer au tournoi de Dubaï, faute d'avoir reçu un visa des autorités des Emirats arabes unis. L'année précédente, deux joueurs israéliens, Andy Ram et Jonathan Erlich, avaient eux aussi été absents de dernière minute de cette compétition, où ils devaient disputer le double.

En 2003, aux championnats du monde de tennis de table de Paris, deux forfaits de ce style avaient été relevés, avec l'absence subite du Yéménite Hani Al-Hammadi et du Saoudien Nabeel Al-Magahwi. Le premier avait justifié une soudaine fatigue. Le second n'avait pas avancé d'explication. Mais la cause était autre : la présence parmi leurs adversaires du pongiste israélien Gay Elensky.

La Fédération internationale de tennis de table (ITTF) avait suspendu les deux joueurs, sans pouvoir cependant démontrer le caractère antisémite de leurs forfaits. «Nous ne pouvons prouver le motif de leur refus de jouer, mais nous savons qu'ils ont violé nos lois», avait justifié un communiqué de l'ITTF, rappelant qu'avant la compétition tous les chefs de délégation avaient dû «signer une lettre qui engageait leurs joueurs à rencontrer tout adversaire potentiel, d'où qu'il vienne».

Un an plus tard, en 2004, les jeux Olympiques d'Athènes avaient été le cadre d'une affaire du même type : l'abandon soudain du judoka iranien Arash Mir-Esmeili, plutôt que de monter sur le tatami face à un Israélien. L'Iran s'était illustré de la même façon en 2011, lors des Mondiaux de natation en Chine, à Shanghai. Mohammad Ali Rezaei avait refusé de prendre le départ de sa série du 100 m brasse, l'Israélien Gal Nevo étant dans un couloir d'eau voisin. La Fédération internationale de natation (Fina) avait alors expliqué avoir vu un document émis par les instances sportives iraniennes demandant «le boycott de toutes les épreuves où Israël nage».

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