L'étrange colère chinoise contre le Japon
Page 1 sur 1
L'étrange colère chinoise contre le Japon
Depuis une semaine, Pékin et Tokyo se défient en mer de Chine orientale. C'est un jeu dangereux, dans une zone à hauts risques. On frôle chaque jour l'accrochage qui pourrait dégénérer en incident armé. Reçu ces jours-ci à Pékin, le secrétaire américain à la défense, Leon Panetta, tente de calmer les esprits.
L'affaire dépasse le différend bilatéral, aussi explosif soit-il. Elle témoigne de l'attitude générale de la Chine à l'adresse de tous ses voisins du Pacifique. Elle est sans doute liée à une transition politique difficile à Pékin à quelques semaines d'un 18e congrès qui doit renouveler toute la direction chinoise. Ce cocktail-là, mélange de difficultés intérieures et de crispation nationaliste sur un sujet extérieur, est un concentré de nitroglycérine politique...
Les raisons de la querelle sino-nippone sont connues. La Chine revendique la souveraineté sur un ensemble d'îlots que les aléas de l'Histoire ont placés sous la tutelle du Japon. La première les nomme les Diaoyu et assure qu'ils sont chinois depuis la dynastie des Ming (1368-1644). Le second les appelle les Senkaku, que les Etats-Unis ont placés sous le parrainage du Japon en 1972 après les avoir occupés au cours de la seconde guerre mondiale.
Aujourd'hui, le Japon comme la Chine affirment disposer de droits inaliénables sur ces îlots - dont les alentours sont riches en poisson... et sans doute en pétrole et en gaz. Les ultras des deux camps en font une affaire de dignité nationale. Ce n'est jamais de bon augure entre deux pays dont la mémoire n'a pas effacé les tragédies d'une histoire douloureuse.
Depuis quelques jours, Pékin a laissé se déchaîner en Chine une vague de protestations antijaponaises sur le thème des "îles". Manifestations violentes contre les intérêts nippons dans le pays - usines brûlées, fermées, etc. -, torrent de colère sur le Net, cependant qu'une flottille de bateaux de pêche chinois se dirige vers les îlots, que protègent les gardes-côtes japonais.
L'ire pékinoise aurait été suscitée par la décision du gouvernement de Tokyo de "nationaliser" les îles. Il s'agit de les racheter à leurs propriétaires privés, afin que ceux-ci ne les vendent pas à des ultranationalistes japonais. Plutôt un geste d'apaisement, en somme.
Pour des raisons qui tiennent sans doute aux débats internes à la direction chinoise, Pékin a choisi ce prétexte pour déclencher cette campagne à l'encontre de l'un de ses principaux partenaires économiques. S'agit-il de gages donnés au courant le plus nationaliste à l'intérieur du Parti communiste chinois ?
Toute cette gesticulation est conforme à la manière passablement agressive avec laquelle la Chine traite ses différends territoriaux avec ses voisins du Pacifique. Pékin affirme sa souveraineté sur l'ensemble de la zone et s'affiche comme la puissance régionale prépondérante. Ses voisins ont peur et sollicitent l'autre grande puissance des parages, les Etats-Unis. Le Pacifique abrite un face-à-face stratégique des plus dangereux.
Sujets similaires
» La colère de M. Aubry contre 2 ministres en visite
» Traitement des attentats : les médias en colère contre le CSA
» le père d'1 des victimes de Merah en colère contre Hollande
» Pour ou contre : a-t-on levé trop tôt les restrictions sanitaires contre le Covid-19 ?
» Des milliers de Tunisiens ont manifesté, ce lundi soir, à Tunis contre les menaces pesant sur les droits de la femme et contre le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement.
» Traitement des attentats : les médias en colère contre le CSA
» le père d'1 des victimes de Merah en colère contre Hollande
» Pour ou contre : a-t-on levé trop tôt les restrictions sanitaires contre le Covid-19 ?
» Des milliers de Tunisiens ont manifesté, ce lundi soir, à Tunis contre les menaces pesant sur les droits de la femme et contre le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum