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pourquoi le gouvernement se plante sur ses prévisions ?

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pourquoi le gouvernement se plante  sur ses prévisions ? Empty pourquoi le gouvernement se plante sur ses prévisions ?

Message par tisiphoné Jeu 14 Aoû - 8:44

14.08.2014

La réalité a la dent dure. Après des prévisions très optimistes, le gouvernement s'est pris les pieds dans le tapis jeudi avec les chiffres de l'Insee. Au deuxième trimestre la croissance a été de 0%, faisant suite à une augmentation du PIB déjà nulle enregistrée au premier trimestre. De quoi nourrir des inquiétudes pour le reste de l'année, alors que le gouvernement n'a cessé de se croire à une reprise robuste.

Car le troisième trimestre ne devrait pas être plus reluisant, a prévenu la Banque de France la semaine passée. Le 8 août, elle a estimé que la croissance ne dépasserait pas 0,2% sur la période juillet-septembre. Ses calculs sont aiguillés par un panel d'entreprises faisant état d'un léger rebond de leur activité en juillet et d'une stabilisation au mois d'août.

Si ces chiffres se confirment, jamais l'objectif de 1% de croissance ne sera atteint pour l'année 2014. Jusqu'à présent Bercy n'avait pas cherché à revoir ses prétentions à la baisse, mais la livraison de l'Insee l'a contraint à sortir du bois: nous serons autour de 0,5% d'ici la fin de l'année, annonce Michel Sapin, et pas beaucoup plus de 1% en 2015.

Ces derniers jours, l'exécutif avait lancé quelques signaux à propos d'une possible révision. Manuel Valls a évoqué une rentrée "difficile". De son côté, François Hollande, qui le 14 juillet affirmait encore que la reprise était là, estime désormais qu'un ralentissement économique n'est "pas impossible" et que la croissance peut encore "s'affaiblir".

D'après le Canard Enchaîné du 6 août, Michel Sapin, le ministre des Finances, aurait avoué que "si on est au-dessus de 0,5 % de croissance à la fin de l'année, ce sera déjà bien". Des informations confirmées jeudi dans un communiqué de Bercy: nous n'atteindrons pas nos objectifs initiaux.

On le voit, la présidence Hollande n'a pas le monopole de l'optimisme exacerbé. Sous Nicolas Sarkozy l'année 2009 avait été prévisionnée à +0,35% pour finalement se solder à -2,9%. L'ancien président avait même misé sur une croissance de +2,25% à l'aube de sa dernière année de mandat (0% en réalité).

Bien sûr, l'année 2009 avait été marquée par l'éclatement de la crise financière post-subprimes, avec des faillites en cascade. Difficile donc de prévoir une telle année noire, seulement trois mois après la chute de la banque américaine Lehman Brother, point de départ de la crise. Mais pour 2012...

Bien plus mesuré, le candidat Hollande misait de son côté sur 0,5% en 2012 lors de la campagne. Un scénario bien plus raisonnable que la première version du programme du PS, bâti sur une moyenne de 2,5% pendant cinq ans. Ce n'est qu'après que les écarts ont commencé à se creuser.

Pourquoi les prévisions gouvernementales sont si éloignées ?

Troisième fournisseur de prévisions de croissance après l'Insee et la Banque de France, la direction du Trésor est la voix du gouvernement. Par opposition aux deux premiers, indépendants, elle est une administration du ministère des Finances. Son analyse est donc hautement politique.

En étant optimiste, le Trésor préserve l'environnement des acteurs économiques du pays. Comme souvent dans la vie, et systématiquement en économie, tout est histoire de moral! Une entreprise à laquelle on dit que l'horizon va se couvrir évitera d'investir. Inversement, le consommateur préférera garder son argent en cas de coup dur. Ces deux mécanismes sont des paramètres à l'origine du blocage de la croissance. Il faut donc rassurer son monde, d'où une hypothèse plus haute. Et elle peut aussi repousser à plus tard des hausses d'impôts difficiles à avaler.

Mais ce petit jeu peut s'avérer très dangereux. En fixant sa croissance pour l'année à venir, le Trésor s'en sert aussi pour évaluer le niveau des prochaines recettes fiscales. De facto, il détermine le solde budgétaire et les comptes publics annuels. Que faut-il donc en déduire? Si le ministère est trop optimiste, il fera commettre un dérapage et nécessitera une "chasse aux milliards" lors de la révision des chiffres.

Chaque révision à la baisse implique une hausse du déficit, et le gouvernement doit alors augmenter les impôts ou baisser les dépenses publiques en catastrophe pour éviter que le déficit ne s'envole. Il est donc préférable de voter un budget basé sur une hypothèse de croissance pessimiste, quitte à ajuster l'année suivante en cas de bonne surprise, plutôt que l'inverse.

Entre 1% et 0,5%, l'écart présente un coût supplémentaire de 10 milliards d'euros. Et avec la Commission européenne qui scrute le déficit avec sa loupe, il y a peu de chance qu'elle se montre indulgente avec une telle différence...

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