Le sport, trait d'union entre Hollande et Sarkozy

Dans la campagne présidentielle, le sport brille par son absence. Les deux prétendants à la magistrature suprême en sont pourtant deux passionnés. Dans ce combat de titans de la politique, où coups bas et gestes techniques fleurissent, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont baissé les armes pour évoquer leur amour de l'effort physique.


Interrogés par Jacques Vendroux, directeur des sports de Radio France, le président sortant et son challenger désigné par les urnes ont confessé leurs rêves d'enfant. Si Nicolas Sarkozy voulait gagner le Tour de France "par une victoire à l'Alpe d'Huez, avec comme numéro deux le Eddy Merckx de la grande époque", François Hollande, sans doute réaliste sur son potentiel athlétique, se voyait en "avant-centre du Football club de Rouen", le club de sa ville natale, où il a évolué dans les catégories de jeunes.


Souvenirs, souvenirs


Aficionados du football, les deux hommes dévorent depuis l'enfance la presse sportive. "A l'école, en quatrième ou troisième, où L'Equipe, qui était en rose le samedi et jaune le lundi, valait 60 centimes. On l'achetait à trois, et on mettait chacun 20 centimes", raconte, dans un élan proustien, Nicolas Sarkozy.
François Hollande privilégiait le ballon rond et lisait France Football toutes les semaines : "Pour moi, c'était le meilleur moment de la semaine, le mardi, quand j'achetais France Foot, et le jeudi, quand je jouais".


Les deux candidats ont déclaré vouloir favoriser le développement de la pratique sportive, qu'ils considèrent comme un excellent médicament, gratuit pour la Sécurité Sociale. Actuellement, le budget du ministère des Sports représente 0,15% du budget de l'Etat.


Samedi soir, Nicolas Sarkozy et François Hollande se retrouveront en tribune officielle pour assister à la finale de la Coupe de France de football opposant le club amateur de Quevilly à l'olympique lyonnais. Vendredi matin sur RTL, le candidat socialiste s'est positionné en supporter du "petit club parti de loin, Quevilly". Y verra une métaphore politique qui veut... Dans la foulée, Nicolas Sarkozy a dressé un parallèle entre lui et Bob Beamon, détenteur du record du monde de saut en hauteur, s'il venait à perdre l'élection présidentielle : "On ne peut pas être triste que quelqu'un d'autre prenne votre place(...) Beamon avait gagné, Beamon a été remplacé. Je crois qu'il l'a accepté."

Le match Quevilly-Lyon sera la dernière rencontre pacifique avant d'endosser les gants pour monter sur le ring du débat télévisé le 2 mai. Et pour le coup, il risque d'y avoir du sport.