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François Hollande: une investiture sans fausse note, mais sans prise de risque!

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François Hollande: une investiture sans fausse note, mais sans prise de risque! Empty François Hollande: une investiture sans fausse note, mais sans prise de risque!

Message par tisiphoné Dim 23 Oct - 0:57

Unir les socialistes, tel était l’objectif de la Convention d’investiture organisée par le parti ce samedi à Paris. L’objectif est, pour l’heure, atteint. Mais François Hollande, s’il a joué avec brio les rassembleurs, s’est bien gardé de prendre le moindre risque, de dévoiler la moindre ligne de son futur programme.
Stéphane ! Stéphane ! Stéphane ! » Ce samedi, sous la voûte austère de béton de la Halle Freyssinet, dans le 13e arrondissement de Paris, ils sont quelques-uns (parmi les 4 000 personnes à avoir fait le déplacement) à scander le prénom de Stéphane Hessel. A la tribune, Manuel Valls vient tout juste d’évoquer l’auteur d’Indignez-vous ! Le vieil homme, mi amusé mi gêné, leur demande de ne pas trop en faire, puis au rythme des applaudissements pointe ses deux index vers un autre, situé juste un rang devant. Après tout, c’est lui la vedette de cette Convention d’investiture : François Hollande, le vainqueur de la primaire. La scène est retransmise sur les écrans géants qui quadrillent l’espace. La salle se marre. Ce samedi, la bonne humeur est de rigueur. Le mot d’ordre, ce n’est pas « Indignez-vous ! », mais bien « Rassemblez-vous ! »

Et ils sont unis les socialistes. Ils sourient. Tous. Beaucoup. A sans décrocher les maxillaires. Le mal est diagnostiqué : ils ont soif de victoire, ils y croient, c’est maintenant ou jamais. Et le symptôme est le même pour chacun des responsables du PS : anosognosie ! Oubliées les petites phrases sur « la gauche molle » incarnée prétendument par l’un d’entre eux. Aux oubliettes, la « candidate de substitution » qu’était censée en être une autre. Rien ne doit venir entacher cette journée. Tout a été soigneusement pensé. Jusqu’aux places occupées par chacun : Hidalgo (pro Aubry) est assise à côté de Michel Sapin (pro Hollande), lui-même installé à côté de François Lamy (pro Aubry). Et ça continue tout du long. Suivent Dominique Bertinotti (pro Royal), Jean-Christophe Cambadélis (pro Aubry), Vincent Peillon (pro Hollande), Gérard Collomb (pro Hollande), Michèle Sabban (pro Valls) et Jean-Louis Bianco (pro Royal). Un vrai plan de table façon repas de mariage. On est là d’ailleurs pour célébrer une union. Une union de tous autour de François Hollande. Et l’anosognosie fait des ravages. A la tribune, Ségolène Royal, impériale lors de l’entre deux tours, se dit « engagée sans réserve » derrière François Hollande, mais trouve quand même le moyen de prononcer un discours riche en « France métissée », en « Etat stratège », en « voix des “sans voix” ». Elle déclame ses mesures-slogans comme si elle n’avait pas perdu la primaire. Arnaud Montebourg, lui aussi, croit l’avoir emporté, expliquant (très très optimiste) que « la trop longue glissade des socialistes vers le libéralisme est désormais interrompue » et concluant son intervention par un « vive le socialisme nouveau ! » et un « vive la VIe République ! » qui n’a pourtant pas trouvé sa place dans le projet PS et n'a été reprise qu'à dose homéopathique par le député de Corrèze…

Il faudrait donc comprendre que ce n’est pas François Hollande qui a gagné, mais que tous ont gagné ? Du moins le croient-ils pour l’instant. Et quand vient l’heure du discours de l’intéressé, Hollande fait durer l’illusion en n’excluant personne. Au contraire, il a un mot pour chacun. Il promet de la « démocratie participative », pour satisfaire Royal, dans le débat à venir sur « le renouvellement énergétique de la France ». Il évoque le « juste-échange » cher à Aubry et à ses alliés de l’aile gauche du parti, votés par tous les socialistes, mais qu’il avait eu tant de mal à faire sien pendant la campagne de la primaire. Aucune fausse note donc. Comme lors de ses premiers discours au soir de sa victoire. Hollande a du métier. Il a fait de la synthèse un art de vivre. Et des bons mots, un art de moquer Nicolas Sarkozy. Hollande multiplie les piques assassines en usant d’une rhétorique façon Raymond Devos. Avoir un ennemie commun, quoi de mieux pour unir les socialistes.

Hollande évite tous les écueils avec la même dextérité. Il trouve le moyen de prononcer le mot « ouvrier » devenu si peu présent dans les discours à l’époque où il dirigeait le PS. Alors que Lionel Jospin est dans la salle, il assure, lui, ne pas minimiser le vote Front national. Il reconnaît même que le plus dur reste à faire. Que les quelque 3 millions de personnes qui se sont déplacées à la primaire n’y suffiront pas. Qu’il en faudra « 20 millions, 22 millions ». « Enfin, je n’ai pas de limites ! », lancent-ils à la salle hilare.

Oui, mais pour ça, il faudra convaincre au-delà des rangs de la traditionnelle « clientèle » socialiste. Et il faudra venir piocher des idées parmi celles portées par ses camarades-adversaires de la primaire. Toutes ne trouveront pas leur place. Il y aura des déceptions. Et il faudra aussi prendre des risques. Ce samedi, François Hollande n’en a pris aucun. Au cours de son discours d’une heure et quinze minutes, pas l’ombre d’une proposition nouvelle. Pas trace de cette mesure symbolique forte que se doit d’avoir un candidat à la présidentielle. Où est son abolition de la peine de mort à lui ? C’est pourtant bien cette mesure qui, alors qu’est diffusée une vidéo sur l’anniversaire de l’accession de Mitterrand au pouvoir, remporte tous les suffrages à l’applaudimètre de la Halle Freyssinet. Où est son « travailler plus pour gagner plus » qui lui permettra de faire tomber ses rivaux ? Quelle est même cette mesure qui donnera corps à son « rêve français » qu’il dit vouloir ressusciter ? « Ce n’est pas le moment, il est encore beaucoup trop tôt pour se dévoiler, chaque chose en son temps », doit se dire François Hollande. Mais lors d’une présidentielle, l’adage « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » n’existe pas. A mener campagne sans péril, on ne triomphe tout simplement pas.
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