la Parole de l’enfant remise en question par Outreau
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la Parole de l’enfant remise en question par Outreau
19.05.2015
Alors que s’est ouvert mardi un troisième procès, Europe 1 s’intéresse au crédit apporté à la parole de l’enfant, dix ans après le fiasco judiciaire qui a conduit des innocents en prison.
C'est l'un des événements judiciaires de l'année : l'ouverture du procès de Daniel Legrand, rebaptisé Outreau III. Près de dix ans après l’acquittement de 13 des 17 accusés de l’affaire Outreau, Daniel Legrand fils est jugé pour des viols qu’il aurait commis étant mineur, alors qu'il a été acquitté des mêmes faits en tant que majeur. Et parmi les personnes acquittées, certaines ont passé près de trois ans en prison. A l'époque, l'affaire avait donc jeté un lourd discrédit sur la parole des enfants accusés d'avoir menti. Et dix ans après, les conséquences de ce fiasco judiciaire sont toujours visibles, marquant profondément la magistrature et la société française.
Des preuves réclamées. Depuis l’affaire Outreau, la justice française est passée d’un extrême à l’autre. Dans les années 1990, il était en effet quasi-impossible de remettre en cause la parole de l’enfant, explique un juge à Europe 1. Mais avec le fiasco d’Outreau, tout a changé. Si les déclarations des mineurs sont toujours prises en compte, il faut désormais apporter la preuve de ce qu’ils disent, c’est-à-dire obtenir des éléments matériels ou des traces ADN. Ce qui est parfois impossible.
"On ne sait pas les entendre". Il faut alors expliquer à l’enfant que s’il n’est pas possible de prouver, ça ne fait pas de lui un menteur. Une situation qui suscite la colère des associations de protection de l’enfance. Homeyra Sellier, présidente d’innocence en danger, dénonce ce scepticisme face à la parole de l’enfant. "Ça s’est installé dans l’esprit des Français que les enfants mentent. Alors soit on part du principe que les enfants français naissent menteur, soit on ne sait pas les entendre. Et il y a un vrai problème. Ce n’est pas possible d’être sur le terrain et de voir le nombre de dossiers où on n’a pas cru les enfants, depuis Outreau. Et c’est inadmissible", déplore-t-elle.
De manière générale, les associations dénoncent un manque criant de magistrats et de policiers pour recueillir la parole de l’enfant. Au début des années 2000, cette méthode commençait à être obligatoire, mais là encore, regrette une spécialiste, Outreau est tombé comme un couperet, et a tout remis en cause.
Alors que s’est ouvert mardi un troisième procès, Europe 1 s’intéresse au crédit apporté à la parole de l’enfant, dix ans après le fiasco judiciaire qui a conduit des innocents en prison.
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Des preuves réclamées. Depuis l’affaire Outreau, la justice française est passée d’un extrême à l’autre. Dans les années 1990, il était en effet quasi-impossible de remettre en cause la parole de l’enfant, explique un juge à Europe 1. Mais avec le fiasco d’Outreau, tout a changé. Si les déclarations des mineurs sont toujours prises en compte, il faut désormais apporter la preuve de ce qu’ils disent, c’est-à-dire obtenir des éléments matériels ou des traces ADN. Ce qui est parfois impossible.
"On ne sait pas les entendre". Il faut alors expliquer à l’enfant que s’il n’est pas possible de prouver, ça ne fait pas de lui un menteur. Une situation qui suscite la colère des associations de protection de l’enfance. Homeyra Sellier, présidente d’innocence en danger, dénonce ce scepticisme face à la parole de l’enfant. "Ça s’est installé dans l’esprit des Français que les enfants mentent. Alors soit on part du principe que les enfants français naissent menteur, soit on ne sait pas les entendre. Et il y a un vrai problème. Ce n’est pas possible d’être sur le terrain et de voir le nombre de dossiers où on n’a pas cru les enfants, depuis Outreau. Et c’est inadmissible", déplore-t-elle.
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