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Droit des femmes : oui, on a besoin de cette journée !

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Droit des femmes : oui, on a besoin de cette journée ! Empty Droit des femmes : oui, on a besoin de cette journée !

Message par tisiphoné Dim 8 Mar - 13:20

08.03.2015

Que pensent les moins de 25 ans de cette journée célébrée depuis cinquante-huit ans ? Eh bien, elle a un sens pour nos témoins. Car, selon elles, l'équation une fille égale un homme n'est pas encore résolue.

Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), vendredi. Flora travaille dans une entreprise où les femmes sont majoritaires, mais où les postes clés sont tenus par des hommes. Une preuve pour elle que cette journée est toujours nécessaire. (LP/Guillaume Georges.)

C'est la journaliste allemande et figure du féminisme Clara Zetkin qui, en 1910, en a eu l'idée la première. Et finalement, c'est l'ONU qui, en 1957, a officialisé sa célébration le 8 mars dans le monde entier. La Journée internationale des femmes, c'est aujourd'hui. En 2015, cette journée a-t-elle toujours un sens ? C'est la question que nous avons posée à trois jeunes filles de 15 à 23 ans.

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«Je suis tombée sur un chef d'atelier sexiste»
Flora Pajon, 23 ans, technicienne de fabrication

« Homme et femme, il n'y a aucune différence, on est égaux en tout, c'est ce que m'ont inculqué mes parents. J'y ai longtemps cru, jusqu'à ma première expérience professionnelle... cuisante. » Quand Flora Pajon, 23 ans, jeune technicienne de fabrication dans l'édition et benjamine du collectif féministe Georgette Sand parle de ses premiers pas dans le monde du travail, elle évoque une grande claque.

« A 16 ans, j'ai choisi de faire un bac pro en alternance, raconte-t-elle. Mais quand j'ai débarqué pour ma formation, dans une imprimerie de Bourgogne spécialisée dans les étiquettes de vins, je suis tombée de l'armoire, j'ai vite compris que l'égalité des sexes, cela n'est ni acquis ni naturel. » Le chef d'atelier sur qui elle tombe lui fait entendre qu'elle n'a rien à faire là : « Pour lui, l'imprimerie, c'était un métier d'hommes. C'était comme cela depuis Gutenberg et il n'y avait aucune raison que cela change. Une femme, par définition, cela ne pouvait rien comprendre. Et ça ne pouvait pas avoir des idées. Les vexations se sont enchaînées et je me suis retrouvée au placard ! » Flora proteste. Menace de porter plainte pour harcèlement auprès du patron de la PME, qui n'est autre que le frère du chef d'atelier... Celui-ci ne veut pas d'histoires, son frère finit par mettre de l'eau dans son vin.

Flora décide d'aller jusqu'au bout de sa formation, coûte que coûte : « Pour tenir, je me suis mise dans une carapace, je n'avais guère d'autres solutions, ce chef d'atelier, qui avait la cinquantaine, avait toujours refusé que sa femme travaille. Son plaisir était de dévaster toutes les jeunes qui passaient. Chez lui, le sexisme, c'était quelque chose d'inscrit », relève celle qui s'épanouit aujourd'hui, en CDD, dans une « grande entreprise tout ce qu'il y a de plus banale ». « A 75 %, les salariées sont des femmes, tous les postes clés sont détenus par les hommes, les femmes gagnent moins », égrène-t-elle en souriant. Une preuve de plus que « la Journée de la femme reste nécessaire » pour « attirer l'attention sur ce sexisme en entreprise toujours bien présent, qu'il soit dur ou soft ».

«Les lignes bougent»
Mirabelle Perot, 15 ans, élève à l'école Boulle

L'autre jour, en tombant par hasard sur la cérémonie des Oscars, Mirabelle a écarquillé les yeux : « J'ai découvert qu'aux Etats-Unis les actrices étaient moins bien payées que les hommes, là-bas aussi !... » Mais cela n'étonne finalement pas tant que cela cette élève en 2 de à l'école Boulle, section design. Mirabelle se passionne pour la mode et ses légendes. En dépit de ses origines modestes, celle qui dessine, coud à merveille et expose déjà ses créations sur son blog est décidée à en faire son métier.

Bien sûr, elle ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait, mais ce qui la frappe déjà, c'est qu'on retrouve dans la mode si peu de femmes au sommet. « Je ne comprends pas. Chanel a été fondé par une femme. Lanvin aussi, Carven aussi et, pourtant, aujourd'hui, il n'y a aucune femme à leur tête : chez Chanel, c'est Karl Lagerfled, chez Lanvin, c'est Alber Elbaz, chez Carven, c'est Alexis Martial et Adrien Caillaudaud, détaille la petite brune. C'est comme si les femmes y étaient condamnées à jouer les seconds rôles, à rester au rang de petites mains », poursuit l'adolescente qui demeure néanmoins optimiste. « Dans ma classe de 2 de sciences techniques du design et des arts appliqués, il y a neuf garçons. C'est la première fois qu'ils sont aussi nombreux. C'est bon signe, les lignes bougent et dans les deux sens ».


«Des tas de petits signes de recul»
Justine Le Moult, 22 ans, étudiante

«T'es bonne ! T'es jolie ! Tu me donnes ton numéro ? C'est fou qu'en 2015 un garçon puisse se permettre encore ce genre de choses », soupire Justine. Mais, quand cette étudiante, membre d'Osez le féminisme, fait les frais de ce genre d'apostrophes, ce qui l'agace le plus, c'est l'absence de réactions de ceux qui assistent à la scène. « Moi, dans ce genre de situation, je n'ai jamais vu un mec s'interposer ! Un peu plus de solidarité quand ça dérape, ce serait tellement bien ! » remarque la jeune femme, qui n'a rien d'une écorchée vive. Justine est plutôt du genre bien sans peau.

Adepte de boxe française, elle en fait régulièrement. « C'est de plus en plus un sport de filles, tant mieux parce que c'est sympa et, en plus, ça correspond bien à ma personnalité ! » explique celle qui a été ravie que le Nobel de la paix 2014 ait été décerné à Malala Yousafzai ; « Ce qu'elle a fait au Pakistan en faveur de l'éducation des petites filles, c'est formidable », souligne Justine, qui s'inquiète de voir sur le Vieux Continent le sort des droits des femmes menacé.

« Quand on voit que les femmes, en Espagne, ont failli perdre le droit d'avorter, cela m'inquiète, des tas de petits signes montrent qu'on est dans une période de recul. C'est comme ces militants de la Manif pour tous, chez nous ! A mon avis, ils ne sont qu'une minorité, sauf que j'ai le sentiment que leurs idées progressent. Quand j'entends parler d'IVG de confort, ça me révulse », peste-t-elle. « Il a suffi que ça bouillonne un peu autour des ABCD de l'égalité pour que le gouvernement fasse marche arrière. Pourtant, c'est dès le plus jeune âge qu'on peut lutter efficacement contre les stéréotypes », estime celle qui ne comprend toujours pas pourquoi il y a toujours de tels écarts de salaire entre hommes et femmes. « C'est incroyable ! Chaque année, le 8 mars, une tonne d'études dénoncent le phénomène, mais rien ne bouge. Comme si c'était finalement normal !»

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