Syrie : les fanfaronnades du président Hollande
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Syrie : les fanfaronnades du président Hollande
23.01.2014
Sur la Syrie, de récentes déclarations de François Hollande viennent rappeler crûment que la France n'a plus les moyens de ses ambitions.
"Nous étions en capacité de frapper la Syrie. Peu de pays peuvent avoir cette souveraineté, cette liberté, cette capacité." Cette déclaration de François Hollande sur la Syrie, passée presque inaperçue lors de sa conférence de presse du 14 janvier, est pourtant surprenante à plus d'un titre. D'abord parce qu'elle révèle l'amertume et la déception qu'éprouve encore le président français cinq mois après un épisode militaro-diplomatique dans lequel Paris a été carrément lâché par les États-Unis, quelques heures seulement avant une opération militaire soigneusement préparée.
On se souviendra que, le 31 août, Hollande attendait vers 18 heures un coup de téléphone de Barack Obama lui annonçant que les missiles de croisière américains allaient être tirés dans la nuit. Le président des États-Unis avait alors douché de quelques mots l'ardeur guerrière du président français : il n'ordonnerait pas les frappes sans avoir obtenu un blanc-seing du Congrès. Dont il savait parfaitement qu'il le lui refuserait.
La grenouille française et le boeuf américain
Mais au-delà de la rancoeur qu'a dû éprouver Hollande en ces moments-là, lui qui depuis des semaines affirmait qu'il fallait se débarrasser d'Assad, ce qui paraît étonnant, c'est la rodomontade qui a suivi dans sa conférence de presse : "C'est parce qu'il y avait cette menace, a déclaré le président, que nous avons pu obtenir que les armes chimiques soient détruites."
Que la France ait été "en capacité" de frapper la Syrie, sans doute. Qu'elle en ait eu "la souveraineté et la liberté", sous-entendu d'y aller seule s'il le fallait, c'est déjà beaucoup plus douteux. Que la menace brandie par la France ait contribué à ce que les armes chimiques détenues par l'armée syrienne soient détruites, c'est carrément donner une magnifique justification à la fable de La Fontaine "La grenouille et le boeuf". En effet, la France était bien le seul pays prêt à lancer des frappes aux côtés des États-Unis, mais sa participation n'était pas à elle seule de nature à modifier le cours de la guerre.
Dix Rafale, cent missiles
Dix Rafale devaient participer à l'opération. Ils étaient équipés de missiles Scalp d'une portée de 250 kilomètres. Les appareils français devaient donc s'approcher dangereusement de la côte syrienne et envoyer leurs missiles sur les centres de commandement de l'arme chimique, en bordure de mer, voire jusqu'à Damas. La mission était d'autant plus risquée que le rayon d'action des Rafale impliquait des ravitaillements en vol au-dessus de la Méditerranée. Avec le risque de voir l'aviation syrienne, qui est loin d'être la plus mauvaise de la région, intervenir.
L'opération programmée par les États-Unis était d'une autre ampleur. Depuis des sous-marins et des bâtiments de surface, la marine américaine avait prévu de tirer une bonne centaine de missiles de croisière, semblables à ceux qui ont été utilisés au début de la guerre en Afghanistan ou contre l'Irak. Leur portée leur permet de lancer leurs charges mortelles sans courir aucun risque immédiat de représailles de l'aviation syrienne.
Dix appareils d'un côté, cent missiles de l'autre. Si la dissuasion a pu jouer pour convaincre Bachar el-Assad de détruire son arsenal chimique et d'accepter la négociation de Genève, ce n'est malheureusement pas, quoi qu'en dise le président, celle de la menace française.
Sur la Syrie, de récentes déclarations de François Hollande viennent rappeler crûment que la France n'a plus les moyens de ses ambitions.
"Nous étions en capacité de frapper la Syrie. Peu de pays peuvent avoir cette souveraineté, cette liberté, cette capacité." Cette déclaration de François Hollande sur la Syrie, passée presque inaperçue lors de sa conférence de presse du 14 janvier, est pourtant surprenante à plus d'un titre. D'abord parce qu'elle révèle l'amertume et la déception qu'éprouve encore le président français cinq mois après un épisode militaro-diplomatique dans lequel Paris a été carrément lâché par les États-Unis, quelques heures seulement avant une opération militaire soigneusement préparée.
On se souviendra que, le 31 août, Hollande attendait vers 18 heures un coup de téléphone de Barack Obama lui annonçant que les missiles de croisière américains allaient être tirés dans la nuit. Le président des États-Unis avait alors douché de quelques mots l'ardeur guerrière du président français : il n'ordonnerait pas les frappes sans avoir obtenu un blanc-seing du Congrès. Dont il savait parfaitement qu'il le lui refuserait.
La grenouille française et le boeuf américain
Mais au-delà de la rancoeur qu'a dû éprouver Hollande en ces moments-là, lui qui depuis des semaines affirmait qu'il fallait se débarrasser d'Assad, ce qui paraît étonnant, c'est la rodomontade qui a suivi dans sa conférence de presse : "C'est parce qu'il y avait cette menace, a déclaré le président, que nous avons pu obtenir que les armes chimiques soient détruites."
Que la France ait été "en capacité" de frapper la Syrie, sans doute. Qu'elle en ait eu "la souveraineté et la liberté", sous-entendu d'y aller seule s'il le fallait, c'est déjà beaucoup plus douteux. Que la menace brandie par la France ait contribué à ce que les armes chimiques détenues par l'armée syrienne soient détruites, c'est carrément donner une magnifique justification à la fable de La Fontaine "La grenouille et le boeuf". En effet, la France était bien le seul pays prêt à lancer des frappes aux côtés des États-Unis, mais sa participation n'était pas à elle seule de nature à modifier le cours de la guerre.
Dix Rafale, cent missiles
Dix Rafale devaient participer à l'opération. Ils étaient équipés de missiles Scalp d'une portée de 250 kilomètres. Les appareils français devaient donc s'approcher dangereusement de la côte syrienne et envoyer leurs missiles sur les centres de commandement de l'arme chimique, en bordure de mer, voire jusqu'à Damas. La mission était d'autant plus risquée que le rayon d'action des Rafale impliquait des ravitaillements en vol au-dessus de la Méditerranée. Avec le risque de voir l'aviation syrienne, qui est loin d'être la plus mauvaise de la région, intervenir.
L'opération programmée par les États-Unis était d'une autre ampleur. Depuis des sous-marins et des bâtiments de surface, la marine américaine avait prévu de tirer une bonne centaine de missiles de croisière, semblables à ceux qui ont été utilisés au début de la guerre en Afghanistan ou contre l'Irak. Leur portée leur permet de lancer leurs charges mortelles sans courir aucun risque immédiat de représailles de l'aviation syrienne.
Dix appareils d'un côté, cent missiles de l'autre. Si la dissuasion a pu jouer pour convaincre Bachar el-Assad de détruire son arsenal chimique et d'accepter la négociation de Genève, ce n'est malheureusement pas, quoi qu'en dise le président, celle de la menace française.
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