Marseille: le mauvais suivi médical des Roms inquiète les associations
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Marseille: le mauvais suivi médical des Roms inquiète les associations
Les associations déplorent les expulsions qui amènent les Roms à construire des campements à chaque fois davantage éloignés du centre ville de Marseille. Ceci rend leur suivi médical de plus en plus difficile.
La santé des immigrés roumains en danger. Ballottés d'un campement illégal à un autre, les Roms de Marseille bénéficient d'un suivi médical erratique, une situation dénoncée par les associations, pour qui chaque expulsion est synonyme de rupture dans les soins apportés à ces populations très fragiles.
De minuscules tentes serrées les unes contre les autres en plein soleil, à peine protégées par quelques parasols de guingois, le long d'une route très passante, des bidons pour faire du feu, un unique point d'eau "sauvage" grâce à un tuyau qui passe à travers un grillage: après avoir été délogés de plusieurs autres terrains, une centaine de Roms ont atterri sur des trottoirs du quartier de La Madrague Ville, dans le nord de Marseille, autour d'un centre d'hébergement d'urgence géré par l'Armée du Salut.
Majoritairement roumains, des hommes, des femmes, parfois enceintes, et de nombreux enfants en bas âge, qui jouent à demi-nus au milieu des voitures et des camions, y vivent dans des conditions sanitaires très dégradées.
Dans l'attente d'une décision d'expulsion
Assignés devant le tribunal de grande instance par la ville de Marseille, ces Roms attendent une décision d'expulsion qui pourrait intervenir le 12 septembre, après une mise en délibéré fin juillet. Les autres camps de Roms que compte la ville, où vivotent 1 200 à 1 500 personnes, se trouvent également sous la menace de procédures d'expulsion.
Pour Caroline Godard, de l'association Rencontres tsiganes, ces expulsions à répétition rendent quasi impossible le suivi social et médical des familles. "Pour la tuberculose, le traitement est très long. A chaque fois qu'il y a expulsion, il y a dispersion et risque d'interruption des soins", explique-t-elle. "L'interruption du traitement contre la tuberculose favorise le développement de souches résistantes au traitement", ajoute le Dr Philippe Rodier, de Médecins du Monde Marseille.
"Les expulsions qui ont eu lieu tout au long de l'été 2011 nous ont empêchés de mener à terme la vaccination contre la rougeole", déplore-t-il également. "On a pu procéder à la première injection mais jamais à l'injection de rappel, malgré nos injonctions à surseoir aux expulsions pendant les deux mois suivant la première injection".
Toujours plus loin du centre
Les associations déroulent la longue liste des pathologies dont souffrent les Roms de ces campements: mauvaise alimentation, diabète, carences en vitamines qui entraînent une plus grande sensibilité aux maladies infectieuses, problèmes dermatologiques... Elles soulignent que chaque nouvelle expulsion éloigne les Roms du centre-ville, rendant l'accès aux soins plus difficile et rompant les liens qui existent parfois entre les femmes enceintes et les services de la PMI.
Michel Bourgat, adjoint à la mairie de Marseille, chargé de la lutte contre l'exclusion, reconnaît que "quand les gens sont expulsés tous les mois ou tous les 15 jours, une politique de vaccination ou d'éradication de la galle est impossible à mener". Mais "on ne peut pas toujours demander au bout de la chaîne d'assumer les carences qui viennent de plus haut", ajoute-t-il, pointant la responsabilité de l'Etat et de l'Europe sur le dossier rom.
"On est dans la substitution à ce que devrait faire l'Etat, comme si on était au fin fond d'un pays sous-développé", peste Cendrine Labaume, coordinatrice générale de Médecins du Monde Marseille. "On est confronté à une problématique de camp de réfugiés, où les conditions minimales d'accès à l'eau ne sont même pas remplies et où l'insécurité prédomine".
Selon ces associations, tant que les Roms seront confrontés à des questions de survie - comment manger et boire, où dormir - il sera impossible de les soigner de façon satisfaisante.
La santé des immigrés roumains en danger. Ballottés d'un campement illégal à un autre, les Roms de Marseille bénéficient d'un suivi médical erratique, une situation dénoncée par les associations, pour qui chaque expulsion est synonyme de rupture dans les soins apportés à ces populations très fragiles.
De minuscules tentes serrées les unes contre les autres en plein soleil, à peine protégées par quelques parasols de guingois, le long d'une route très passante, des bidons pour faire du feu, un unique point d'eau "sauvage" grâce à un tuyau qui passe à travers un grillage: après avoir été délogés de plusieurs autres terrains, une centaine de Roms ont atterri sur des trottoirs du quartier de La Madrague Ville, dans le nord de Marseille, autour d'un centre d'hébergement d'urgence géré par l'Armée du Salut.
Majoritairement roumains, des hommes, des femmes, parfois enceintes, et de nombreux enfants en bas âge, qui jouent à demi-nus au milieu des voitures et des camions, y vivent dans des conditions sanitaires très dégradées.
Dans l'attente d'une décision d'expulsion
Assignés devant le tribunal de grande instance par la ville de Marseille, ces Roms attendent une décision d'expulsion qui pourrait intervenir le 12 septembre, après une mise en délibéré fin juillet. Les autres camps de Roms que compte la ville, où vivotent 1 200 à 1 500 personnes, se trouvent également sous la menace de procédures d'expulsion.
Pour Caroline Godard, de l'association Rencontres tsiganes, ces expulsions à répétition rendent quasi impossible le suivi social et médical des familles. "Pour la tuberculose, le traitement est très long. A chaque fois qu'il y a expulsion, il y a dispersion et risque d'interruption des soins", explique-t-elle. "L'interruption du traitement contre la tuberculose favorise le développement de souches résistantes au traitement", ajoute le Dr Philippe Rodier, de Médecins du Monde Marseille.
"Les expulsions qui ont eu lieu tout au long de l'été 2011 nous ont empêchés de mener à terme la vaccination contre la rougeole", déplore-t-il également. "On a pu procéder à la première injection mais jamais à l'injection de rappel, malgré nos injonctions à surseoir aux expulsions pendant les deux mois suivant la première injection".
Toujours plus loin du centre
Les associations déroulent la longue liste des pathologies dont souffrent les Roms de ces campements: mauvaise alimentation, diabète, carences en vitamines qui entraînent une plus grande sensibilité aux maladies infectieuses, problèmes dermatologiques... Elles soulignent que chaque nouvelle expulsion éloigne les Roms du centre-ville, rendant l'accès aux soins plus difficile et rompant les liens qui existent parfois entre les femmes enceintes et les services de la PMI.
Michel Bourgat, adjoint à la mairie de Marseille, chargé de la lutte contre l'exclusion, reconnaît que "quand les gens sont expulsés tous les mois ou tous les 15 jours, une politique de vaccination ou d'éradication de la galle est impossible à mener". Mais "on ne peut pas toujours demander au bout de la chaîne d'assumer les carences qui viennent de plus haut", ajoute-t-il, pointant la responsabilité de l'Etat et de l'Europe sur le dossier rom.
"On est dans la substitution à ce que devrait faire l'Etat, comme si on était au fin fond d'un pays sous-développé", peste Cendrine Labaume, coordinatrice générale de Médecins du Monde Marseille. "On est confronté à une problématique de camp de réfugiés, où les conditions minimales d'accès à l'eau ne sont même pas remplies et où l'insécurité prédomine".
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