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Salaires des patrons : l'État fait deux exemples

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Salaires des patrons : l'État fait deux exemples Empty Salaires des patrons : l'État fait deux exemples

Message par tisiphoné Jeu 31 Mai - 23:44

Le gouvernement a provoqué le rejet de résolutions concernant une prime versée à l'ancien patron d'Air France et les conditions de départ éventuel de celui de Safran. En attendant de présenter une doctrine globale dans 15 jours

Pour le gouvernement Ayrault, adepte des symboles à la veille des législatives, le thème de la rémunération des patrons est un sujet en or. Ce jeudi, l'État s'est donc mué en actionnaire activiste, provoquant le rejet de résolutions en deux assemblées générales distinctes.

Chez Air France-KLM, actionnaire à 15 % de la compagnie, il a voté contre l'octroi d'une indemnité de 400 000 euros à Pierre-Henri Gourgeon, l'ancien directeur général, au titre d'une clause de non-concurrence. Un lièvre initialement levé par le syndicat Unsa et qui a rencontré un bel écho médiatique et chez les actionnaires: la résolution a été rejetée par 78,8 % des votants jeudi après-midi.

Pour l'exemple. Car le «non» des actionnaires, fussent-ils l'État, n'annule pas la fameuse indemnité. Pierre-Henri Gourgeon est désormais libre de rembourser - son entourage doute qu'il le fasse - les 400 000 euros. S'il le fait, il serait également «libre de livrer les secrets d'Air France à la concurrence», comme l'a relevé, faussement ingénue, une retraitée.

Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France-KLM, a, lui, prudemment défendu une cause qu'il savait perdue d'avance, se refusant au «Gourgeon bashing», et s'est fait huer par la salle en conséquence. Il a rappelé que les clauses de non-con­currence sont classiques concernant des dirigeants de ce ­niveau. Le sujet est en fait délicat. Si Pierre-Henri Gourgeon a démissionné fin 2011 sur fond de résultats exécrables pour Air France, c'est qu'il avait été poussé vers la sortie, notamment par Jean-Cyril Spinetta. Dans de telles circonstances, il n'est pas rare que les entreprises accordent une indemnité de non-concurrence dont le but est plutôt de laver l'affront.

Autre lieu, autre forme de rémunération mais même verdict: chez Safran, l'État, détenteur de 30 % de droits de vote, a mis en échec l'attribution potentielle d'une retraite-chapeau au PDG Jean-Paul Herteman et la fixation à deux ans de salaire au plus de son éventuelle indemnité de départ s'il était mis dehors (hors faute lourde ou divergence stratégique). Ces mesures, décidées lors du changement de gouvernance il y a un an, collaient pourtant à la lettre et à l'esprit du fameux code de bonne conduite patronale «Afep-Medef» en matière de rémunération. La société n'a été prévenue qu'à une heure de l'assemblée générale.

L’État a voulu donner «un signal fort de sa volonté de changement sur la question des rémunérations». Les retraites-chapeau semblent avoir vécu. Mais le sujet essentiel reste celui de la «modération» des sa­laires. Chez Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta a rappelé les mesures prises en cette période de crise: Alexandre de Juniac, PDG d'Air France depuis fin 2011, ne touchera que la moitié de son éventuelle part variable, les rémunérations de ses 58 cadres dirigeants ont été abaissées de 17 %, et les jetons de pré­sence des administrateurs seront divisés par deux.

Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie, dévoilera dans quinze jours la nouvelle doctrine de l'État à l'égard des entreprises publiques. La promesse de campagne est de ramener l'écart entre le salaire le plus bas et le plus haut de sorte que le plus haut n'excède pas vingt fois le plus bas. Seuls les mandataires sociaux devraient être concernés, sans que l'on sache à ce stade si la mesure s'étendra aux mandataires sociaux des filiales de groupes publics.

Le salaire de base multiplié par 20

Plusieurs pistes se dessinent par ailleurs sur les modalités: le rapport de 1 à 20 pourrait ainsi être calculé en prenant pour référence les bas salaires d'employés de la même classe d'âge ou de la même ancienneté que le patron, puisque «cela n'aurait aucun sens de le comparer à un apprenti tout juste embauché», explique un expert.

Reste enfin à savoir comment l'État pourra peser dans les entreprises dont il n'est qu'un action­naire minoritaire, voire marginal. Là encore, une idée s'esquisse: encourager, avec tous les arguments de l'État, les dirigeants concernés à offrir le même symbole que celui choisi par le gouvernement avec une réduction de 30 % de ses émoluments.
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