Débat présidentiel: À chaque candidat sa petite (ou grosse) approximation
Page 1 sur 1
Débat présidentiel: À chaque candidat sa petite (ou grosse) approximation
21.03.2017
En trois heures de débat-marathon, il fallait bien que les cinq candidats à l’élection présidentielle invités par TF1 et LCI lundi commettent quelques bourdes. Certains ont été plus productifs que d’autres dans l’exercice, mais 20 Minutes a choisi de ne garder qu’une approximation par candidat. Tour de table, par ordre alphabétique.
>> A lire aussi : Ce qu'il faut retenir des échanges musclés entre les cinq candidats
François Fillon
« Il y a une partie de ces hommes et ces femmes qui fuyaient la guerre en Syrie, bien sûr, mais l’immense majorité de ces réfugiés sont en réalité des hommes et des femmes qui fuient la pauvreté, qui viennent de toutes les régions du monde. »
Le champion de la droite a critiqué Emmanuel Macron et son soutien à la chancelière allemande Angela Merkel concernant l’accueil des réfugiés en Allemagne… Selon François Fillon, « l’immense majorité » des réfugiés seraient des migrants économiques. Pourtant, les données d’Eurostat contredisent le candidat LR. En 2016, 27,5 % des demandes d’asile de primo-arrivants provenaient de Syriens. Les Afghans représentaient 14,5 % du total et les Irakiens plus de 10 %. Donc plus de 52 % des demandeurs d’asile en dans l’Union européenne venaient de pays en guerre
Benoît Hamon
« S’il y a 200.000 entrées légales d’immigrés en France par an, il y en a plus de 150.000 qui repartent. Nous avons aujourd’hui un solde migratoire qui doit être entre 50.000 et 70.000 personnes. »
Le socialiste s’est mélangé les pinceaux entre le solde migratoire global, regroupant étrangers et Français qui s’expatrient ou reviennent, et le seul solde migratoire concernant les immigrés étrangers. En 2016, selon le rapport de l’Insee paru en janvier, le solde migratoire global (le nombre d’entrants amputé du nombre de sortants, quelle que soit la nationalité) est estimé à 67.000 personnes entrantes, dans la fourchette avancée par Benoît Hamon.
Mais le candidat PS était interpellé sur la question des immigrés étrangers. Sur ce point, la dernière étude de l’Insee est un comparatif sur la période 2006-2013. Prenons la dernière année disponible, 2013 : 235.000 étrangers ont immigré en France, 95.000 ont émigré. Le solde est donc de +140.000 personnes. Sur la même année, 197.000 Français ont quitté le territoire, et 77.000 sont revenus, soit un solde négatif de - 120.000 personnes. On ne retrouve pas les mêmes chiffres que dans la définition donnée par le socialiste.
Marine Le Pen
« Aujourd'hui, nous avons sept millions de chômeurs, neuf millions de pauvres. »
La candidate du Front national martèle ces chiffres pour défendre sa proposition de stopper l’immigration. Mais elle surévalue nettement le nombre de chômeurs en France. En prenant la fourchette la plus haute, il y a 6,6 millions de chômeurs (en cumulant les catégories A, B, C, D et E de Pôle emploi, c’est-à-dire en comptant les personnes inscrites qui ont une activité, sont indisponibles ou en formation, et pas seulement celles en recherche active d’emploi). Mais en ne comptant que les chômeurs de catégorie A (sans activité et en recherche active), on arrive à 3,5 millions de demandeurs d’emploi. En y ajoutant les catégories A et B (personnes en recherche d’emploi mais qui ont une activité), le nombre d’inscrits à Pôle emploi s’établit à 5,5 millions.
En revanche, Marine Le Pen a bon pour le nombre de pauvres. S’il varie selon les critères d’évaluation, l’Insee mesurait que 8,8 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en 2014, c’est-à-dire avec moins de 1.008 euros par mois, ce qui équivaut à 60 % du revenu médian en France.
Emmanuel Macron
« Trente-deux mille personnes ont donné. Le don moyen est de 50 euros. »
32.000 x 50 = 1.600.000. Si l’on suit l’affirmation du candidat d’En Marche ! lundi, attaqué par Benoît Hamon sur la nature des personnes qui financent sa campagne, il aurait récolté actuellement 1,6 million d’euros. Mais fin février, son équipe annonçait « quelque 6,5 millions d’euros de dons de particuliers ». Ce qui fait un don moyen plus proche de 200 euros par personne, quatre fois le nombre avancé par Emmanuel Macron.
Comme le souligne Libération, l’ancien ministre de l’Economie a probablement confondu moyenne et médiane. Il disait lui-même à La Croix le 12 mars qu’« un peu plus de 30.000 personnes ont donné, avec un montant médian de 50 euros ».
Jean-Luc Mélenchon
« Ne venez pas me parler des Allemands, ils ont 9 millions de pauvres chez eux, alors ce n’est pas un modèle. »
Alors que François Fillon l’interpellait sur le modèle allemand, le candidat de la France insoumise a répondu par une statistique sur la pauvreté outre-Rhin, plus élevé qu’en France. Mais le député européen a sous-estimé le phénomène. Il n’y a pas 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en Allemagne, mais 12,9 millions, selon un rapport de la Fédération des associations d’aide sociale (Paritätische Gesamtverband), soit 15,7 % des Allemands.
Jean-Luc Mélenchon a peut-être confondu avec le nombre de personnes pauvres en France, 8,8 millions, auxquelles il fait souvent référence dans ses discours en arrondissant le nombre à 9 millions.
En trois heures de débat-marathon, il fallait bien que les cinq candidats à l’élection présidentielle invités par TF1 et LCI lundi commettent quelques bourdes. Certains ont été plus productifs que d’autres dans l’exercice, mais 20 Minutes a choisi de ne garder qu’une approximation par candidat. Tour de table, par ordre alphabétique.
>> A lire aussi : Ce qu'il faut retenir des échanges musclés entre les cinq candidats
François Fillon
« Il y a une partie de ces hommes et ces femmes qui fuyaient la guerre en Syrie, bien sûr, mais l’immense majorité de ces réfugiés sont en réalité des hommes et des femmes qui fuient la pauvreté, qui viennent de toutes les régions du monde. »
Le champion de la droite a critiqué Emmanuel Macron et son soutien à la chancelière allemande Angela Merkel concernant l’accueil des réfugiés en Allemagne… Selon François Fillon, « l’immense majorité » des réfugiés seraient des migrants économiques. Pourtant, les données d’Eurostat contredisent le candidat LR. En 2016, 27,5 % des demandes d’asile de primo-arrivants provenaient de Syriens. Les Afghans représentaient 14,5 % du total et les Irakiens plus de 10 %. Donc plus de 52 % des demandeurs d’asile en dans l’Union européenne venaient de pays en guerre
Benoît Hamon
« S’il y a 200.000 entrées légales d’immigrés en France par an, il y en a plus de 150.000 qui repartent. Nous avons aujourd’hui un solde migratoire qui doit être entre 50.000 et 70.000 personnes. »
Le socialiste s’est mélangé les pinceaux entre le solde migratoire global, regroupant étrangers et Français qui s’expatrient ou reviennent, et le seul solde migratoire concernant les immigrés étrangers. En 2016, selon le rapport de l’Insee paru en janvier, le solde migratoire global (le nombre d’entrants amputé du nombre de sortants, quelle que soit la nationalité) est estimé à 67.000 personnes entrantes, dans la fourchette avancée par Benoît Hamon.
Mais le candidat PS était interpellé sur la question des immigrés étrangers. Sur ce point, la dernière étude de l’Insee est un comparatif sur la période 2006-2013. Prenons la dernière année disponible, 2013 : 235.000 étrangers ont immigré en France, 95.000 ont émigré. Le solde est donc de +140.000 personnes. Sur la même année, 197.000 Français ont quitté le territoire, et 77.000 sont revenus, soit un solde négatif de - 120.000 personnes. On ne retrouve pas les mêmes chiffres que dans la définition donnée par le socialiste.
Marine Le Pen
« Aujourd'hui, nous avons sept millions de chômeurs, neuf millions de pauvres. »
La candidate du Front national martèle ces chiffres pour défendre sa proposition de stopper l’immigration. Mais elle surévalue nettement le nombre de chômeurs en France. En prenant la fourchette la plus haute, il y a 6,6 millions de chômeurs (en cumulant les catégories A, B, C, D et E de Pôle emploi, c’est-à-dire en comptant les personnes inscrites qui ont une activité, sont indisponibles ou en formation, et pas seulement celles en recherche active d’emploi). Mais en ne comptant que les chômeurs de catégorie A (sans activité et en recherche active), on arrive à 3,5 millions de demandeurs d’emploi. En y ajoutant les catégories A et B (personnes en recherche d’emploi mais qui ont une activité), le nombre d’inscrits à Pôle emploi s’établit à 5,5 millions.
En revanche, Marine Le Pen a bon pour le nombre de pauvres. S’il varie selon les critères d’évaluation, l’Insee mesurait que 8,8 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en 2014, c’est-à-dire avec moins de 1.008 euros par mois, ce qui équivaut à 60 % du revenu médian en France.
Emmanuel Macron
« Trente-deux mille personnes ont donné. Le don moyen est de 50 euros. »
32.000 x 50 = 1.600.000. Si l’on suit l’affirmation du candidat d’En Marche ! lundi, attaqué par Benoît Hamon sur la nature des personnes qui financent sa campagne, il aurait récolté actuellement 1,6 million d’euros. Mais fin février, son équipe annonçait « quelque 6,5 millions d’euros de dons de particuliers ». Ce qui fait un don moyen plus proche de 200 euros par personne, quatre fois le nombre avancé par Emmanuel Macron.
Comme le souligne Libération, l’ancien ministre de l’Economie a probablement confondu moyenne et médiane. Il disait lui-même à La Croix le 12 mars qu’« un peu plus de 30.000 personnes ont donné, avec un montant médian de 50 euros ».
Jean-Luc Mélenchon
« Ne venez pas me parler des Allemands, ils ont 9 millions de pauvres chez eux, alors ce n’est pas un modèle. »
Alors que François Fillon l’interpellait sur le modèle allemand, le candidat de la France insoumise a répondu par une statistique sur la pauvreté outre-Rhin, plus élevé qu’en France. Mais le député européen a sous-estimé le phénomène. Il n’y a pas 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en Allemagne, mais 12,9 millions, selon un rapport de la Fédération des associations d’aide sociale (Paritätische Gesamtverband), soit 15,7 % des Allemands.
Jean-Luc Mélenchon a peut-être confondu avec le nombre de personnes pauvres en France, 8,8 millions, auxquelles il fait souvent référence dans ses discours en arrondissant le nombre à 9 millions.
Sujets similaires
» Débat présidentiel: Philippe Poutou tacle les «politiciens corrompus, qui se reconnaîtront»
» Paris va verser 100 000 € à chaque déporté américain
» Hollande présentera son pacte présidentiel le 26 janvier
» ALGERIE. Le parti présidentiel remporte les législatives
» Les coûts de l'Airbus présidentiel épinglés par un député
» Paris va verser 100 000 € à chaque déporté américain
» Hollande présentera son pacte présidentiel le 26 janvier
» ALGERIE. Le parti présidentiel remporte les législatives
» Les coûts de l'Airbus présidentiel épinglés par un député
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum