Xavier Bertrand s’oppose à la venue de l’islamologue Hani Ramadan

31.01.2017

Lundi, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR), a demandé au préfet du Nord d’interdire une conférence organisée, samedi, à la mosquée Bilal à Roubaix. L’islamologue suisse controversé, Hani Ramadan, et Eric Younous, un autre prédicateur, devaient y intervenir.
Des propos « à l’encontre des valeurs républicaines »

« Ces deux personnes ont pu tenir des propos qui étaient totalement à l’encontre des valeurs républicaines qui sont l’égalité entre les femmes et les hommes et la laïcité », a écrit Xavier Bertrand dans un courrier adressé au préfet du Nord, Michel Lalande.

« Nous ne pouvons accepter que des manifestations publiques, au cours desquelles des prédicateurs prônent la haine et la division nationale, puissent se tenir sur le territoire de la République française », a-t-il ajouté avant de demander « d’interdire cette manifestation pour prévenir tout trouble à l’ordre public ».

Contactée à ce sujet par 20 Minutes, la préfecture se refusait à tout commentaire sur son intention de donner suite, ou pas, à la demande du président de région. Mais selon ce dernier, la municipalité de Roubaix a aussi fait part de son inquiétude à la préfecture sans que l’on sache si le maire, Guillaume Delbar, allait prendre un arrêté d’interdiction.

Une conférence interdite à Nîmes

C’est en tout cas ce que son homologue de Nîmes avait fait, en septembre dernier, contre la venue de ce même prédicateur. Il avait motivé son arrêté par de « possibles troubles à l’ordre public » qui pourrait générer la conférence de Hani Ramadan. Le texte avait été attaqué devant le tribunal administratif par les organisateurs de la conférence, mais la justice avait finalement donné raison à la ville.

Hani Ramadan est le frère de l’universitaire Tariq Ramadan, et le petit-fils de Hassan El Banna, fondateur des Frères musulmans égyptiens.

En septembre 2002, il avait fait scandale en défendant dans une tribune publiée dans Le Monde l’application de la charia et la lapidation des femmes adultères. Il avait ensuite été licencié de son poste d’enseignant de français par le gouvernement genevois pour propos « contraires aux valeurs démocratiques et aux objectifs de l’école publique ».