Le Maire accuse Hollande de vouloir faire monter le FN, le gouvernement lui répond

31.10.2015

Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017, soupçonne le président François Hollande d'agir délibérément pour faire monter le Front national, dans un entretien au Monde publié samedi. Le Parti socialiste et le gouvernement, via un communiqué de Bernard Cazeneuve, ont vivement réagi.

Dans une interview au Monde, Bruno Le Maire (Les Républicains) s'interroge sur l'attitude de François Hollande vis-à-vis du Front national. "On me fera difficilement croire que les forces de sécurité ne peuvent pas rétablir l'ordre quand les gens du voyage se font justice eux-mêmes ou quand les mafias et les trafics prolifèrent dans la 'jungle' de Calais", estime l'ancien ministre, candidat à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017.
"Le PS gère sa petite boutique au lieu de redresser la maison France"

"Est-ce délibéré de la part de François Hollande pour faire monter le FN? Je me pose la question", ajoute-t-il. "En tant que chef de l'Etat, il est le premier responsable de cette impuissance publique qui insupporte les Français", complète Bruno Le Maire, pour qui "plus personne ne croit en François Hollande". "Plus personne ne fait confiance au pouvoir socialiste, qui gère sa petite boutique au lieu de redresser la maison France. Le laisser-aller est partout", dénonce aussi le député de l'Eure.

«La responsabilité qui pèse sur nos épaules, nous, les représentants de la droite, est écrasante»

Pour expliquer la montée du FN, Bruno Le Maire estime que "nous payons un système politique à bout de souffle". "La responsabilité qui pèse sur nos épaules, nous, les représentants de la droite, est écrasante : désormais, c'est nous ou les extrêmes", affirme-t-il.
"Le renouveau est le meilleur rempart contre le FN"

Interrogé sur le fait de savoir s'il prône la rupture, l'ancien ministre de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy répond : "Non, je ne crois pas au recyclage en politique. Nous n'avons cessé de parler de rupture, pour finalement agir dans la continuité des décennies passées. Au bout du compte, nous avons déçu". "Le renouveau, ce sont des priorités assumées, une méthode claire, un cap ferme. Le renouveau est le meilleur rempart contre le FN", conclut Bruno Le Maire.

Une critique qui a fait réagir dans le camp socialiste :

Le communiqué de Cazeneuve

Dans un communiqué, Bernard Cazeneuve dit "déplorer la manière dont les questions du respect de l’autorité de l’Etat et de la crise migratoire sont instrumentalisées un candidat à la primaire présidentielle de la droite, en convoquant à la fois l’irresponsabilité et les contrevérités". Le ministre de l'Intérieur répond point par point aux accusations de Bruno Le Maire, d'abord sur les évènements à Moirans, puis sur la situation à Calais. "Le débat public, éminemment légitime, mérite mieux que les postures et affirmations hasardeuses", écrit Bernard Cazeneuve, qui ajoute que "combattre les populismes, ce n’est pas leur emboîter le pas dans la falsification des faits". Et le ministre de conclure : "L’aspiration à l’exercice des plus hautes fonctions impose un surcroît de responsabilité et de maîtrise, c’est-à-dire le sens de l’Etat."