Réforme du congé parental : alors avancée ou casse-tête pour les familles ?
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Réforme du congé parental : alors avancée ou casse-tête pour les familles ?
03.07.2013
La ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem a présenté mercredi en conseil des ministres sa réforme du congé parental. Si certains applaudissent une volonté de partager les tâches entre hommes et femmes, d'autres se plaignent d'un raccourcissement de sa durée.
"77% des Français pensent que les tâches domestiques et l'éducation des enfants handicapent la carrière professionnelle des femmes mais 40% des Français jugent normal qu'elles assurent l'essentiel de ces rôles", pointe du doigt le ministère des Droits des Femmes. Alors pour tenter de s'attaquer à cette inégale répartition des rôles au sein du couple, Najat Vallaud-Belkacem a présenté mercredi matin en conseil des ministres un projet de loi sur l'égalité hommes-femmes. Une des mesures phares concerne le congé parental. Alors qu'il est actuellement pris à 96% par les femmes, le gouvernement veut inciter les hommes à en bénéficier.
Ainsi, la mesure prévoit que les parents d'un seul enfant, qui ont aujourd'hui droit à six mois de congé, pourront prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent qui en bénéficie. A partir de deux enfants, la durée du congé restera de trois ans à condition que six mois soient pris par le second parent, sinon elle sera raccourcie à deux ans et demi. Des changements qui concerneront tous les parents d'enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2014.
"Des difficultés pour trouver un mode de garde"
Le système s'inspire de ce qui se passe Outre-Rhin. En Allemagne, depuis 2007, le congé parental est de 12 mois, dont 2 réservés aux pères. Et trois ans après la réforme, le nombre de pères prenant un congé parental avait été multiplié par six. "Sauf qu'en Allemagne, le congé parental est rémunéré de manière bien plus attractive qu'en France", souligne Rachel Silvera, économiste et maître de conférences à l'université Paris X, interrogée par MYTF1News. "Il est rémunéré à hauteur de 67% du salaire, avec un plafond fixé à 1800 euros mensuels, détaille-t-elle, alors qu'en France le complément de libre choix d'activité (CLCA) est de 573 euros environ".
Du coup en France, la nouvelle version du congé parental fait grincer des dents. "Nous sommes opposés à cette mesure qui va réduire le congé parental", tonne François Fondard, président de l'Union nationale des associations familiales (Unaf), appelé par MYTF1News. "Dans les faits, moins de 20% des pères le prendront et les familles vont avoir de grosses difficultés pour trouver des modes de garde pour leurs enfants pendant les six mois qui resteront avant sa prise en charge en maternelle", explique-t-il. "Il manque actuellement près de 350 000 places d'accueil de jeunes enfants", souligne le président de l'Unaf.
"Une trappe à précarité"
Deux critiques partagées par l'association Familles Rurales qui accueille pourtant favorablement "cette volonté de répartition du congé parental entre les deux parents en instaurant une partie non transférable entre eux". L'association milite pour un congé parental plus court et mieux rémunéré sur le modèle de ce qui se fait en Allemagne. Un souhait partagé par Rachel Silvera. Car à ses yeux, le congé parental rémunéré à peine "50% du smic" à l'heure actuelle intéresse principalement les femmes qui ont "de faibles salaires et des conditions de travail difficiles".
Or "après, un break de deux ou trois ans, celles-ci se retrouvent complètement déconnectées du marché du travail et il vaut mieux qu'elles enchaînent avec un autre enfant", précise l'économiste. "Le congé parental est une trappe à précarité". "Avec la nouvelle mesure, seuls les hommes les plus déqualifiés et les plus éloignés du monde du travail seront intéressés par le congé parental", poursuit-elle. "Car je vois mal les personnes aux revenus plus conséquents décider de se contenter d'une rémunération d'à peine plus de 500 euros par mois". Surtout qu'avec la réforme de la politique familiale, le CLCA diminue de 185 euros pour toutes les familles non éligibles à la prestation d'accueil du jeune enfant. Pourtant, tient à préciser la maître de conférences à l'université Paris X, raccourcir le congé parental pour instaurer un partage entre les deux parents "c'est une bonne chose, même si c'est encore insuffisant".
La ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem a présenté mercredi en conseil des ministres sa réforme du congé parental. Si certains applaudissent une volonté de partager les tâches entre hommes et femmes, d'autres se plaignent d'un raccourcissement de sa durée.
"77% des Français pensent que les tâches domestiques et l'éducation des enfants handicapent la carrière professionnelle des femmes mais 40% des Français jugent normal qu'elles assurent l'essentiel de ces rôles", pointe du doigt le ministère des Droits des Femmes. Alors pour tenter de s'attaquer à cette inégale répartition des rôles au sein du couple, Najat Vallaud-Belkacem a présenté mercredi matin en conseil des ministres un projet de loi sur l'égalité hommes-femmes. Une des mesures phares concerne le congé parental. Alors qu'il est actuellement pris à 96% par les femmes, le gouvernement veut inciter les hommes à en bénéficier.
Ainsi, la mesure prévoit que les parents d'un seul enfant, qui ont aujourd'hui droit à six mois de congé, pourront prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent qui en bénéficie. A partir de deux enfants, la durée du congé restera de trois ans à condition que six mois soient pris par le second parent, sinon elle sera raccourcie à deux ans et demi. Des changements qui concerneront tous les parents d'enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2014.
"Des difficultés pour trouver un mode de garde"
Le système s'inspire de ce qui se passe Outre-Rhin. En Allemagne, depuis 2007, le congé parental est de 12 mois, dont 2 réservés aux pères. Et trois ans après la réforme, le nombre de pères prenant un congé parental avait été multiplié par six. "Sauf qu'en Allemagne, le congé parental est rémunéré de manière bien plus attractive qu'en France", souligne Rachel Silvera, économiste et maître de conférences à l'université Paris X, interrogée par MYTF1News. "Il est rémunéré à hauteur de 67% du salaire, avec un plafond fixé à 1800 euros mensuels, détaille-t-elle, alors qu'en France le complément de libre choix d'activité (CLCA) est de 573 euros environ".
Du coup en France, la nouvelle version du congé parental fait grincer des dents. "Nous sommes opposés à cette mesure qui va réduire le congé parental", tonne François Fondard, président de l'Union nationale des associations familiales (Unaf), appelé par MYTF1News. "Dans les faits, moins de 20% des pères le prendront et les familles vont avoir de grosses difficultés pour trouver des modes de garde pour leurs enfants pendant les six mois qui resteront avant sa prise en charge en maternelle", explique-t-il. "Il manque actuellement près de 350 000 places d'accueil de jeunes enfants", souligne le président de l'Unaf.
"Une trappe à précarité"
Deux critiques partagées par l'association Familles Rurales qui accueille pourtant favorablement "cette volonté de répartition du congé parental entre les deux parents en instaurant une partie non transférable entre eux". L'association milite pour un congé parental plus court et mieux rémunéré sur le modèle de ce qui se fait en Allemagne. Un souhait partagé par Rachel Silvera. Car à ses yeux, le congé parental rémunéré à peine "50% du smic" à l'heure actuelle intéresse principalement les femmes qui ont "de faibles salaires et des conditions de travail difficiles".
Or "après, un break de deux ou trois ans, celles-ci se retrouvent complètement déconnectées du marché du travail et il vaut mieux qu'elles enchaînent avec un autre enfant", précise l'économiste. "Le congé parental est une trappe à précarité". "Avec la nouvelle mesure, seuls les hommes les plus déqualifiés et les plus éloignés du monde du travail seront intéressés par le congé parental", poursuit-elle. "Car je vois mal les personnes aux revenus plus conséquents décider de se contenter d'une rémunération d'à peine plus de 500 euros par mois". Surtout qu'avec la réforme de la politique familiale, le CLCA diminue de 185 euros pour toutes les familles non éligibles à la prestation d'accueil du jeune enfant. Pourtant, tient à préciser la maître de conférences à l'université Paris X, raccourcir le congé parental pour instaurer un partage entre les deux parents "c'est une bonne chose, même si c'est encore insuffisant".
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