Hollande affaibli après un an à l'Elysée
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Hollande affaibli après un an à l'Elysée
Le moment n'était déjà pas des plus simples à gérer. Hier, il a viré au casse-tête, pour ne pas dire au cauchemar. Alors que François Hollande est depuis plusieurs jours en première ligne pour défendre le bilan, l'approche de la date de son premier anniversaire à la tête de l'Etat a été un peu plus ternie par un « clash » entre Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici sur le dossier Dailymotion (lire page 20). Une altercation qui repose la question de l'autorité du locataire de l'Elysée. Celle, aussi, d'un éventuel remaniement gouvernemental. Qu'il paraît loin le temps où François Hollande, le soir de sa victoire, se disait « fier d'avoir été capable de redonner espoir ». Un an plus tard, le constat est amer.
L'espoir a laissé place à l'impatience, à la déception et parfois même à la colère. La France n'a jamais compté autant de chômeurs, elle est au bord de la récession, le pouvoir d'achat est en berne et la société est très loin d'être « apaisée », comme il l'avait souhaité. Le chef de l'Etat a été contraint de renoncer à l'objectif de réduction des déficits à 3 % du PIB cette année et sa promesse d'infléchir la courbe du chômage dans les prochains mois a du plomb dans l'aile. L'affaire Cahuzac a ajouté une crise morale à la crise économique et à la crise sociale. Faute de résultats, le président bat des records d'impopularité dans les sondages. « Ce n'est pas folichon » , avoue un ministre. « J'aimerais de temps en temps une bonne nouvelle », soupire un autre. Un troisième ajoute : « Ce n'est pas le moment de lâcher. C'est ça aussi l'instinct de survie. »
François Hollande, pourtant, n'a pas rien fait, loin s'en faut. Le socialiste peut se targuer d'avoir mis en route la plupart de ses soixante engagements. Au nom du « redressement », il est même allé plus loin avec le pacte pour la compétitivité - un tournant assorti d'un revirement sur la TVA - et le compromis du 11 janvier sur l'emploi. Et s'il n'est pas parvenu à faire de la relance une réalité, il a contribué à mettre sur la table le débat sur la rigueur en Europe.
Pris en tenailles
« La réalité, c'est qu'il a pris à bras-le-corps des sujets lourds qui, s'ils n'étaient pas traités, aboutiraient au déclin de la France », plaide Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Son homologue à l'Agriculture, Stéphane Le Foll, autre proche de François Hollande, est lui aussi persuadé que « le bilan, sous-estimé, va au fur et à mesure être revalorisé ». Il reconnaît toutefois : « Nous avions anticipé la crise mais nous n'avions pas anticipé l'aggravation de la crise ». Tout s'est enrayé durant l'été, lorsque le président a donné le sentiment de ne pas avoir pris la mesure de la dégradation de la conjoncture. « A la rentrée, c'était comme s'il y avait quelque chose de cassé », se souvient une ministre déléguée. En permanence placé sur la défensive par l'actualité - les plans sociaux surtout -, l'exécutif n'est jamais parvenu à mettre en valeur son action, à donner lisibilité et cohérence à ses réformes.
La faute en incombe d'abord au président. C'est lui qui a promis le « changement » pour « maintenant », espoir alimenté par plusieurs annonces de « chocs » (de compétitivité, de simplification…). Il n'a pas assumé clairement sa ligne sociale-démocrate et n'a pas mis fin à la cacophonie gouvernementale. « Les contradictions dynamiques sont utiles jusqu'à un certain point… », grince un ami de François Hollande. « Elles sont plus nuisibles qu'utiles », tranche un autre.
Le locataire de l'Elysée peut-il changer la donne ? A court terme, cela paraît difficile. Ses interventions médiatiques n'ont en tout cas pas convaincu les Français. « Rien n'est plus compliqué que de dire "j'ai tout décidé'' sans que l'on en perçoive encore les effets positifs », observe Michel Sapin, le ministre du Travail. Un an après son élection, le chef de l'Etat est pris en tenailles entre une droite qui, obnubilée par son combat interne, joue la surenchère et une gauche de la gauche qui crie à la trahison. La majorité elle-même est traversée par le doute. « Les parlementaires PS font penser aux pirates d'Astérix qui s'engueulent et sabordent le bateau », fustige une ministre. Aux Mureaux, mardi, François Hollande a tenté de faire bonne figure. « Recevant énormément de compliments pour la première année, a-t-il ironisé, j'attends avec vraiment beaucoup d'impatience les prochains anniversaires. »
L'espoir a laissé place à l'impatience, à la déception et parfois même à la colère. La France n'a jamais compté autant de chômeurs, elle est au bord de la récession, le pouvoir d'achat est en berne et la société est très loin d'être « apaisée », comme il l'avait souhaité. Le chef de l'Etat a été contraint de renoncer à l'objectif de réduction des déficits à 3 % du PIB cette année et sa promesse d'infléchir la courbe du chômage dans les prochains mois a du plomb dans l'aile. L'affaire Cahuzac a ajouté une crise morale à la crise économique et à la crise sociale. Faute de résultats, le président bat des records d'impopularité dans les sondages. « Ce n'est pas folichon » , avoue un ministre. « J'aimerais de temps en temps une bonne nouvelle », soupire un autre. Un troisième ajoute : « Ce n'est pas le moment de lâcher. C'est ça aussi l'instinct de survie. »
François Hollande, pourtant, n'a pas rien fait, loin s'en faut. Le socialiste peut se targuer d'avoir mis en route la plupart de ses soixante engagements. Au nom du « redressement », il est même allé plus loin avec le pacte pour la compétitivité - un tournant assorti d'un revirement sur la TVA - et le compromis du 11 janvier sur l'emploi. Et s'il n'est pas parvenu à faire de la relance une réalité, il a contribué à mettre sur la table le débat sur la rigueur en Europe.
Pris en tenailles
« La réalité, c'est qu'il a pris à bras-le-corps des sujets lourds qui, s'ils n'étaient pas traités, aboutiraient au déclin de la France », plaide Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Son homologue à l'Agriculture, Stéphane Le Foll, autre proche de François Hollande, est lui aussi persuadé que « le bilan, sous-estimé, va au fur et à mesure être revalorisé ». Il reconnaît toutefois : « Nous avions anticipé la crise mais nous n'avions pas anticipé l'aggravation de la crise ». Tout s'est enrayé durant l'été, lorsque le président a donné le sentiment de ne pas avoir pris la mesure de la dégradation de la conjoncture. « A la rentrée, c'était comme s'il y avait quelque chose de cassé », se souvient une ministre déléguée. En permanence placé sur la défensive par l'actualité - les plans sociaux surtout -, l'exécutif n'est jamais parvenu à mettre en valeur son action, à donner lisibilité et cohérence à ses réformes.
La faute en incombe d'abord au président. C'est lui qui a promis le « changement » pour « maintenant », espoir alimenté par plusieurs annonces de « chocs » (de compétitivité, de simplification…). Il n'a pas assumé clairement sa ligne sociale-démocrate et n'a pas mis fin à la cacophonie gouvernementale. « Les contradictions dynamiques sont utiles jusqu'à un certain point… », grince un ami de François Hollande. « Elles sont plus nuisibles qu'utiles », tranche un autre.
Le locataire de l'Elysée peut-il changer la donne ? A court terme, cela paraît difficile. Ses interventions médiatiques n'ont en tout cas pas convaincu les Français. « Rien n'est plus compliqué que de dire "j'ai tout décidé'' sans que l'on en perçoive encore les effets positifs », observe Michel Sapin, le ministre du Travail. Un an après son élection, le chef de l'Etat est pris en tenailles entre une droite qui, obnubilée par son combat interne, joue la surenchère et une gauche de la gauche qui crie à la trahison. La majorité elle-même est traversée par le doute. « Les parlementaires PS font penser aux pirates d'Astérix qui s'engueulent et sabordent le bateau », fustige une ministre. Aux Mureaux, mardi, François Hollande a tenté de faire bonne figure. « Recevant énormément de compliments pour la première année, a-t-il ironisé, j'attends avec vraiment beaucoup d'impatience les prochains anniversaires. »
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